2010-2019
Le don ineffable de Dieu
Octobre 2012


Le don ineffable de Dieu

Le Saint-Esprit agit en unité parfaite avec notre Père céleste et avec Jésus-Christ. Il remplit plusieurs rôles importants et a des responsabilités distinctes.

En 1994, Howard W. Hunter a invité tous les membres de l’Église à « faire du temple le grand symbole de notre appartenance à l’Église1 ». Plus tard cette année-là, la construction du temple de Bountiful (Utah, États-Unis) s’est achevée. Comme beaucoup, nous étions impatients d’emmener nos jeunes enfants aux visites guidées précédant la consécration. Nous avons travaillé diligemment à les préparer à entrer dans le temple et avons prié avec ferveur pour qu’ils aient une expérience spirituelle afin que le temple devienne important pour eux.

Tandis que nous avancions avec révérence dans le temple, j’admirais la magnifique architecture, les finitions élégantes, les lumières brillant à travers les hautes fenêtres et beaucoup de tableaux inspirants. Chaque détail de ce bâtiment sacré était vraiment raffiné.

En entrant dans la salle céleste, je me suis soudain rendu compte que Ben, notre plus jeune fils, six ans, se cramponnait à ma jambe. Il avait l’air nerveux, peut-être même un peu troublé.

« Qu’est-ce qui ne va pas, fiston ? » lui ai-je murmuré.

Il a répondu : « Papa, qu’est-ce qui se passe ici ? Je n’ai jamais rien senti de pareil. »

Me rendant compte que c’était sans doute la première fois que notre jeune fils ressentait l’influence du Saint-Esprit avec autant de force, je me suis agenouillé à côté de lui. Pendant que d’autres visiteurs nous contournaient, Ben et moi, côte à côte, avons passé plusieurs minutes à en apprendre plus sur le Saint-Esprit. J’étais émerveillé de la facilité avec laquelle nous arrivions à parler de ses sentiments sacrés. En parlant, il devenait clair que c’était surtout ce qu’avait ressenti Ben plus que ce qu’il avait vu qui l’inspirait. Moins la beauté physique autour de nous que le murmure doux et léger de l’Esprit de Dieu en son cœur. Je lui ai parlé de ce que j’avais appris par expérience personnelle, tandis que son émerveillement d’enfant réveillait en moi une profonde reconnaissance pour le don ineffable de Dieu qu’est le don du Saint-Esprit2.

Qui est le Saint-Esprit ?

Le Saint-Esprit est le troisième membre de la Divinité et, en tant que tel, comme Dieu le Père et Jésus-Christ, il connaît nos pensées et les intentions de notre cœur3. Le Saint-Esprit nous aime et veut que nous soyons heureux. Comme il connaît les difficultés que nous rencontrerons, il peut nous guider et nous apprendre tout ce que nous devons faire pour retourner vivre avec notre Père céleste4.

Contrairement à notre Père céleste et à Jésus-Christ, qui ont un corps glorifié de chair et d’os, le Saint-Esprit est un personnage d’esprit qui communique à notre esprit des sentiments et des impressions5. En tant qu’être d’esprit, il a la responsabilité unique d’être un instrument par lequel on reçoit la révélation personnelle. Dans les Écritures, le Saint-Esprit est souvent appelé l’Esprit-Saint, l’Esprit de Dieu, le Saint-Esprit de promesse ou simplement l’Esprit6.

Quelle est la mission du Saint-Esprit ?

Le Saint-Esprit agit en unité parfaite avec notre Père céleste et avec Jésus-Christ. Il remplit plusieurs rôles importants et a des responsabilités distinctes. Le but premier du Saint-Esprit est de témoigner de Dieu, le Père, et de son Fils, Jésus-Christ7, et de nous enseigner la vérité de toutes choses8. Un témoignage sûr venant du Saint-Esprit a bien plus de crédibilité que celui de n’importe quelle autre source. Joseph Fielding Smith a enseigné que « l’Esprit de Dieu parlant à l’esprit de l’homme a la puissance de communiquer la vérité avec un plus grand effet et une plus grande intelligence que cela pourrait se faire par le contact personnel, même avec des êtres célestes9 ».

On connaît aussi le Saint-Esprit sous le nom de Consolateur10. Dans les moments d’épreuve, de désespoir ou quand nous avons simplement besoin de savoir que Dieu est près de nous, le Saint-Esprit peut nous consoler, nous donner de l’espoir et nous enseigner « les choses paisibles du royaume11 » pour nous aider à ressentir « la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence12 ».

Il y a plusieurs années, lors d’une réunion de notre famille élargie pour un repas de fête, mon père a commencé à jouer avec plusieurs de ses petits-enfants. Soudain et sans signe avant-coureur, il s’est effondré et est rapidement décédé. Cet événement inattendu aurait pu être dévastateur, surtout pour ses petits-enfants, amenant des questions auxquelles il est difficile de répondre. Mais nous avons réuni nos enfants pour prier et lire les paroles des prophètes du Livre de Mormon sur le but de la vie, et le Saint-Esprit a personnellement consolé chacun de nous. D’une manière difficile à décrire avec des mots, les réponses que nous cherchions sont venues clairement dans notre cœur. Ce jour-là, nous avons ressenti une paix qui surpassait notre compréhension ; pourtant le témoignage émanant du Saint-Esprit était sûr, indéniable et vrai.

Le Saint-Esprit est un instructeur et un révélateur13. Quand nous étudions les vérités de l’Évangile et que nous méditons et prions à leur sujet, le Saint-Esprit éclaire notre esprit et vivifie notre compréhension14. La vérité est alors écrite de manière indélébile dans notre âme et peut amener un grand changement dans notre cœur. Quand nous parlons de ces vérités avec notre famille, avec les membres de l’Église et avec nos amis et voisins, le Saint-Esprit devient également leur instructeur, car il porte le message de l’Évangile « dans le cœur des enfants des hommes15 ».

Le Saint-Esprit nous inspire à rendre service aux autres. Pour moi, les exemples de la vie et du ministère du président Monson où il a suivi les murmures du Saint-Esprit au service des autres sont les plus mémorables. Il a dit : « J’ai appris que, dans l’exécution de nos responsabilités, lorsque nous donnons suite à une inspiration silencieuse et agissons sans retard, notre Père céleste guide nos pas et nous donne des bénédictions, à nous et aux autres. Je ne connais pas de plus belle expérience ni de sentiment plus doux que de m’apercevoir, après avoir donné suite à une inspiration, que le Seigneur a répondu à la prière de quelqu’un d’autre par mon intermédiaire16. »

Je ne vous parlerai que d’une seule expérience émouvante. Quand le président Monson était évêque, il a appris que Mary Watson, membre de sa paroisse, était hospitalisée. Quand il est allé la voir, on lui a dit qu’elle se trouvait dans une grande chambre avec d’autres patients. En s’approchant de sœur Watson, il a remarqué que la patiente du lit voisin s’était rapidement recouvert la tête.

À la fin de sa visite, le président Monson a donné une bénédiction de la prêtrise à sœur Watson. Il lui a dit au revoir en lui serrant la main et s’apprêtait à partir. C’est alors qu’une chose simple mais surprenante s’est produite. Je cite maintenant le récit que le président Monson a fait de cette expérience :

« Je n’arrivais pas à la quitter. C’était comme si une main invisible était posée sur mon épaule ; et j’ai entendu en mon âme ces paroles : ‘Va vers le lit d’à côté où la petite dame s’est recouvert le visage quand tu es entré’. C’est ce que j’ai fait…

« Je me suis approché du lit de l’autre patiente, je lui ai gentiment touché l’épaule et, délicatement, j’ai retiré le drap qui lui recouvrait le visage. Tenez-vous bien : Elle était, elle aussi, membre de ma paroisse. Je ne savais pas qu’elle était hospitalisée. Elle s’appelait Kathleen McKee. Quand nos regards se sont croisés, elle s’est exclamée à travers ses larmes : « ‘Mon évêque, quand vous avez passé cette porte, j’ai senti que vous étiez venu me voir et me bénir en réponse à mes prières. Je me réjouissais de penser que vous saviez que j’étais ici, mais quand vous vous êtes arrêté à l’autre lit, mon cœur s’est brisé et j’ai su que vous n’étiez pas venu pour me voir.’

« J’ai répondu à sœur McKee : ‘Peu importe que je n’aie pas su que vous étiez là. Ce qui compte, c’est que notre Père céleste l’ait su et que vous ayez prié en silence pour avoir une bénédiction de la prêtrise. C’est lui qui m’a poussé à m’immiscer dans votre intimité17’. »

Comment le Saint-Esprit nous parle-t-il ?

Nous avons tous des expériences avec le Saint-Esprit, même si nous ne les reconnaissons pas toujours. Quand des pensées inspirantes viennent à notre esprit, nous savons qu’elles sont vraies grâce au sentiment spirituel qui entre dans notre cœur. Boyd K. Packer a enseigné : « Le Saint-Esprit parle d’une voix que l’on ressent plus qu’on ne l’entend… On parle « d’écouter » le murmure de l’Esprit mais on décrit le plus souvent une manifestation spirituelle en disant : ‘J’ai eu le sentiment…’18 C’est grâce à ces sentiments sacrés venant du Saint-Esprit que nous savons ce que Dieu veut nous voir faire car, comme le dit l’Écriture, c’est là « l’Esprit de révélation19 ».

Que signifie « recevoir le don du Saint-Esprit » ?

En instruisant Ben, notre fils de six ans, j’ai pensé qu’il était important de faire la différence entre ce qu’il ressentait, qui était l’influence du Saint-Esprit, et le don du Saint-Esprit, qu’il recevrait après son baptême. Avant son baptême, quiconque recherche honnêtement et sincèrement la vérité peut ressentir de temps en temps l’influence du Saint-Esprit. Toutefois, recevoir la compagnie constante du Saint-Esprit et la plénitude de toutes les bénédictions qui y sont associées n’est accordé qu’aux membres dignes et baptisés qui reçoivent le don du Saint-Esprit par l’imposition des mains de frères qui détiennent l’autorité de la prêtrise de Dieu.

Par le don du Saint-Esprit, nous recevons plus de moyens et de dons spirituels, une révélation et une protection plus grandes, des directives et des conseils sûrs et les bénédictions de la sanctification et de l’exaltation dans le royaume céleste qui nous sont promises. Toutes ces bénédictions nous sont données suite à notre désir personnel de les recevoir et se produisent lorsque nous mettons notre vie en conformité avec la volonté de Dieu et recherchons sa direction constante.

Quand je repense à mon expérience avec Ben dans le temple de Bountiful, j’éprouve tout un tas de sensations et d’impressions merveilleuses. Je me souviens très clairement que, pendant que j’étais absorbé par la grandeur de ce que je pouvais voir, un petit enfant à mes côtés prenait conscience de sentiments puissants en son cœur. C’était un rappel subtil que je devais non seulement m’attarder et m’agenouiller mais aussi répondre à l’appel du Sauveur de devenir comme un petit enfant : doux, humble et prêt à écouter le murmure doux et léger de son Esprit.

Je témoigne de la réalité vivante et divine de la mission du Saint-Esprit et que, par le pouvoir du Saint-Esprit, nous pouvons connaître la vérité de toutes choses. Je témoigne que le don du Saint-Esprit est le don précieux et ineffable de notre Père céleste à tous ceux qui iront à son Fils, seront baptisés en son nom et recevront le Saint-Esprit en étant confirmés membres de son Église. Je témoigne personnellement de ces vérités au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.