2016
« Si vous me connaissiez »
Novembre 2016


« Si vous me connaissiez »

« Avons-nous uniquement des connaissances au sujet du Sauveur ou apprenons-nous à le connaître de mieux en mieux ? Comment connaître le Seigneur ? »

À la conclusion du sermon sur la montagne, le Sauveur a souligné la vérité éternelle selon laquelle « ce n’est qu’en faisant la volonté du Père que l’on peut obtenir la grâce salvatrice du Fils1 ».

Il a déclaré :

« Ceux qui me disent : ‘Seigneur, Seigneur !’ n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.

« Plusieurs me diront en ce jour-là : ‘Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ?’

« Alors je leur dirai ouvertement : ‘Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité2’. »

Nous comprenons mieux cet épisode en réfléchissant à la révision inspirée du texte. De manière significative, la phrase du Seigneur rapportée dans la version du roi Jacques de la Bible, « je ne vous ai jamais connus », a été remplacée dans la traduction de Joseph Smith par « vous ne m’avez jamais connu3 ».

Examinez également la parabole des dix vierges. Rappelez-vous que les cinq vierges folles et qui ne s’étaient pas préparées sont parties chercher de l’huile pour leur lampe après avoir entendu l’appel à aller à la rencontre de l’époux.

« Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.

« Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent : ‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous’.

« Mais il répondit : ‘Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas4’. »

Une autre révision inspirée développe les implications de cette parabole pour chacun de nous. Il est important de noter que l’expression « je ne vous connais pas », telle qu’elle est rapportée dans la version du roi Jacques de la Bible, a été rendue par « vous ne me connaissez pas5 » dans la traduction de Joseph Smith.

Les expressions « vous ne m’avez jamais connu » et « vous ne me connaissez pas » devraient inciter chacun d’entre nous à une profonde introspection spirituelle. Avons-nous uniquement des connaissances au sujet du Sauveur ou apprenons-nous à le connaître de mieux en mieux ? Comment connaître le Seigneur ? C’est sur ces questions essentielles que porte mon discours. Je demande sincèrement l’aide du Saint-Esprit pendant que nous examinons ensemble ce sujet essentiel.

Apprendre à connaître le Christ

Jésus a dit :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi.

« Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père6. »

Nous apprenons à connaître le Père en apprenant à connaître son Fils bien-aimé.

Un grand objectif de la condition mortelle n’est pas simplement d’apprendre des choses sur le Fils unique du Père mais également de s’efforcer de le connaître. Voici quatre étapes essentielles qui peuvent nous aider à connaître le Seigneur : exercer notre foi en lui, le suivre, le servir et le croire.

Exercer notre foi en lui

L’exercice de la foi en Jésus-Christ consiste à se reposer sur ses mérites, sa miséricorde et sa grâce7. Nous commençons à connaître le Sauveur quand nous donnons de l’essor à nos facultés spirituelles et faisons l’expérience de ses enseignements, jusqu’à pouvoir faire place dans notre âme à une partie de ses paroles8. Lorsque notre foi au Seigneur augmente, nous lui faisons confiance et nous nous fions à son pouvoir de nous racheter, de nous guérir et de nous fortifier.

La véritable foi est axée sur le Seigneur et conduit toujours à agir en justice. « La foi au Christ [est] le premier principe de la religion révélée, […] le fondement de toute justice […] et le principe d’action chez tous les êtres intelligents9. » Parce qu’il est capital d’agir conformément aux principes corrects que le Rédempteur a proclamés pour recevoir et exercer la foi véritable, « la foi sans les œuvres est inutile10 ». Nous devons mettre la parole en pratique et ne pas nous borner à l’écouter11.

Entendre la parole de Dieu et recevoir le don spirituel de la foi au Sauveur sont deux éléments étroitement liés, puisque la « foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ12 ». Nous faisons connaissance avec lui et avec sa voix en étudiant et en nous faisant un festin de sa parole dans les Écritures13, en priant le Père en son nom avec une intention réelle14 et en recherchant la compagnie constante du Saint-Esprit15. L’apprentissage et l’application dans notre vie de la doctrine du Christ est une condition préalable à la réception du don de la foi en lui16.

L’exercice de la foi au Seigneur est une préparation nécessaire pour le suivre.

Le suivre

« Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer ; car ils étaient pêcheurs.

« Il leur dit :‘Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes’.

« Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent17. »

Pierre et André sont des exemples marquants de personnes qui entendent et suivent le Maître.

De la même manière, le Sauveur nous commande à tous : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive18. » Se charger de sa croix, c’est se refuser toute impiété et toute convoitise profane et respecter les commandements du Seigneur19.

Le Sauveur nous a exhortés à devenir tels que lui20. Ainsi, suivre le Seigneur implique de l’imiter. Nous continuons d’apprendre à le connaître en cherchant par le pouvoir de son expiation à devenir semblables à lui.

Durant son ministère dans la condition mortelle, Jésus a indiqué le chemin, a ouvert la voie et a montré l’exemple parfait. « Une idée exacte de sa personnalité, de sa perfection et de ses attributs21 » alimente une détermination constante et une direction claire tandis que nous le suivons sur la voie du disciple dévoué.

Suivre le Sauveur nous permet également de recevoir « la connaissance véritable que le cours de notre vie22 » est conforme à la volonté de Dieu. Cette connaissance n’est pas un mystère insaisissable et n’est pas centrée principalement sur nos aspirations temporelles ou nos préoccupations ordinaires de la condition mortelle. Mais une progression constante et durable le long du chemin des alliances est le genre de vie qui lui est agréable.

Le rêve de Léhi dans le Livre de Mormon identifie le chemin que nous devrions suivre, les difficultés que nous rencontrerons et les ressources spirituelles disponibles pour nous aider à aller au Sauveur et à le suivre. Marcher résolument sur le chemin étroit et resserré est ce qu’il veut que nous fassions. Goûter du fruit de l’arbre et devenir profondément « convertis au Seigneur23 » sont les bénédictions qu’il désire ardemment que nous recevions. C’est pourquoi il nous lance l’invitation : « Viens, et suis-moi24. »

Exercer notre foi en Jésus-Christ et le suivre constituent une préparation nécessaire pour le servir.

Le servir

« Car, comment un homme connaît-il le maître qu’il n’a pas servi, et qui est un étranger pour lui, et est loin des pensées et des intentions de son cœur25 ? »

Nous apprenons à mieux connaître le Seigneur en le servant et en œuvrant dans son royaume. Quand nous le faisons, il nous accorde généreusement l’aide des cieux, des dons spirituels et des capacités accrues. Il ne nous laisse jamais seuls lorsque nous travaillons dans sa vigne.

Il a déclaré : « J’irai devant votre face, je serai à votre droite et à votre gauche, et mon Esprit sera dans votre cœur, et mes anges seront tout autour de vous pour vous soutenir26. »

Nous apprenons à connaître le Sauveur en faisant de notre mieux pour aller là où il veut que nous allions, en nous efforçant de dire ce qu’il veut que nous disions et en devenant ce qu’il veut que nous devenions27. Lorsque nous reconnaissons humblement que nous dépendons entièrement de lui, il accroît notre capacité de servir toujours plus efficacement. Progressivement, nos désirs se conforment plus complètement aux siens et ses desseins deviennent les nôtres, de telle sorte que nous ne « demand[ons] pas ce qui est contraire à [s]a volonté28 ».

Le servir requiert tout notre cœur, tout notre pouvoir, tout notre esprit et toutes nos forces29. Par conséquent, le service désintéressé contrecarre les tendances égocentriques et égoïstes de l’homme naturel. Nous apprenons à aimer les gens que nous servons. Et, comme servir les autres revient à servir Dieu, nous en venons à l’aimer et à aimer nos frères et nos sœurs plus profondément. Cet amour est une manifestation du don spirituel de la charité, c’est à dire de l’amour pur du Christ30.

« C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, priez le Père de toute l’énergie de votre cœur, afin d’être remplis de cet amour qu’il a accordé à tous ceux qui sont de vrais disciples de son Fils, Jésus-Christ ; afin de devenir les fils de Dieu ; afin que lorsqu’il apparaîtra, nous soyons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est ; afin que nous ayons cette espérance ; afin que nous soyons purifiés comme il est pur31. »

Nous apprenons à connaître le Seigneur lorsque nous sommes remplis de son amour.

Le croire

Est-il possible d’exercer notre foi en lui, de le suivre, de le servir sans le croire ?

Je connais des membres de l’Église qui reconnaissent que la doctrine et les principes contenus dans les Écritures et proclamés depuis cette chaire sont vrais. Et pourtant ils ont du mal à croire que ces vérités de l’Évangile s’appliquent spécifiquement à leur vie et à leur situation. Ils semblent avoir foi au Sauveur, mais ils ne croient pas que les bénédictions qu’il a promises leur sont accessibles ou peuvent opérer dans leur vie. Je rencontre également des frères et sœurs qui remplissent leurs appels consciencieusement mais pour qui l’Évangile rétabli n’est pas encore devenu une réalité vivante et transformatrice dans leur vie. Nous en venons à connaître le Seigneur non seulement lorsque nous croyons en lui mais également lorsque nous le croyons lui et ses affirmations.

Dans le Nouveau Testament, un père a demandé au Sauveur de guérir son enfant. Jésus a répondu :

« Si tu peux le croire, tout est possible à celui qui croit.

« Aussitôt le père de l’enfant s’écria : ‘Je crois ! viens au secours de mon incrédulité32’ ! »

J’ai réfléchi de nombreuses fois à la demande de ce père : « Viens au secours de mon incrédulité. » Je me suis demandé si la supplique de l’homme n’était pas essentiellement de l’aider à croire en Jésus en tant que Rédempteur et en son pouvoir guérisseur. Il avait peut-être déjà reconnu dans le Christ le Fils de Dieu. Mais peut-être avait-il besoin d’aide pour croire que le pouvoir de guérison du Maître pouvait véritablement être si individuel et si personnel qu’il pouvait bénir son propre fils bien-aimé. Peut-être croyait-il au Christ en général mais pas au Christ à titre spécifique et personnel.

Nous témoignons souvent de ce que nous savons être vrai, mais peut-être que la question la plus pertinente pour chacun de nous est : croyons-nous ce que nous savons ?

Les ordonnances sacrées accomplies par l’autorité compétente de la prêtrise sont essentielles pour croire au Sauveur, le connaître et, en fin de compte, croire ce que nous savons.

« Et cette plus grande prêtrise [de Melchisédek] administre l’Évangile et détient la clef des mystères du royaume, oui, la clef de la connaissance de Dieu.

« C’est pourquoi, le pouvoir de la divinité se manifeste dans ses ordonnances33. »

Nous croyons et nous venons à connaître le Seigneur lorsque la clef de la connaissance de Dieu administrée par la Prêtrise de Melchisédek déverrouille la porte et nous permet de recevoir le pouvoir de la divinité dans notre vie. Nous croyons et nous venons à connaître le Sauveur lorsque nous le suivons en recevant et en honorant fidèlement les saintes ordonnances et lorsque notre visage est de plus en plus empreint de son image34. Nous croyons et nous venons à connaître le Christ lorsque nous ressentons personnellement le pouvoir transformateur, guérisseur, fortifiant et sanctificateur de son expiation. Nous croyons et venons à connaître le Maître lorsque « le pouvoir de sa parole [prend racine] en nous35 », est écrit dans notre esprit et dans notre cœur36 et lorsque nous « délaiss[ons] tous [nos] péchés pour [le] connaître37 ».

Le croire, c’est être confiant que ses abondantes bénédictions nous sont accessibles et s’appliquent à notre vie personnelle et à celle de notre famille. En marchant résolument le long du chemin des alliances, en lui remettant notre volonté et en nous soumettant à ses priorités et à son calendrier pour nous, nous pourrons le croire de notre âme tout entière38. Le fait de le croire, reconnaître que son pouvoir et ses promesses sont vrais, nous donne de la perspective, la paix et la joie.

Promesse et témoignage

Un jour, « tout genou fléchira et toute langue confessera39 » que Jésus est le Christ. Ce jour béni, nous saurons qu’il connaît chacun d’entre nous par son nom. Et je témoigne et promets que nous pouvons non seulement savoir des choses sur le Seigneur mais également le connaître en exerçant notre foi en lui, en le suivant, en le servant et en le croyant. J’en témoigne, au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.