2012
Un pas plus près du Sauveur
Novembre 2012


Un pas plus près du Sauveur

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Russell T. Osguthorpe

La conversion est le but de tout apprentissage et de tout enseignement de l’Évangile. La conversion ne se produit par pas un événement unique. Devenir davantage semblable au Sauveur est la quête de toute une vie.

L’été dernier, j’ai écrit un petit article publié dans Le Liahona. Mon fils m’a envoyé un message électronique disant : « Papa, tu pourrais peut-être nous prévenir quand l’un de tes articles est publié ». J’ai répondu : « Je voulais juste vérifier que vous lisiez les magazines de l’Église ». Il m’a expliqué que sa fille de dix ans avait réussi le test. Il a ajouté : « Elle a sorti Le Liahona de la boîte aux lettres, est rentrée à la maison et l’a lu. Puis, elle est montée dans notre chambre et nous a montré ton article. »

Ma petite-fille lit Le Liahona parce qu’elle veut apprendre. Elle agit par elle-même en exerçant son libre arbitre. Récemment, la Première Présidence a approuvé une nouvelle documentation pour l’apprentissage des jeunes qui les aidera dans leur désir inné d’apprendre, de vivre et de faire connaître l’Évangile. Cette nouvelle documentation est maintenant disponible et consultable en ligne. En janvier, nous commencerons à l’utiliser dans les salles de classe. (Pour en savoir plus sur la nouvelle documentation pour l’apprentissage des jeunes, allez sur lds.org/youth/learn.)

Le Sauveur a enseigné que le libre arbitre de l’élève était capital. Il nous a montré non seulement ce qu’il faut enseigner, mais aussi comment l’enseigner. Il a mis l’accent sur les besoins de la personne qui apprend. Il aidait chacun à découvrir la vérité par lui-même1. Il écoutait toujours les questions2.

Cette nouvelle documentation d’apprentissage nous aidera tous à apprendre et à enseigner à la manière du Sauveur dans nos foyers et nos classes3. Ce faisant, nous répondrons à son invitation : « Viens et suis-moi4 », tout comme Robert D. Hales nous l’a si bien enseigné. Quand cette nouvelle documentation était au stade de l’élaboration, j’ai vu des dirigeants et des instructeurs d’auxiliaires et du séminaire tenir conseil avec les parents pour pouvoir répondre aux besoins de leurs élèves. J’ai vu des jeunes filles dans leurs classes, des jeunes gens dans leurs collèges de la Prêtrise d’Aaron et des jeunes à l’École du Dimanche apprendre à exercer leur libre arbitre et à agir par eux-mêmes.

Une instructrice de l’École du Dimanche pour les jeunes s’est demandé comment aider deux jeunes gens autistes à agir par eux-mêmes. Quand elle a invité les élèves de sa classe à parler de ce qu’ils apprenaient, elle craignait que ces deux jeunes gens refusent son invitation. L’un d’eux s’est levé pour enseigner ce qu’il avait appris, puis a invité son camarade autiste à l’aider. Quand le premier a commencé à avoir des difficultés, son camarade est resté près de lui et lui a soufflé à l’oreille pour qu’il y arrive. Ce jour-là, ils enseignaient tous les deux. Ils enseignaient ce que le Sauveur enseignait, mais ils enseignaient aussi comment le Sauveur enseignait. Quand il enseignait, le Sauveur montrait de l’amour pour la personne qu’il instruisait, tout comme ce garçon l’a fait pour son camarade5.

Quand nous apprenons et enseignons sa parole à sa manière, nous acceptons son invitation : « Viens et suis-moi ». Nous le suivons un pas à la fois. Chaque pas nous rapproche du Sauveur. Nous changeons. Le Seigneur savait que la progression spirituelle ne se produit pas d’un seul coup. Elle se produit petit à petit. Chaque fois que nous acceptons son invitation et choisissons de le suivre, nous progressons sur le chemin de la conversion totale.

La conversion est le but de tout apprentissage et de tout enseignement de l’Évangile. La conversion ne se produit pas par un événement unique. Devenir davantage semblable au Sauveur est la quête de toute une vie. Dallin H. Oaks nous a rappelé qu’il ne suffit pas de savoir : « Pour être converti… il faut agir et devenir6. » Ainsi apprendre pour être converti est un processus continu dans lequel on sait, agit et devient. De même, enseigner pour convertir requiert des points de doctrine clés, des invitations à agir et des promesses de bénédictions7. Quand nous enseignons la vraie doctrine, nous aidons l’élève à savoir. Quand nous invitons les autres à agir, nous les aidons à agir ou à vivre la doctrine. Et quand les bénédictions que le Seigneur a promises arrivent, nous avons changé. Comme Alma, nous pouvons devenir de nouvelles créatures8.

La nouvelle documentation pour l’apprentissage des jeunes a un objectif central : aider les jeunes à se convertir à l’Évangile de Jésus-Christ. J’ai récemment vu un jeune homme d’une classe de l’École du Dimanche pour les jeunes découvrir la vérité par lui-même. Quand j’ai vu qu’il avait des difficultés à rapporter l’Expiation à sa propre vie, je lui ai demandé s’il s’était déjà senti pardonné. Il a répondu : « Oui, comme la fois où j’ai cassé le nez d’un garçon en jouant au football. Je me sentais mal. Je me demandais que faire pour me sentir mieux. Alors je suis allé chez lui et lui ai demandé de me pardonner, mais je savais que je devais faire plus ; alors j’ai prié et j’ai senti que mon Père céleste m’avait aussi pardonné. C’est ce que l’Expiation signifie pour moi. »

Ce jour-là, quand il a raconté cette expérience en classe, il a lu Jean 3:16 : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils Unique », puis a témoigné du pouvoir de l’Expiation. Pour ce jeune homme, ce point de doctrine n’était plus un concept abstrait. Il était devenu partie intégrante de sa vie parce qu’il s’était lui-même posé la question et avait ensuite exercé son libre arbitre pour agir9.

Ce jeune homme approfondissait sa conversion, tout comme ses camarades. Ils se concentraient sur un point de doctrine clé en étudiant les Écritures. Ils rattachaient ces mots sacrés à leur vie et témoignaient des bénédictions qu’ils avaient reçues du fait qu’ils vivaient la doctrine. Quand nous enseignons l’Évangile de Jésus-Christ, nous nous appuyons sur les Écritures et les paroles des prophètes modernes. Nous utilisons les textes sacrés pour fortifier la foi, édifier le témoignage et aider chacun à devenir pleinement converti. La nouvelle documentation pour l’apprentissage des jeunes aidera tous ceux qui l’utiliseront à comprendre et à vivre la parole de Dieu.

Quand j’instruisais les saints du Costa Rica, j’ai montré un exemplaire de L’enseignement, pas de plus grand appel et j’ai demandé : « Combien d’entre vous ont un exemplaire de ce manuel ? ». Presque tout le monde a levé la main. En souriant, j’ai ajouté : « Et je parie que vous le lisez chaque jour ». À ma surprise, une sœur au premier rang a levé la main, indiquant qu’elle le lisait chaque jour. Je lui ai demandé de venir sur l’estrade et de nous expliquer. Elle a répondu : « Je lis le Livre de Mormon chaque matin. Puis je lis quelque chose dans L’enseignement : Pas de plus grand appel pour pouvoir enseigner de la meilleure manière à mes enfants ce que j’ai appris. »

Elle voulait apprendre et enseigner la parole du Sauveur à la manière du Christ, alors elle l’étudiait dans les Écritures puis elle étudiait comment l’enseigner pour que ses enfants soient pleinement convertis. Je pense que le procédé qu’elle a adopté pour apprendre et enseigner l’Évangile n’est pas apparu d’un seul coup. Elle a pris la décision d’agir. Et plus elle faisait ce qu’elle savait devoir faire, plus le Seigneur la fortifiait pour qu’elle suive son chemin.

Parfois, le chemin de la conversion peut être long et difficile. Mon beau-frère a été non pratiquant dans l’Église pendant cinquante ans. Ce n’est qu’à la soixantaine qu’il a commencé à accepter l’invitation du Sauveur à revenir. Beaucoup l’ont aidé tout au long du chemin. L’un des instructeurs au foyer lui a envoyé chaque mois une carte postale pendant vingt-deux ans. Mais c’était à lui de décider de revenir. Il lui fallait exercer son libre arbitre. Il lui fallait faire le premier pas, puis un autre, puis un autre. Il est maintenant scellé à sa femme et a un appel dans un épiscopat.

Récemment, nous lui avons montré les vidéos qui ont été faites pour aider les dirigeants et les instructeurs à utiliser la nouvelle documentation d’apprentissage. Après les avoir regardées, mon beau-frère s’est renversé dans son fauteuil et a dit, avec émotion : « Si j’avais eu cela quand j’étais jeune, je ne me serais peut-être pas éloigné ».

Il y a quelques semaines, j’ai rencontré un jeune homme qui avait des difficultés. Je lui ai demandé s’il était membre de l’Église. Il m’a dit qu’il était agnostique, mais que précédemment il avait eu des contacts avec l’Église. Quand je lui ai parlé de mon appel à l’École du Dimanche et que j’ai dit que je prendrais la parole à la conférence générale, il m’a dit : « Si vous parlez, je regarderai cette session-là ». J’espère qu’il regarde aujourd’hui. Je sais que, s’il regarde, il aura appris quelque chose. Ce centre de conférences est un endroit unique pour apprendre et enseigner en vue de la conversion.

Quand nous vivons les principes enseignés par les hommes que nous soutenons comme prophètes, voyants et révélateurs, nous apprenons à la manière du Sauveur10. Nous faisons un pas de plus vers lui. À la fin de cette conférence, j’invite toutes les personnes qui m’écoutent à faire ce pas. Comme les Néphites d’autrefois, nous pouvons rentrer chez nous « et méditer les choses [qui ont été] dites, et demander au Père en [son] nom de pouvoir comprendre11. »

Nous voulons que tous les jeunes comprennent. Nous voulons qu’ils apprennent, enseignent et vivent tous les jours l’Évangile de Jésus-Christ. C’est ce que le Seigneur attend de tous ses enfants. Que vous soyez un enfant, un jeune ou un adulte, je vous invite à aller au Christ et à suivre ses pas. Je témoigne qu’à chaque pas que nous ferons, le Seigneur nous fortifiera. Il nous aidera à faire le reste du chemin. Quand nous rencontrerons des obstacles, nous continuerons à avancer. Quand le doute viendra, nous continuerons à avancer. Nous ne reviendrons jamais en arrière. Nous ne tomberons jamais.

Je témoigne que Dieu le Père et son Fils, Jésus-Christ, vivent. Je témoigne que le Sauveur continue à nous faire signe d’aller à lui tout comme il l’a fait autrefois. Nous pouvons tous accepter son invitation. Nous pouvons tous apprendre, enseigner et vivre sa parole à sa manière, en faisant un pas de plus vers le Sauveur. Si nous le faisons, nous serons vraiment convertis. Au nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. Voir Jean 3:1–7. Dans ce passage, le Sauveur répond à la question que Nicodème a lui-même soulevée. Il répond aux besoins de Nicodème. Il lui permet d’exercer son libre arbitre pour apprendre. Il l’aide à découvrir la réponse par lui-même.

  2. Voir Jean 3:4 ; Joseph Smith, Histoire 1:18.

  3. Voir « Enseigner l’Évangile à la manière du Sauveur », lds.org/youth/learn/guidebook/teaching.

  4. Voir Luc 18:18–22.

  5. Voir 1 Jean 4:19.

  6. Dallin H. Oaks, « Ce que nous devons devenir », Le Liahona, : « Témoigner c’est savoir et déclarer. L’Évangile nous demande d’être ‘convertis’, ce qui requiert que nous agissions et que nous devenions. S’il y en a parmi nous qui se contentent de la connaissance et du témoignage de l’Évangile, ils sont comme les apôtres, bénis mais non parvenus à leur but, auxquels Jésus a demandé d’être ‘convertis’. Nous connaissons tous quelqu’un qui a un puissant témoignage mais qui n’agit pas en conséquence de manière à être converti. »

  7. Voir Abraham 2:11.

  8. Voir Mosiah 27:24–26 ; 2 Corinthiens 5:17.

  9. Voir David A. Bednar, « Veiller avec une entière persévérance », Le Liahona, mai 2010, p. 43 : « Est-ce que nous aidons, vous et moi, nos enfants à devenir des individus agissants qui recherchent par l’étude et par la foi, ou bien avons-nous formé nos enfants à attendre qu’on les instruise et qu’on agisse sur eux ? Nous, parents, donnons-nous à nos enfants l’équivalent spirituel du poisson à manger ou les aidons-nous constamment à agir, à apprendre par eux-mêmes et à rester fermes et immuables ? Aidons-nous nos enfants à œuvrer avec zèle pour demander, chercher et frapper ? »

  10. Voir Dennis B. Neuenschwander, « Prophètes actuels, voyants et révélateurs », Le Liahona, janvier 2001, 49–51.

  11. 3 Néphi 17:3.