2012
Afin que ceux qui se sont égarés puissent être retrouvés
Mai 2012


Afin que ceux qui se sont égarés puissent être retrouvés

Si vous vous efforcez de vivre l’Évangile et la doctrine du Christ, le Saint-Esprit vous guidera, vous et votre famille.

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M. Russell Ballard

Frères et sœurs, selon les Écritures, le Liahona était « une boule ronde d’une exécution habile » dans laquelle il y avait deux aiguilles, l’une d’elles montrant la direction dans laquelle la famille de Léhi devait aller dans le désert (1 Néphi 16:10).

Je pense savoir pourquoi Léhi a été très étonné quand il l’a vu pour la première fois, parce que je me rappelle ma réaction quand j’ai vu un GPS pour la première fois. Selon moi, c’était un appareil moderne « d’une exécution habile ». Toujours est-il que je ne peux même pas imaginer que ce petit appareil, dans mon téléphone, puisse indiquer exactement où je suis et me dire exactement comment me rendre où je veux aller.

Pour Barbara, ma femme, et moi, le GPS est une bénédiction. Pour elle, cela signifie qu’elle n’a pas à me dire d’arrêter pour demander mon chemin et pour moi, que j’ai raison quand je dis : « Je n’ai pas besoin de demander à qui que ce soit. Je sais exactement où je vais. »

Frères et sœurs, nous avons à notre disposition un outil encore plus remarquable que le meilleur des GPS. Tout le monde s’égare à un moment donné dans une certaine mesure. C’est l’inspiration du Saint-Esprit qui nous ramène en sécurité sur le bon chemin et c’est le sacrifice expiatoire du Sauveur qui nous permet de retourner chez nous.

Des sociétés entières aussi bien que des particuliers peuvent se perdre. Nous vivons à une époque où une grande partie de ce monde a perdu son chemin, particulièrement en ce qui concerne les valeurs et les priorités au foyer.

Il y a cent ans, Joseph F. Smith a relié directement le bonheur à la famille et nous a exhortés à y concentrer nos efforts. Il a dit : « Il ne peut y avoir de bonheur réel indépendamment du foyer… Il n’y a pas de bonheur sans service, et il n’y a pas de plus grand service que celui qui fait du foyer une institution divine qui favorise et protège la vie familiale… C’est… le foyer qui a besoin d’être réformé » (Enseignements des présidents de l’Église : Joseph F Smith, 1998, p. 384, 386).

Ce sont nos foyers et nos familles qui ont besoin d’être améliorés dans ce monde de plus en plus matérialiste et profane. Un exemple frappant en est le mépris croissant pour le mariage, ici aux États-Unis. Plus tôt cette année, le New York Times a rapporté que « le pourcentage d’enfants nés de femmes célibataires a franchi un nouveau seuil : plus de la moitié des naissances issues de femmes américaines de moins de trente ans a lieu hors mariage » (Jason DeParle and Sabrina Tavernise, « Unwed Mothers Now a Majority Before Age of 30 », New York Times, 18 févr. 2012, p. A1).

Nous savons aussi qu’aux États-Unis, près de la moitié des couples mariés divorcent. Même les personnes qui restent mariées s’égarent souvent en laissant d’autres choses affecter leurs relations familiales.

Le fossé toujours croissant entre les riches et les pauvres, entre les personnes qui s’efforcent de préserver les valeurs et les engagements familiaux et celles qui les ont abandonnés est aussi inquiétant. Statistiquement, les personnes qui ont moins d’instruction et par conséquent des revenus plus faibles, sont moins susceptibles de se marier et d’aller à l’église et sont beaucoup plus susceptibles de commettre des délits et d’avoir des enfants hors mariage. Et ces tendances sont aussi troublantes dans la plupart du reste du monde. (Voir W. Bradford Wilcox et autres auteurs, « No Money, No Honey, No Church: The Deinstitutionalization of Religious Life among the White Working Class », disponible sur www.virginia.edu/marriageproject/pdfs/Religion_WorkingPaper.pdf.)

À l’inverse de ce que beaucoup avaient pensé, la prospérité et l’instruction semblent liées à une plus grande probabilité d’avoir des familles et des valeurs traditionnelles.

Bien sûr, la vraie question concerne les causes et les conséquences. Certaines parties de notre société ont-elles des valeurs et des familles plus fortes parce qu’elles sont plus instruites et prospères ou sont-elles plus instruites et prospères parce que leurs valeurs et leurs familles sont fortes ? Dans notre Église mondiale, nous savons que la réponse est la deuxième option. Quand les gens adoptent les engagements familiaux et religieux des principes de l’Évangile, ils commencent à aller mieux spirituellement et souvent aussi temporellement.

Et bien sûr, les sociétés en général sont fortifiées lorsque les familles se renforcent. Les engagements envers la famille et les valeurs sont la cause fondamentale. Presque tout le reste est conséquence. Lorsque des gens se marient et prennent des engagements mutuels, ils augmentent beaucoup leurs chances de bien-être économique. Quand des enfants naissent dans les liens du mariage et ont un père et une mère, leurs chances et leurs probabilités de réussite professionnelle augmentent considérablement. Quand les familles travaillent et jouent ensemble, le voisinage et la collectivité s’épanouissent, l’économie s’améliore et il y a moins besoin de programmes coûteux d’aide gouvernementale.

Ainsi, la mauvaise nouvelle est que la destruction de la famille engendre beaucoup de problèmes sociaux et économiques. Mais la bonne nouvelle est que, de même que pour toute cause et conséquence, ces problèmes peuvent être résolus si l’on modifie ce qui les engendre. On résout les inégalités en vivant selon des valeurs et des principes corrects. Frères et sœurs, la cause la plus importante de toute notre vie est notre famille. Si nous nous consacrons à cette cause, nous améliorerons tous les autres aspects de notre vie et nous deviendrons, en tant que peuple et en tant qu’Église, un exemple et un phare pour tous les peuples de la terre.

Mais cela n’est pas facile dans un monde où les cœurs se tournent dans beaucoup de directions et où toute la planète semble se déplacer et changer constamment à un rythme encore jamais imaginé. Rien ne reste stable très longtemps. Les styles, les modes, les idées, le politiquement correct et même la perception du bien et du mal changent. Comme le prophète Ésaïe l’a prédit, le mal est appelé bien et le bien mal (voir Ésaïe 5:20).

Le fossé spirituel augmente encore davantage quand le mal devient encore plus trompeur et subtil et attire les gens à lui comme un aimant obscur, de même que l’Évangile de vérité et de lumière attire les personnes honnêtes de cœur et honorables de la terre qui cherchent ce qui est moral et bon.

Il se peut que notre nombre soit relativement petit, mais en tant que membres de cette Église, nous pouvons franchir ces gouffres grandissants. Nous connaissons le pouvoir du service centré sur le Christ qui rassemble les enfants de Dieu, quel que soit leur statut spirituel ou économique. Il y a un an, la Première Présidence nous a invités à participer à une journée de service pour commémorer les soixante-quinze ans du programme d’entraide, qui aide les gens à devenir autonomes. Nos membres partout dans le monde ont donné des millions d’heures de service.

L’Église est un havre dans cette mer démontée, une ancre dans ces eaux houleuses du changement et de la division et un phare pour les personnes qui accordent de la valeur à la justice et la recherchent. Le Seigneur utilise cette Église comme outil pour attirer ses enfants partout dans le monde vers la protection de son Évangile.

L’esprit d’Élie, qui n’a pas de frontières, est aussi un grand pouvoir dans les desseins du Seigneur pour la destinée éternelle de ses enfants. Comme le dit Malachie, l’esprit du Saint-Esprit ramène « le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères » (Malachie 4:6).

L’Église est un exemple par la façon dont elle tourne le cœur et catalyse le bien dans le monde. Parmi les membres de l’Église qui sont mariés au temple et qui assistent régulièrement aux réunions dominicales, le taux de divorce est nettement inférieur à celui du monde et les membres des familles restent plus proches et en communication plus fréquente. La santé de nos familles est meilleure et nous vivons plusieurs années de plus que la moyenne de la population. Nous donnons davantage de nos ressources financières, nous rendons davantage service par personne aux personnes dans le besoin et nous sommes plus susceptibles de faire des études supérieures. Je souligne ces choses non pas pour nous glorifier, mais pour témoigner que la vie est meilleure (et plus heureuse) quand nous tournons notre cœur vers la famille et quand les familles vivent dans la lumière de l’Évangile du Christ.

Alors, que pouvons-nous faire pour ne pas nous perdre ? Premièrement, je suggère que nous établissions des priorités. Subordonnez tout ce que vous faites à l’extérieur à ce qui se passe à l’intérieur du foyer et que l’extérieur soutienne ce qui se fait à l’intérieur. Souvenez-vous du conseil de Harold B. Lee : « La partie la plus importante de l’œuvre du Seigneur que vous pourrez accomplir sera celle que vous accomplirez dans votre foyer » (Enseignements des présidents de l’Église : Harold B. Lee, 2001, p. 134) et la citation intemporelle de David O. McKay : « Aucun autre succès ne peut compenser l’échec au foyer » (cité par J. E. McCulloch, Home : The Savior of Civilization, 1924, p. 42 ; dans Conference Report, avril 1935, p. 116).

Organisez votre vie personnelle de manière à avoir du temps pour la prière, pour les Écritures et pour les activités familiales. Donnez à vos enfants des responsabilités au foyer qui leur apprendront à travailler. Enseignez-leur que la pratique de l’Évangile les éloignera des obscénités, de la permissivité sexuelle et de la violence de l’Internet, des médias et des jeux vidéo. Ils ne s’égareront pas et ils seront préparés à assumer des responsabilités quand elles s’imposeront à eux.

Deuxièmement, nous devons faire les choses dans le bon ordre ! D’abord le mariage, puis les enfants. Trop de personnes dans le monde ont oublié ce bon ordre des choses et pensent qu’elles peuvent le changer ou même l’inverser. Remplacez toutes vos peurs par la foi. Fiez-vous au pouvoir de Dieu pour vous guider.

À vous qui n’êtes pas encore mariés, apportez une attention soigneuse à la recherche de votre conjoint éternel. Jeunes gens, souvenez-vous d’une autre chose que Joseph F. Smith a dite : « Parce que le célibat… [entraîne] un minimum de responsabilités, les esprits superficiels le [trouvent] souhaitable… La faute réelle revient aux jeunes gens. Le laisser-aller de notre époque les éloigne du chemin du devoir et des responsabilités… Les sœurs en sont les victimes… [et] elles se marieraient si elles le pouvaient et accepteraient avec joie les responsabilités de la vie de famille » (Gospel Doctrine, 5e éd., 1939, p. 281).

Aux jeunes filles, j’ajouterais qu’elles ne doivent pas non plus perdre de vue cette responsabilité. Aucun métier ne peut vous apporter autant d’épanouissement qu’élever des enfants. Et lorsque vous aurez mon âge, vous vous en rendrez compte encore davantage.

Troisièmement, maris et femmes, vous devez être des partenaires égaux dans votre mariage. Lisez souvent et comprenez la déclaration sur la famille et suivez-la. Évitez toute domination injuste sous quelque forme que ce soit. Personne n’est propriétaire de son conjoint ou de ses enfants ; Dieu est notre Père à tous et nous a accordé la bénédiction d’avoir notre propre famille qui était auparavant seulement la sienne, pour nous aider à lui ressembler davantage. Étant ses enfants, nous devons apprendre au foyer à aimer Dieu et à savoir que nous pouvons lui demander l’aide dont nous avons besoin. Tout le monde, marié ou célibataire, peut être heureux et être un soutien dans la famille qui est la sienne.

Finalement, utilisez les ressources de l’Église pour la famille. Pour l’éducation des enfants, la famille peut compter sur l’aide de la paroisse. Soutenez les dirigeants de la prêtrise et des auxiliaires et œuvrez conjointement avec eux, et tirez pleinement parti des programmes de l’Église pour les jeunes et la famille. Souvenez-vous d’une autre formule perspicace du président Lee, qui dit que l’Église est l’échafaudage qui nous sert à édifier des familles éternelles (voir Enseignements des présidents de l’Église : Harold B. Lee, 2000, p. 148).

Cependant, si pour quelque raison que ce soit, vous ou votre famille vous êtes égarés, vous n’avez qu’à appliquer les enseignements du Sauveur contenus dans Luc, chapitre 15, pour revenir sur la bonne voie. Dans ce chapitre, le Sauveur parle des efforts d’un berger cherchant sa brebis égarée, d’une femme cherchant une drachme perdue et de l’accueil que le fils prodigue reçoit en revenant chez lui. Pourquoi Jésus a-t-il enseigné ces paraboles ? Il voulait que nous sachions qu’aucun de nous ne sera jamais perdu au point de ne pas pouvoir retrouver son chemin grâce à son expiation et à ses enseignements.

Si vous vous efforcez de vivre l’Évangile et la doctrine du Christ, le Saint-Esprit vous guidera, vous et votre famille. Vous aurez un GPS spirituel qui vous dira toujours où vous êtes et où vous allez. Je témoigne que le Rédempteur ressuscité de l’humanité nous aime tous et qu’il a promis que, si nous le suivons, il nous reconduira en sécurité en la présence de notre Père céleste, ce dont je témoigne au nom de Jésus-Christ. Amen.