2014
Filles dans l’alliance
Mai 2014


Filles dans l’alliance

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Henry B. Eyring

Le chemin que nous devons emprunter pour retourner auprès de notre Père céleste […] est jalonné d’alliances faites avec Dieu.

Ce soir, nous avons été instruits avec grande force spirituelle. Je prie pour que les paroles prononcées par ces merveilleuses sœurs dirigeantes pénètrent votre cœur comme elles ont pénétré le mien.

Cette réunion est historique. Toutes les fillettes et femmes de l’Église âgées de huit ans et plus ont été invitées à se joindre à nous ce soir. Beaucoup d’entre nous ont prié afin que le Saint-Esprit soit avec nous. Cette bénédiction a été accordée tandis que nous entendions ces sœurs parler et que nous écoutions la musique édifiante. Je prie pour que l’Esprit demeure avec nous pendant que je prononce quelques paroles d’encouragement et de témoignage en plus de ce que nous avons déjà entendu, et en particulier pour témoigner que ce qui a été dit est ce que le Seigneur voulait que nous entendions.

Ce soir, je vais parler du chemin, décrit magnifiquement aujourd’hui, que nous devons emprunter pour retourner auprès de notre Père céleste. Ce chemin est jalonné d’alliances sacrées faites avec Dieu. Je vais parler avec vous de la joie de contracter et de respecter ces alliances, et d’aider d’autres personnes à les respecter.

Certaines d’entre vous se sont fait baptiser récemment et ont reçu le don du Saint-Esprit par l’imposition des mains. Pour elles, ce souvenir est tout frais. D’autres se sont fait baptiser il y a longtemps, et par conséquent le souvenir de ce qu’elles ont ressenti quand elles ont contracté cette alliance est moins net, mais certains de ces sentiments reviennent chaque fois qu’elles écoutent les prières de Sainte-Cène.

Aucune d’entre vous n’aura les mêmes souvenirs du jour où elle a contracté l’alliance sacrée du baptême et reçu le don du Saint-Esprit. Mais nous avons tous ressenti l’approbation de Dieu. Et nous avons éprouvé le désir de pardonner et de recevoir le pardon et une détermination accrue de bien faire.

La profondeur à laquelle ces sentiments se sont ancrés dans votre cœur dépend beaucoup de la manière dont vous avez été préparées par des personnes aimantes. J’espère que celles d’entre vous qui sont récemment entrées dans le Royaume ont la bénédiction d’être assises à côté de leur mère. Si c’est le cas, elles peuvent immédiatement lui adresser un sourire de remerciement. Je me souviens de la joie et de la reconnaissance que j’ai éprouvées alors que j’étais en route pour la maison, assis derrière ma mère, après mon baptême à Philadelphie (Pennsylvanie).

C’est ma mère qui m’avait soigneusement préparé à contracter cette alliance et toutes celles qui allaient suivre. Elle s’est acquittée fidèlement de sa responsabilité reçue du Seigneur :

« Et de plus, s’il y a des parents qui ont des enfants en Sion, ou dans l’un de ses pieux organisés, qui ne leur enseignent pas à comprendre la doctrine du repentir, de la foi au Christ, le Fils du Dieu vivant, du baptême et du don du Saint-Esprit par l’imposition des mains, à l’âge de huit ans, le péché sera sur la tête des parents.

« Car ce sera là une loi pour ceux qui habitent en Sion, ou dans l’un de ses pieux organisés.

« Leurs enfants seront baptisés pour la rémission de leurs péchés à l’âge de huit ans et recevront [le Saint-Esprit]1. »

Ma mère avait fait sa part. Elle avait préparé ses enfants à l’aide de paroles très semblables à celles d’Alma, dans le Livre de Mormon :

« Et il arriva qu’il leur dit : Voici, ici se trouvent les eaux de Mormon (car c’est ainsi qu’elles étaient appelées) ; et maintenant, puisque vous désirez entrer dans la bergerie de Dieu et être appelés son peuple, et êtes disposés à porter les fardeaux les uns des autres, afin qu’ils soient légers ;

« Oui, et êtes disposés à pleurer avec ceux qui pleurent, oui, et à consoler ceux qui ont besoin de consolation, et à être les témoins de Dieu en tout temps, et en toutes choses, et dans tous les lieux où vous serez, jusqu’à la mort, afin d’être rachetés par Dieu et d’être comptés avec ceux de la première résurrection, afin que vous ayez la vie éternelle —

« Or je vous le dis, si c’est là le désir de votre cœur, qu’avez-vous qui vous empêche d’être baptisés au nom du Seigneur, en témoignage devant lui que vous avez conclu avec lui l’alliance de le servir et de garder ses commandements, afin qu’il déverse plus abondamment son Esprit sur vous ?

« Et alors, lorsque le peuple eut entendu ces paroles, il battit des mains de joie, et s’exclama : C’est là le désir de notre cœur2. »

Vous n’avez peut-être pas applaudi la première fois que vous avez entendu cette invitation à faire alliance par le baptême, mais vous avez certainement ressenti l’amour du Sauveur et un plus grand engagement à prendre soin des autres pour lui. Je peux dire « certainement » parce que ces sentiments sont enracinés profondément dans le cœur de toutes les filles de notre Père céleste. Cela fait partie de l’héritage divin que vous avez reçu de lui.

Il vous a formées avant que vous veniez ici-bas. Il vous a aidées à comprendre et à accepter le fait que vous auriez des épreuves, des tests, des occasions choisies parfaitement pour vous. Vous avez appris que notre Père avait un plan de bonheur pour vous faire traverser saines et sauves ces difficultés et que vous aideriez d’autres personnes à traverser les leurs. Ce plan est jalonné d’alliances avec Dieu.

Nous sommes libres de contracter et de respecter ces alliances. Seules quelques-unes de ses filles ont l’occasion dans cette vie ne serait-ce que d’avoir connaissance de ces alliances. Vous êtes parmi les rares privilégiées. Vous, chères sœurs, vous êtes chacune une fille dans l’alliance.

Notre Père céleste vous a informées avant votre naissance des expériences que vous vivriez une fois que vous l’auriez quitté et seriez sur la terre. Vous avez appris que le retour auprès de lui ne serait pas facile. Il savait que, sans aide, ce serait trop difficile de faire le voyage.

Vous avez eu la bénédiction, non seulement de trouver le moyen de contracter ces alliances dans cette vie mais aussi d’être entourées d’autres personnes pour vous aider, des personnes qui, comme vous, sont des filles d’alliance de notre Père céleste.

Vous avez toutes senti la bénédiction ce soir de vous trouver en compagnie de filles de Dieu qui ont également fait alliance de vous aider et de vous diriger, comme elles l’avaient promis. J’ai vu ce que vous avez vu quand des sœurs de l’alliance respectent cet engagement de réconforter et d’aider, et le font avec le sourire.

Je me souviens du sourire de sœur Ruby Haight. Elle était la femme de David B. Haight, qui était membre du Collège des douze apôtres. Jeune homme, il était président du pieu de Palo Alto, en Californie. Il priait et se faisait souci pour les filles de la classe des Églantines de sa paroisse.

Alors le président Haight fut inspiré de demander à l’évêque d’appeler Ruby Haight pour instruire ces jeunes filles. Il savait qu’elle serait un témoin de Dieu qui édifierait, réconforterait et aimerait les filles de cette classe.

Sœur Haight avait au moins trente ans de plus que les filles qu’elle instruisait. Pourtant, quarante ans plus tard, chaque fois qu’elle rencontrait mon épouse, qui avait été l’une des filles de sa classe, elle tendait la main, souriait et disait à Kathy : « Oh, mon Églantine ! ». Je voyais au-delà de son sourire. J’entendais son amour profond pour une sœur dont elle se souciait encore comme de sa propre fille. Son sourire et sa salutation chaleureuse venaient de ce qu’elle voyait qu’une sœur et fille de Dieu était toujours sur le chemin du retour dans l’alliance.

Notre Père céleste vous sourit également chaque fois qu’il vous voit aider une de ses filles à avancer sur le chemin de l’alliance vers la vie éternelle. Et il est heureux chaque fois que vous essayez de choisir le bien. Il voit non seulement ce que vous êtes mais aussi ce que vous pouvez devenir.

Vous avez peut-être eu un parent terrestre qui pensait que vous pouviez être meilleure que vous ne le pensiez. J’ai eu une mère comme cela.

Ce que je ne savais pas quand j’étais jeune, c’était que mon Père céleste, votre Père céleste, voit un plus grand potentiel chez ses enfants que nous ou même nos mères terrestres. Et chaque fois que vous vous hissez sur ce chemin vers votre potentiel, cela lui procure du bonheur. Et vous pouvez sentir son approbation.

Il voit ce potentiel glorieux dans chacune de ses filles où qu’elles soient. Cela vous donne une grande responsabilité. Il attend de vous que vous traitiez chaque personne que vous rencontrez comme un enfant de Dieu. C’est la raison pour laquelle il nous commande d’aimer notre prochain comme nous-mêmes et de lui pardonner. Vos sentiments de gentillesse et de pardon pour les autres font partie de l’héritage divin que vous avez reçu de lui, du fait que vous êtes sa fille. Chaque personne que vous rencontrez est son enfant spirituel aimé.

Quand vous sentez cette grande unité entre sœurs, ce que nous estimions être des choses qui nous divisent s’estompe. Par exemple, les sœurs plus jeunes et les sœurs plus âgées font part de leurs sentiments en s’attendant à être comprises et acceptées. Vous êtes davantage semblables en tant que filles de Dieu que vous n’êtes différentes.

Dans cette perspective, les jeunes filles devraient se réjouir à l’idée d’entrer à la Société de Secours car c’est l’occasion d’élargir le cercle de sœurs qu’elles vont apprendre à connaître, à admirer et à aimer.

Cette même faculté de voir ce que nous pouvons être augmente au sein de la famille et de la Primaire. Elle se produit dans les soirées familiales et les programmes de la Primaire. Les petits enfants disent des choses grandes et merveilleuses sous inspiration, comme ils l’ont fait lorsque le Sauveur a délié leur langue quand il les a instruits après sa résurrection3.

Bien que Satan attaque les sœurs à un plus jeune âge, le Seigneur élève les sœurs à des niveaux de plus en plus hauts de spiritualité. Par exemple, les jeunes filles enseignent à leurs mères comme utiliser FamilySearch pour trouver et sauver des ancêtres. Certaines jeunes sœurs que je connais choisissent d’aller au temple de bonne heure pour faire des baptêmes par procuration sans autre encouragement que celui de l’esprit d’Élie.

Dans des missions de par le monde, des sœurs sont appelées à diriger. Le Seigneur a créé le besoin de leur service en touchant le cœur d’un nombre plus grand de sœurs pour qu’elles partent en mission. Plus d’un président de mission a vu les sœurs missionnaires devenir de plus en plus fortes dans le prosélytisme et dans l’éducation qu’elles donnent comme dirigeantes.

Que vous fassiez une mission à plein temps ou pas, vous pouvez acquérir la même aptitude à enrichir votre mariage et la capacité d’élever des enfants nobles en suivant l’exemple de grandes dames.

Songez à Ève, la mère de tous les vivants. Russell M. Nelson a dit ceci à son sujet : « Nous et l’humanité tout entière, nous sommes éternellement bénis par le grand courage et la sagesse d’Ève. En étant la première à prendre du fruit, elle a fait ce qu’il fallait faire. Adam a eu la sagesse de faire comme elle4. »

Chaque fille d’Ève a le potentiel d’apporter la même bénédiction à sa famille qu’Ève. Elle était si importante dans l’établissement de la famille que nous avons le compte-rendu suivant de sa création : « Et les Dieux dirent : Faisons une aide semblable à l’homme, car il n’est pas bon que l’homme soit seul, c’est pourquoi nous formerons une aide semblable à lui5. »

Nous ne savons pas toute l’aide qu’Ève a pu apporter à Adam et à leur famille. Mais nous connaissons l’un des grands dons qu’elle a faits, que chacune de vous peut aussi faire : elle a aidé sa famille à voir le chemin de la maison quand la route devant elle semblait difficile. « Et Ève, sa femme, entendit tout cela et se réjouit, disant : Sans notre transgression, nous n’aurions jamais eu de postérité et nous n’aurions jamais connu le bien et le mal, la joie de notre rédemption et la vie éternelle que Dieu donne à tous ceux qui obéissent 6. »

Vous avez son exemple à suivre.

Par révélation, Ève a reconnu le chemin à prendre pour retourner auprès de Dieu. Elle savait que l’expiation de Jésus-Christ rendrait possible la vie éternelle en famille. Elle était sûre, comme vous pouvez l’être, que si elle respectait ses alliances avec son Père céleste, le Rédempteur et le Saint-Esprit veilleraient sur elle et sa famille au milieu de tous les chagrins et de toutes les déceptions qui surviendraient. Elle savait qu’elle pouvait leur faire confiance.

« Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse ;

« reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers7. »

Je sais qu’Ève a connu des chagrins et des déceptions, mais je sais aussi qu’elle a trouvé de la joie dans la connaissance que sa famille et elle pourraient retourner vivre avec Dieu. Je sais que beaucoup d’entre vous qui êtes ici connaissent des chagrins et des déceptions. Je vous donne ma bénédiction pour que, comme Ève, vous éprouviez la même joie que celle qu’elle a ressentie tandis que vous faites le voyage de retour.

J’ai le témoignage sûr que Dieu le Père veille sur vous avec amour. Il aime chacune d’entre vous. Vous êtes ses filles dans l’alliance. Parce qu’il vous aime, il fournira l’aide dont vous avez besoin pour vous hisser et hisser les autres le long du chemin qui ramène en sa présence.

Je sais que le Sauveur a payé le prix de tous nos péchés et que le Saint-Esprit témoigne de la vérité. Vous avez éprouvé ce réconfort dans cette réunion. J’ai le témoignage que toutes les clés qui lient les alliances sacrées ont été rétablies. Notre prophète actuel, Thomas S. Monson, les détient et les exerce aujourd’hui. Je vous adresse ces paroles de réconfort et d’espérance, à vous, ses filles bien-aimées de l’alliance. Au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.