2004
Les bénédictions d’un véritable jeûne
novembre 2004


Les bénédictions d’un véritable jeûne

J’ai… peur qu’un trop grand nombre d’entre nous soit ne jeûnent pas le jour de jeûne, soit le fassent de façon apathique.

Mes frères, j’espère que vous avez remarqué ce matin, quand le président Hinckley se préparait à annoncer le nom des deux nouveaux apôtres, qu’il a parlé de jeûne et de prière pour connaître la volonté du Seigneur.

Le jeûne a toujours été pratiqué par le peuple de Dieu. À notre époque, c’est un commandement donné par le Seigneur à tous les membres de l’Église. En plus de jeûnes spéciaux que nous pouvons faire de temps en temps pour des raisons personnelles ou familiales, nous devons jeûner le premier dimanche de chaque mois. On nous enseigne que la véritable observance du jour de jeûne comporte trois aspects : Premièrement, nous devons nous abstenir de nourriture et de boisson pendant deux repas consécutifs ou, en d’autres termes, pendant vingt-quatre heures ; deuxièmement, nous devons aller à la réunion de jeûne et de témoignage ; et troisièmement, nous devons faire un don de jeûne généreux.

Dans notre famille, nous jeûnons habituellement du samedi midi après le déjeuner jusqu’au déjeuner du dimanche midi. De cette façon, nous nous abstenons de deux repas : celui du samedi soir et celui du dimanche matin. Il n’y a pas de règle de l’Église concernant le jeûne à part que nous devons jeûner vingt-quatre heures et nous passer de deux repas, mais nous trouvons qu’il est préférable pour notre famille, au niveau spirituel, d’assister à la réunion de jeûne et de témoignage à la fin de notre jeûne.

Le jeûne est un commandement pour les personnes qui en sont physiquement capables. Parlant du jour de jeûne mensuel, Joseph F. Smith a déclaré : « Le Seigneur a institué le jeûne selon des principes raisonnables et intelligents… Les gens qui le peuvent sont tenus de le respecter… c’est un devoir auquel ils ne peuvent échapper… C’est à chacun de faire preuve de sagesse et d’agir à sa discrétion, selon sa conscience…

« Mais ceux qui le peuvent doivent jeûner… Personne n’en est exempté. Cela est requis des Saints, vieux et jeunes, dans toute l’Église » (Gospel Doctrine, 5e éd., 1939, p. 244).

J’ai bien peur qu’un trop grand nombre d’entre nous soit ne jeûnent pas le jour de jeûne, soit le fassent de façon apathique. Si nous sommes coupables de faire un jeûne seulement par habitude ou de jeûner seulement le dimanche matin au lieu de deux repas consécutifs, 24 heures, nous nous privons, nous et notre famille, des expériences spirituelles et des bénédictions précieuses qu’apporte un véritable jeûne.

Si tout ce que nous faisons, c’est nous priver de nourriture et de boisson pendant vingt-quatre heures et payer notre offrande de jeûne, nous ratons une merveilleuse occasion de progresser spirituellement. Par contre, si nous jeûnons dans un but précis, notre jeûne a beaucoup plus de signification. Nous pouvons par exemple prendre un peu de temps avant le début de notre jeûne pour discuter en famille de ce que nous espérons accomplir par ce jeûne. Nous pouvons aussi le faire lors de la soirée familiale précédant le dimanche de jeûne ou lors d’une courte réunion de famille au moment de la prière en famille. Jeûner dans un but précis, nous permet de nous concentrer sur quelque chose d’autre que notre faim.

La raison pour laquelle nous jeûnons peut être très personnelle. Le jeûne peut nous aider à vaincre des défauts personnels et des péchés. Il peut permettre de vaincre nos faiblesses, de les transformer en points forts. Le jeûne peut nous aider à être plus humbles, moins orgueilleux, moins égoïstes et plus soucieux des besoins des autres. Il peut nous aider à voir nos erreurs et nos faiblesses personnelles plus clairement et nous aider à être moins enclins à critiquer les autres. Notre jeûne peut également être axé sur une difficulté familiale particulière. Un jeûne en famille peut augmenter l’amour et l’appréciation parmi les membres de la famille et réduire le nombre de disputes dans la famille. Nous pouvons aussi jeûner avec notre conjoint pour renforcer nos liens conjugaux. En tant que détenteurs de la prêtrise, nous pourrions jeûner pour demander la direction du Seigneur dans notre appel. Comme l’a mentionné le président Hinckley, nous pourrions également jeûner avec notre compagnon d’enseignement au foyer pour savoir comment aider l’une de nos familles.

Dans toutes les Écritures, le jeûne est généralement associé à la prière. Le Seigneur a dit : « Je vous donne… le commandement de persévérer dorénavant dans la prière et le jeûne » (D&A 88:76). Jeûner sans prier, c’est simplement avoir faim pendant vingt-quatre heures. Mais le jeûne associé à la prière apporte un surcroît de puissance spirituelle.

Après avoir été dans l’incapacité de guérir un garçon qui était possédé par un mauvais esprit, les disciples ont demandé au Sauveur : « Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon ? » Jésus a répondu : « Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne » (Matthieu 17:19, 21).

Commençons notre jeûne par une prière. Nous pourrions la faire en nous agenouillant à table après avoir fini le repas avec lequel nous commençons à jeûner. Nous devrions prier notre Père céleste de façon naturelle concernant l’objectif de notre jeûne et le supplier de nous accorder son aide pour atteindre nos buts. De même, finissons notre jeûne par une prière. Il serait tout à fait convenable que nous nous agenouillions autour de la table avant de nous asseoir pour prendre le repas avec lequel nous rompons le jeûne. Nous pourrions alors remercier le Seigneur de son aide pendant le jeûne et de ce que nous avons ressenti et appris grâce au jeûne.

En plus de commencer et de terminer le jeûne par une prière, nous devons nous adresser souvent au Seigneur par la prière personnelle pendant tout le jeûne.

Nous ne devons pas demander à nos jeunes enfants de se priver des deux repas recommandés. Mais enseignons-leur les principes du jeûne. Si les membres de la famille parlent du jeûne et le planifient ensemble, les petits enfants sauront que leurs parents et leurs frères et sœurs plus âgés jeûnent et ils comprendront l’objectif du jeûne. Ils doivent participer aux prières en famille, au début et à la fin du jeûne. De cette façon, lorsqu’ils seront en âge, ils auront le grand désir de le faire avec le reste de la famille. Dans notre famille, nous avons fait cela en incitant nos enfants de huit à douze ans à jeûner pendant un repas. Ensuite, à douze ans, lorsqu’ils ont reçu la Prêtrise d’Aaron ou sont passés aux Jeunes Filles, nous les avons incités à jeûner pendant deux repas complets.

Dans les temps anciens, après avoir réprimandé Israël parce qu’il ne jeûnait pas correctement, le Seigneur a parlé du véritable jeûne dans un langage très poétique, par l’intermédiaire du prophète Ésaïe :

« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug » (Ésaïe 58:6).

Si nous jeûnons et prions dans le but de nous repentir de nos péchés et de surmonter des faiblesses personnelles, nous cherchons assurément à « détacher les chaînes de la méchanceté » dans notre vie. Si nous jeûnons dans le but de mieux enseigner l’Évangile et de mieux servir les autres dans notre appel de l’Église, assurément, nous nous efforçons de « dénouer les liens de la servitude » des autres. Si nous jeûnons et prions pour que le Seigneur nous aide dans nos efforts missionnaires, assurément, nous désirons « renvoyer libres les opprimés ». Si l’objectif de notre jeûne est d’augmenter notre amour pour nos semblables, surmonter notre égoïsme et notre orgueil et de vaincre notre tendance à mettre notre cœur dans les choses du monde, assurément, nous cherchons à « rompre toute espèce de joug ».

Le Seigneur continue de décrire le véritable jeûne :

« Partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable » (Ésaïe 58:7).

C’est vraiment merveilleux de pouvoir aujourd’hui, grâce à nos offrandes de jeûne, nourrir les gens qui ont faim, donner un abri à ceux qui n’en ont pas et vêtir ceux qui sont nus.

Le Seigneur nous promet, si nous jeûnons correctement :

« Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ta guérison germera promptement ; Ta justice marchera devant toi…

« Alors tu appelleras, et l’Éternel répondra ; Tu crieras, et il dira : Me voici ! …

« Si tu donnes ta propre subsistance à celui qui a faim, si tu rassasies l’âme indigente, ta lumière se lèvera sur l’obscurité, et tes ténèbres seront comme le midi.

« L’Éternel sera toujours ton guide, il rassasiera ton âme dans les lieux arides… Tu seras comme un jardin arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent pas » (Ésaïe 58:8-11).

Je prie pour que nous puissions améliorer notre jeûne afin de bénéficier de ces belles bénédictions promises. Je témoigne que, si nous nous « approchons » du Seigneur par le jeûne et la prière, il « s’approchera » de nous (voir D&A 88:63). Je témoigne qu’il vit, qu’il nous aime et qu’il veut s’approcher de nous. Au nom de Jésus-Christ. Amen.