2004
Avoir foi au Seigneur Jésus-Christ
novembre 2004


Avoir foi au Seigneur Jésus-Christ

Seule la foi au Seigneur Jésus-Christ et en son Expiation peuvent nous apporter la paix et la compréhension.

Il est si important de croire au Seigneur et à sa mission que cela constitue le premier principe de l’Évangile : « La foi au Seigneur Jésus-Christ1 ». Qu’est-ce que la foi ? Dans le Nouveau Testament, dans l’épître aux Hébreux, l’apôtre Paul a enseigné que la foi est « une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas2 ». Comment pouvons-nous obtenir la foi ? Comment obtenir une ferme assurance du Seigneur que nous n’avons pas vu ? Les Écritures nous enseignent :

« Il est donné à certains, par le Saint-Esprit, de savoir que Jésus-Christ est le Fils de Dieu et qu’il a été crucifié pour les péchés du monde.

« À d’autres, il est donné de croire en leurs paroles, afin d’avoir, eux aussi, la vie éternelle, s’ils restent fidèles3. »

Depuis le début des temps, des prophètes ont su que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu ; ils ont connu sa mission terrestre et son sacrifice expiatoire pour tout le genre humain. Des annales sacrées nous livrent des prophéties portant sur des milliers d’années, non seulement de la première venue de notre Sauveur, mais aussi de la seconde, jour glorieux qui viendra sans aucun doute.

Si nous avions vécu à l’époque de ces prophètes d’autrefois, aurions-nous cru leurs paroles ? Aurions-nous eu foi en la seconde venue de notre Sauveur ?

Dans l’Amérique ancienne, Samuel, le Lamanite, a prophétisé que la nuit de la naissance de notre Sauveur « il y [aurait] de grandes lumières dans le ciel, de sorte qu’il [semblerait] à l’homme qu’il fait jour4. »

Beaucoup ont cru Samuel et sont allés trouver Néphi pour lui confesser leurs péchés, se repentir et se faire baptiser. « Et des anges [leur] apparurent et leur annoncèrent la bonne nouvelle d’une grande joie5. »

Mais la plupart des Néphites « s’endurcirent le cœur6 » et restèrent aveugles aux « signes et prodiges » des temps. Ces signes ont été donnés afin que le peuple « sût que le Christ devait venir sous peu7 ». Mais au lieu d’y croire, les Néphites « commencèrent à se fier à leur propre… sagesse, disant : Parmi tant de choses, il y en a qui ont pu deviner correctement… [mais] il n’est pas raisonnable qu’un être tel qu’un Christ vienne8. »

À cette époque comme à la nôtre, des négationnistes que l’on appelle antéchrists, ont convaincu les autres que nous n’avions pas besoin d’un Sauveur et de son expiation. Quand la prophétie de Samuel s’est enfin réalisée, il y a eu « une nuit et un jour comme si c’était un seul jour9. » Quelle joie a dû emplir le cœur des gens qui avaient cru les prophètes ! « Et c’était arrivé, oui, tout, en tous points, selon les paroles des prophètes. Et il arriva aussi qu’une nouvelle étoile apparut, selon la parole10. »

Les gens qui ont cru aux paroles des prophètes, ont reconnu le Sauveur tout au long de sa vie et de son ministère et ont eu la bénédiction de le suivre. Mais parfois, même les disciples les plus dévoués ont vu leur foi mise à l’épreuve. Après la Crucifixion, Thomas a entendu ses frères témoigner que le Seigneur était sorti du tombeau. Mais, au lieu de croire leurs paroles, Thomas a déclaré : « Si je ne vois… je ne croirai point11. » Plus tard cet apôtre bien-aimé a eu l’occasion de toucher les marques des clous dans les mains du Sauveur et de confesser : « Mon Seigneur et mon Dieu12 ». Alors, avec amour, le Seigneur lui a enseigné, comme il l’a fait à chacun de nous, ce que signifie avoir la foi : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru13. »

Sur le continent américain, la foi des croyants a aussi été éprouvée. Comme Samuel l’avait prophétisé, il y a eu « des tonnerres et des éclairs14 » et l’obscurité a recouvert « la surface de ce pays… pendant trois jours15 ». Mais « ceux qui avaient reçu les prophètes et ne les avaient pas lapidés16 », n’ont pas eu peur et ne se sont pas enfuis. Ils ont reconnu « le signe de la mort (du Sauveur) [qui] avait été donné17 » et se sont rassemblés au temple, s’émerveillant ensemble. Alors, il leur est apparu, disant :

« Voici, je suis Jésus-Christ, dont les prophètes ont témoigné qu’il viendrait au monde…

« J’ai bu à cette coupe amère que le Père m’a donnée, et j’ai glorifié le Père en prenant sur moi les péchés du monde…

« Et il arriva que lorsque Jésus eut dit ces paroles, toute la multitude tomba à terre ; car ils se souvenaient qu’il avait été prophétisé parmi eux que le Christ se montrerait à eux après son ascension au ciel18. »

Mes frères et sœurs, ces prophéties de la première venue du Christ se sont réalisées, « en tous points ». En conséquence, il y a beaucoup de gens dans le monde entier qui croient que le Sauveur est venu et a vécu au midi des temps. Mais beaucoup de prophéties doivent encore s’accomplir. À cette conférence comme à d’autres, nous entendons les prophètes actuels parler et témoigner de la seconde venue du Christ. Ils témoignent aussi des signes et des prodiges qui nous entourent, nous déclarant avec certitude que le Christ reviendra. Choisissons-nous de croire leurs paroles ? Ou, malgré leurs témoignages et leurs avertissements, attendons-nous la preuve, marchons-nous « dans l’obscurité en plein midi19 », refusant de voir à la lumière de la prophétie moderne et niant que la Lumière du monde reviendra régner parmi nous ?

Tout au long de ma vie, j’ai rencontré beaucoup de personnes bonnes et généreuses qui adhèrent aux valeurs chrétiennes. Toutefois, certaines manquent de foi dans le fait qu’il vit, qu’il est le Sauveur du monde et que son Église a été rétablie sur la terre. Parce qu’elles ne croient pas aux paroles des prophètes, elles se privent de la joie de l’Évangile et de ses ordonnances salvatrices.

J’ai un très bon ami qui, dans un moment de fraternité particulière, il n’y a pas très longtemps, m’a demandé : « Frère Hales, je veux croire. J’ai toujours voulu croire. Mais comment y parvenir ? » Ce matin, je désire répondre à cette question.

L’apôtre Paul a écrit aux Romains : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ20. » Le fait même que vous voyiez, que vous entendiez, que vous écoutiez ou lisiez le compte-rendu de cette conférence signifie que vous entendez la parole de Dieu. La première étape pour avoir la foi au Seigneur Jésus-Christ consiste à laisser sa parole, qui sort de la bouche de ses serviteurs, les prophètes, toucher votre cœur. Mais il ne suffit pas d’être seulement arrosé de ces paroles, comme si les mots seuls pouvaient vous transformer. Vous devez faire votre part. Ou, comme le Sauveur le dit lui-même : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende21. » En d’autres termes, écouter demande un effort actif. « La foi sans les œuvres est morte22. » Cela signifie qu’il faut prendre au sérieux ce que l’on nous enseigne, l’examiner avec soin, l’étudier dans notre esprit. Comme l’a appris Enos, le prophète, cela signifie laisser le témoignage que rendent les autres de l’Évangile pénétrer profondément dans notre cœur23. Revoyons ensemble certains points de cette expérience profonde qui a fait grandir la foi d’Enos.

Tout d’abord, Enos a entendu les vérités de l’Évangile de la bouche de son père, tout comme vous les entendez dans votre famille et au cours de cette conférence. Ensuite, il a laissé les enseignements de son père « concernant la vie éternelle et la joie des saints24 » pénétrer profondément son cœur. Troisièmement, il a été rempli du désir de savoir par lui-même si ces enseignements étaient vrais et où il en était vis-à-vis de son Créateur. Enos a écrit : « Mon âme était affamée25. » Avec cet intense appétit spirituel, Enos s’est qualifié pour recevoir la promesse du Sauveur : « Et bénis sont tous ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront remplis du Saint-Esprit26. » Quatrièmement, Enos a obéi aux commandements de Dieu, ce qui lui a permis d’être réceptif à l’esprit du Saint-Esprit. Cinquièmement, Enos a écrit : « Je m’agenouillai devant mon Créateur et je l’implorai en une prière et une supplication ferventes pour mon âme ; et je l’implorai toute la journée ; oui, et lorsque vint la nuit, j’élevais toujours très haut la voix, de sorte qu’elle atteignit les cieux27. » Ce ne fut pas facile. La foi n’est pas venue rapidement. En fait, Enos a décrit son expérience de la prière comme une lutte qu’il soutint devant Dieu28. Mais la foi n’était pas encore là. Il a reçu un témoignage personnel par le pouvoir du Saint-Esprit.

Nous ne pouvons pas espérer obtenir une foi semblable à celle d’Enos sans lutter nous-mêmes en prière devant Dieu. Je témoigne que cela en vaut largement la peine. Souvenez-vous du processus : (1) Recevez la parole de Dieu, parlée ou écrite par ses serviteurs ; (2) laissez-la pénétrer profondément dans votre cœur ; (3) que votre âme ait soif de justice ; (4) obéissez aux lois, aux ordonnances et aux alliances ; et (5) élevez votre voix en prière fervente et en supplication, demandant avec foi à savoir que Jésus est notre Sauveur. Je promets que si vous faites cela avec sincérité et constamment, les paroles que le Christ a adressées à ses disciples se réaliseront dans votre vie : « Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira29. »

Dès que notre foi en Jésus-Christ prend naissance, notre Père céleste permet qu’elle se fortifie. Cela se passe de plusieurs façons, entre autres par le truchement de l’adversité. L’une de mes connaissances a récemment écrit :

« Nous avons perdu un petit-fils de deux ans et demie, de leucémie… Mes enfants n’ont toujours pas descendu son berceau ; cela fera [bientôt] sept ans [qu’il est décédé. C’est dur] d’avoir la foi. [J’ai] perdu un ami de 69 ans. [Il] a eu trois cancers différents en dix ans [dont il a] guéri deux fois. [Tout d’abord il s’est déclaré dans ses] reins, [puis dans] son cerveau [et] enfin dans [ses] poumons. [Il] ne pouvait plus le combattre. [Il] a essayé tout ce qui était humainement possible et a trouvé la foi voici six ans… mais il n’a pas vécu pour autant un jour de plus, alors je pense que c’est dur de croire. »

J’ai répondu ainsi à cet appel à la foi : « Le décès de votre petit-fils d’une leucémie est très attristant. J’espère que vos enfants et vous trouverez la paix en cherchant les réponses au but de la vie. Nous acquérons notre foi par la prière avec le désir sincère de nous rapprocher de Dieu, de lui faire confiance pour qu’il porte nos fardeaux et nous donne les réponses aux mystères inexpliqués du but de la vie : D’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous sur terre dans la condition mortelle ? Où allons-nous après ce séjour sur la terre ? Tout est bien en ce qui concerne votre petit-fils ; parce qu’il est mort avant l’âge de responsabilité qui est de huit ans, il se trouve en présence de Dieu. Cherchez la foi et que les bénédictions de Dieu vous soient accordées ! »

N’est-il pas intéressant de voir que celui qui souffre trouve souvent la foi grâce à ses souffrances et accepte la volonté du Seigneur (« Que ta volonté soit faite30 »), alors que les membres de la famille ou ceux qui soignent ont du mal à accepter l’issue tragique et à fortifier leur foi à travers les expériences qu’ils vivent ? Nous ne pouvons mesurer la foi au nombre de jours de vie accordés en plus.

Quand les épreuves de la condition mortelle se présentent, et cela nous arrive à tous, il peut sembler difficile d’avoir la foi et dur de croire. Dans ces moments-là, seule la foi au Seigneur Jésus-Christ et en son Expiation peuvent nous apporter la paix et la compréhension. Seule la foi qu’il a souffert pour nous peut nous donner la force de persévérer jusqu’à la fin. Lorsque nous obtenons cette foi, alors nous connaissons un grand changement de cœur ; comme Enos, nous devenons plus forts et commençons à souhaiter le bien-être de nos frères et sœurs. Nous prions pour eux afin qu’eux aussi soient élevés et fortifiés grâce à la foi au sacrifice expiatoire de notre Sauveur Jésus-Christ.

Examinons quelques témoignages prophétiques des effets de l’Expiation dans notre vie. Je vous invite, tandis que nous le ferons, à les laisser pénétrer profondément votre cœur et à rassasier votre âme.

« Ce jour-là, le Saint-Esprit qui rend témoignage du Père et du Fils, descendit sur Adam disant : Je suis le Fils unique du Père, depuis le commencement… afin que de même que tu es tombé tu puisses être racheté31. »

« Le Seigneur se montra à lui [le frère de Jared] et dit : Voici, je suis celui qui a été préparé depuis la fondation du monde pour racheter mon peuple. En moi toute l’humanité aura la vie et ce, éternellement, à savoir ceux qui croiront en mon nom32. »

Abinadi a témoigné : « Je voudrais que vous compreniez que Dieu lui-même descendra parmi les enfants des hommes et rachètera son peuple… Oui, de même il sera mené, crucifié et mis à mort… ce qui lui donnera le pouvoir d’intercéder pour les enfants des hommes… les ayant rachetés et ayant satisfait aux exigences de la justice33. »

Et enfin Joseph Smith. Alors qu’il avait quatorze ans, il a exercé une foi inébranlable et suivi les conseils du prophète Jacques de « demander à Dieu34 ». Du fait de son appel prophétique, Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ lui sont apparus et lui ont donné des instructions. Quelle glorieuse vision pour le premier prophète de cette dernière dispensation ! Seize ans plus tard, dans le temple de Kirtland, le Sauveur lui est apparu de nouveau, et il a témoigné : « Nous vîmes le Seigneur… et sa voix était comme le bruit du déferlement des grandes eaux, oui, la voix de Jéhovah, disant : Je suis le premier et le dernier ; je suis celui qui vit, je suis celui qui fut immolé ; je suis votre avocat auprès du Père35. »

Mes chers amis et vous tous dont l’âme a soif de foi, je vous invite à « rechercher ce Jésus sur qui les prophètes et les apôtres ont écrit36. » Laissez leur témoignage que le Sauveur a donné sa vie pour vous, pénétrer profondément votre cœur. Cherchez le témoignage de la vérité par le Saint-esprit grâce à la prière ; puis voyez votre foi se fortifier à mesure que vous supporterez avec joie les difficultés de cette vie terrestre et vous préparerez pour la vie éternelle.

Jésus-Christ est bel et bien venu. Il a vécu. Et il reviendra. Je le sais et vous en rends solennellement témoignage, au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. 4e article de foi.

  2. Hébreux 11:1.

  3. D&A 43:13-14 ; italiques ajoutés.

  4. Hélaman 14:3.

  5. Hélaman 16:14.

  6. Hélaman 16:15.

  7. Hélaman 16:4.

  8. Hélaman 16:15-16, 18.

  9. Hélaman 14:4.

  10. 3 Néphi 1:20-21.

  11. Jean 20:25.

  12. Jean 20:28.

  13. Jean 20:29.

  14. Hélaman 14:21.

  15. Hélaman 14:27.

  16. 3 Néphi 10:12.

  17. 3 Néphi 11:2.

  18. 3 Néphi 11:10-12.

  19. D&A 95:6.

  20. Romains 10:17.

  21. Matthieu 11:15.

  22. Jacques 2:26.

  23. Voir Enos 1:3.

  24. Enos 1:3.

  25. Enos 1:4.

  26. 3 Néphi 12:6.

  27. Enos 1:4.

  28. Voir Enos 1:2.

  29. Matthieu 7:7.

  30. Matthieu 26:42.

  31. Moïse 5:9.

  32. Éther 3:13-14.

  33. Mosiah 15:1, 7-9.

  34. Jacques 1:5.

  35. D&A 110:2-4.

  36. Éther 12:41.