2010-2019
Quand le Seigneur commande
Avril 2010


Quand le Seigneur commande

L’obéissance fidèle, quelle que soit l’ampleur apparente de la tâche, nous apportera le soutien, l’aide et la paix du Seigneur.

On raconte l’histoire de deux passionnés de plein air qui louent un avion taxi pour se rendre, par les airs, jusqu’à un lac isolé, pour leur partie de pêche annuelle. À la fin d’une journée très réussie, le pilote revient pour les récupérer. Seulement, il leur dit tout de suite que son petit avion ne pourra pas les transporter eux, leur équipement et le poids supplémentaire des poissons qu’ils ont pris. Il faudra faire un deuxième voyage.

Les sportifs n’ont pas envie de payer un deuxième aller et retour. Ils promettent donc au pilote que tout sera emballé de manière à prendre peu de place et lui offrent une petite prime supplémentaire, et le pilote accepte, à contrecœur, de tenter le vol.

Tandis que le pilote arrache péniblement son appareil du sol, les pêcheurs ont un sourire entendu. Cependant, quelques secondes plus tard, le moteur de l’avion cale et l’avion s’écrase sur un vaste terrain plat et marécageux, à l’extrémité du lac.

L’avion a calé en vol à cause d’un phénomène bien connu appelé « effet de sol ». L’« effet de sol » crée pour l’avion une force ascensionnelle supplémentaire lorsque l’air est comprimé entre les ailes de l’avion et la surface du sol, lorsqu’elles sont à proximité immédiate. Dans ce cas-ci, lorsque l’avion taxi s’est élevé lourdement et est sorti de l’« effet de sol », il aurait dû voler par la seule force de son moteur, ce qui n’était tout simplement pas possible.

Par chance, il n’y a pas eu de blessure grave et, après avoir repris ses esprits, l’un des pêcheurs a demandé à l’autre : « Que s’est-il passé ? ». Le deuxième a répliqué : « Nous nous sommes écrasés au décollage, à environ quatre-vingt dix mètres de l’endroit où nous sommes tombés l’an dernier ! »

Comme les deux pêcheurs, nous croyons parfois qu’il doit exister un moyen plus facile, un raccourci ou une modification des commandements du Seigneur qui conviendra à notre cas particulier. Raisonner de cette façon, c’est oublier que la stricte obéissance aux lois de Dieu apporte ses bénédictions et que le non-respect de ses lois entraîne des conséquences prévisibles.

Au moment de sa mise à part comme président de l’Église, Harold B. Lee a déclaré : « La sécurité de l’Église repose sur l’obéissance des membres aux commandements… Lorsqu’ils obéissent aux commandements, les bénédictions viennent1. »

Lorsque nous choisissons de désobéir à un commandement, c’est généralement parce que : (1) Nous nous sommes convaincus que ce commandement ne s’applique pas à nous ; (2) nous ne croyons pas que ce commandement soit important, ou (3) nous sommes certains que ce commandement est trop difficile à respecter.

1. Ce commandement ne s’applique pas à moi :

Au cours des dernières années du règne du roi Salomon, le Seigneur lui fit savoir par son prophète : « Je déchirerai le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur2. »

Peu de temps après, le prophète Achija identifiait ce serviteur comme étant Jéroboam, homme « vaillant », à qui Salomon avait donné « la surveillance de tous les gens de corvée de la maison de Joseph3 ». Les devoirs de Jéroboam l’obligeaient à se rendre des montagnes d’Ephraïm, où il vivait, jusqu’à la capitale, Jérusalem. Au cours de l’un de ces voyages, Achijah le rencontra en chemin. Par l’intermédiaire d’Achijah le Seigneur dit : « Je te donnerai dix tribus4… ». Il donna aussi à Jéroboam l’instruction suivante : « Si tu marches dans mes voies… en observant mes lois et mes commandements… je serai avec toi… et je te donnerai Israël5. »

Après avoir entendu la prophétie d’Achija, Salomon chercha à tuer Jéroboam, alors celui-ci s’enfuit en Égypte6. À la mort de Salomon, Jéroboam revint d’exil, vécut dans la partie nord d’Israël et commença à diriger les dix tribus du nord7.

Toutefois, le plan de Jéroboam pour gouverner le royaume comportait un mélange de bien et de mal. Comme capitale de la nation, il choisit Sichem, ville qui avait une grande signification religieuse pour son peuple. Mais il introduisit malheureusement des rites sataniques dans son culte8.

Jéroboam s’était convaincu que certains des commandements de Dieu ne s’appliquaient pas à lui. En résultat de ses actes, tous ses descendants furent massacrés et, à cause des pratiques païennes qu’il avait introduites dans leurs ordonnances sacrées, les dix tribus d’Israël furent finalement chassées de la terre de leur héritage9.

De même que le fait de sortir de « l’effet de sol », avec plus de poids que les ailes d’un avion ne peuvent en supporter, produit des conséquences désastreuses, de même le fait de nous conformer partiellement ou de manière sélective aux lois de Dieu ne nous apporte pas les bénédictions complètes de l’obéissance.

2. Ce commandement n’est pas important :

Des décennies plus tard, Naaman, héros de guerre syrien, « fort et vaillant10 », quitta sa terre natale pour aller en Israël et alla trouver le roi Joram pour être guéri de la lèpre11.

Naaman fut envoyé au prophète Élisée : « Élisée lui fit dire par un messager : Va, et lave-toi sept fois dans le Jourdain… et tu seras pur12. »

Malgré cette promesse de guérison faite par un prophète, Naaman fut offensé parce qu’Élisée ne l’avait pas accueilli en personne et se sentit encore plus insulté par la directive du prophète de se laver dans le Jourdain, petit fleuve boueux. Son orgueil exigeait quelque chose de plus remarquable et de grandiose, quelque chose qui corresponde à son rang et à sa situation dans la ville et la nation.

Heureusement pour Naaman, ses serviteurs le convainquirent que, quoi que le prophète lui demande de faire, s’il y obéissait, cela lui vaudrait les bénédictions du Seigneur. Naaman se lava dans le Jourdain, comme on l’y invitait et, en résultat de son obéissance, il fut guéri de sa lèpre13.

L’obéissance aux commandements du Seigneur, aussi insignifiants qu’ils nous paraissent, nous apportera, à coup sûr, les bénédictions qu’il nous a promises.

3. C’est simplement trop difficile :

Suivant le commandement du Seigneur, le prophète Léhi conduisit sa famille dans le désert. Pendant les premiers jours du voyage, Léhi dit à son fils Lémuel, d’être ferme, constant et immuable à respecter les commandements du Seigneur !14

Cependant, lorsque le prophète leur demanda de retourner à Jérusalem pour récupérer les plaques d’airain contenant « les annales des Juifs15 », les deux aînés se rebellèrent en disant : « C’est quelque chose de dur16 ».

En dépit des récriminations de ses frères aînés, la foi et l’obéissance de Néphi aux commandements du Seigneur lui permirent de se procurer ces plaques d’airain. Une nation fut édifiée, une langue fut préservée et l’Évangile de Jésus-Christ fut enseigné aux nombreuses générations qui suivirent.

Nous pouvons parfois tenter de nous justifier en pensant que le Seigneur comprendra notre désobéissance, parce que, dans notre cas particulier, il est difficile, gênant ou même douloureux d’adhérer à ses lois. Cependant, si nous obéissons fidèlement, quelle que soit l’ampleur apparente de la tâche, nous recevrons le soutien, l’aide et la paix du Seigneur.

Joseph Smith, le prophète, supplia le Seigneur, en deux occasions, demandant si son éminent ami, Martin Harris, pouvait emporter les 116 premières pages écrites de la traduction du « livre de Léhi » de Harmony (Pennsylvanie) à Palmyra. Chaque fois, le Seigneur conseilla à Joseph d’éviter de confier le manuscrit à M. Harris.

Martin souhaitait utiliser le texte traduit comme preuve pour empêcher ses relations de répandre des rumeurs sur son amitié avec Joseph Smith. La troisième fois, le Seigneur répondit favorablement à la requête de Joseph17.

Martin perdit le manuscrit et, en conséquence, les plaques furent retirées à Joseph Smith pendant une longue période. Ce fut une leçon douloureuse pour le prophète qui déclara : « De ceci je fis ma règle : Quand le Seigneur commande, obéis18. » Cela doit et peut aussi être notre règle.

Lorsque nous obéissons aux commandements du Seigneur, sa réponse est sûre. Il nous a promis : « … Si tu mes gardes mes commandements et endures jusqu’à la fin, tu auras la vie éternelle…19 ».

De plus, il nous a prévenus : « Moi, le Seigneur, je suis miséricordieux et bienveillant envers ceux qui me craignent et me réjouis d’honorer ceux qui me servent en justice et en vérité jusqu’à la fin20 ».

L’obéissance aux commandements du Seigneur nous donne confiance dans le chemin que nous avons choisi, nous qualifie pour ses conseils et ses directives tandis nous persévérons dans nos efforts et nous donne le potentiel de devenir semblables à notre Sauveur, Jésus-Christ, et de retourner en la présence de notre Père.

Ma prière est que chaque jour nous trouve en train de nous efforcer d’être plus obéissants aux lois, aux ordonnances et aux commandements de l’Évangile de Jésus-Christ, afin qu’il puisse plus pleinement bénir notre vie.

Je témoigne que l’obéissance aux commandements de Dieu apporte les bénédictions des cieux, que notre Père céleste et son Fils, Jésus-Christ, vivent, que le Livre de Mormon est la parole de Dieu et que Thomas S. Monson, notre président, est le prophète du Seigneur pour notre époque. Au nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. Harold B. Lee, cité dans “Presidency Meets the Press,” de Stephen W. Gibson, Church News, 15 juillet 1972, p. 3.

  2. 1 Rois 11:11.

  3. 1 Rois 11:28.

  4. 1 Rois 11:31.

  5. 1 Rois 11:38.

  6. Voir 1 Rois 11:40.

  7. Voir 1 Rois 12:2-3, 20.

  8. Voir 1 Rois 12:25-30.

  9. Voir 1 Rois 14:10, 15-16.

  10. 2 Rois 5:1.

  11. Voir 2 Rois 5:5-6.

  12. 2 Rois 5:9-10.

  13. Voir 2 Rois 5:11-14.

  14. Voir 1 Néphi 2:10.

  15. 1 Néphi 3:3.

  16. 1 Néphi 3:5.

  17. Voir History of the Church, 1:20-21, et Doctrine et Alliances 3, 10.

  18. Enseignements des présidents de l’Église : Joseph Smith (2007), p. 160.

  19. Doctrine et Alliances 14:7

  20. Doctrine et Alliances 76:5, italiques ajoutés.