Documentation pour la famille
Développer l’unité du mariage


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Développer l’unité du mariage

Idées d’application

Selon vos besoins et votre situation, utilisez l’une de ces suggestions ou les deux.

  • Lisez les passages d’Ecritures suivants sur l’unité : 1 Corinthiens 1:9-10 ; Philippiens 1:27 ; Mosiah 18:21 ; Doctrine et Alliances 38:27. Méditez sur la manière dont ces passages peuvent s’appliquer aux relations conjugales.

  • Discutez avec votre conjoint de ce qui vous demande à tous les deux du temps, y compris les activités sociales, professionnelles, dans la collectivité, et les appels dans l’Eglise. Prenez le temps de comprendre les besoins de l’autre et assurez-vous que vos autres tâches n’interfèrent pas avec votre loyauté mutelle.

Tâche de lecture

Etudiez l’article suivant. Si vous êtes marié, lisez-le et discutez-en avec votre conjoint.

Pour que nous soyons un

Henry B. Eyring
du Collège des douze apôtres

« Si vous n’êtes pas un, vous n’êtes pas de moi »

Le Sauveur du monde, Jésus-Christ, a dit à ceux qui veulent faire partie de son Eglise : « Soyez un ; et si vous n’êtes pas un, vous n’êtes pas de moi » (D&A 38:27). Lors de la création de l’homme et de la femme, l’unité dans le mariage ne leur a pas été donnée comme un espoir, c’était un commandement ! « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » (Genèse 2:24). Notre Père céleste veut que nos cœurs soient unis. Cette union dans l’amour n’est pas seulement un idéal. C’est une nécessité.

Etre un n’est pas exigé pour cette vie seulement. Cela doit être sans fin. Le premier mariage a été célébré par Dieu dans le jardin alors qu’Adam et Eve étaient immortels. Il a implanté depuis le commencement en l’homme et la femme le désir d’être unis comme mari et femme pour demeurer à jamais en famille, dans une union parfaite et juste. Il a implanté chez ses enfants le désir de vivre en paix avec tous ceux qui les entourent.

Mais avec la chute, il s’est avéré que vivre dans l’unité ne serait pas facile. La tragédie est vite arrivée. Caïn a tué son frère Abel. Les enfants d’Adam et Eve étaient devenus sujets aux tentations de Satan qui a poursuivi son dessein avec habileté, haine et ruse. C’est l’opposé de l’objectif de notre Père céleste et du Sauveur. Ils voudraient nous donner l’unité parfaite et le bonheur éternel. Satan, leur ennemi et le nôtre, connaissait le plan de salut avant la Création. Il sait que ces liens familiaux sacrés et pleins de joie ne peuvent perdurer que dans la vie éternelle. Satan veut nous arracher à ceux que nous aimons et nous rendre malheureux. C’est lui qui plante la graine de la discorde dans le cœur des humains, dans l’espoir de nous diviser et de nous séparer.

Nous avons tous fait l’expérience de l’union et de la séparation. Parfois, dans le cadre familial et peut-être ailleurs, nous avons eu un aperçu de la vie en voyant une personne qui faisait passer les intérêts d’une autre avant les siens, avec amour et au prix de sacrifices. Et nous connaissons tous un peu la tristesse et la solitude que l’on éprouve lorsqu’on est séparé et seul. Nous n’avons pas besoin que l’on nous dise ce que nous devons choisir. Nous le savons. Mais nous avons besoin d’avoir l’espoir que nous pouvons connaître l’unité dans cette vie et nous qualifier pour l’avoir à jamais dans le monde à venir. Nous avons également besoin de savoir comment sera donnée cette grande bénédiction, afin de savoir ce que nous devons faire.

Grâce au Sauveur cette unité est possible

Le Sauveur du monde a parlé de cette unité et de la manière dont notre nature sera changée pour qu’elle nous soit accessible. Il l’a enseigné clairement dans la prière qu’il a faite lors de la dernière réunion qu’il a eue avec ses apôtres avant de mourir. Cette belle prière divine se trouve dans le livre de Jean. Le Sauveur allait affronter pour nous tous le sacrifice terrible qui allait rendre la vie éternelle possible. Il était sur le point de quitter les apôtres qu’il avait ordonnés, qu’il aimait, et à qui il allait laisser les clefs pour diriger son Eglise. Et il a prié son Père ; le Fils parfait a prié le Père parfait. Nous voyons dans ses paroles la manière dont les familles seront unifiées, de même que tous les enfants de notre Père céleste qui suivent le Sauveur et ses serviteurs :

« Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.

« Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité.

« Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole,

« Afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jean 17:18-21).

Par ces quelques mots, il a exprimé clairement la manière dont l’Evangile de Jésus-Christ peut permettre à des cœurs de devenir un. Il a enseigné que ceux qui croiraient la vérité pourraient accepter les ordonnances et les alliances offertes par ses serviteurs qui ont l’autorité. Ensuite, leur nature serait changée par l’obéissance à ces ordonnances et ces alliances. De cette façon l’expiation du Sauveur nous donne la possibilité d’être sanctifiés. Nous pouvons ensuite vivre dans l’unité, comme on le doit pour avoir la paix dans cette vie et demeurer avec le Père et son Fils dans l’éternité.

Le ministère des apôtres et des prophètes à cette époque-là, tout comme de nos jours, consistait à amener les enfants d’Adam et Eve à l’unité de la foi en Jésus-Christ. Le but suprême de ce qu’ils enseignaient, et de ce que nous enseignons, est d’unir les familles : les maris, les femmes, les enfants, les petits-enfants, les ancêtres, et finalement tous les membres de la famille d’Adam et Eve qui choisiront de le faire.

L’Esprit mène à être uni avec les autres

Rappelez-vous que le Sauveur a prié pour le bien de ses apôtres, en ces termes : « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17:19). Le Saint-Esprit est un sanctificateur. Il peut être notre compagnon parce que le Seigneur a rétabli la Prêtrise de Melchisédek par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète. Les clefs de cette prêtrise sont sur la terre de nos jours. Par son pouvoir, nous pouvons faire des alliances qui nous permettent d’avoir la compagnie constante du Saint-Esprit.

Là où les gens ont cet Esprit parmi eux on peut espérer l’harmonie. L’Esprit place dans notre coeur le témoignage de la vérité qui unit ceux qui ont ce témoignage en commun. L’Esprit de Dieu n’amène jamais la querelle (voir 3 Néphi 11:29). Il n’engendre jamais le sentiment de différences entre les personnes, qui conduit aux querelles (voir Joseph Fielding Smith, Doctrine de l’Evangile, p. 106). Il produit la paix intérieure et un sentiment d’unité avec les autres. Il unit les âmes. L’unité de la famille, l’unité de l’Eglise et la paix dans le monde sont le résultat de l’unité des âmes.

Garder les promesses faites dans la prière de Sainte-Cène

Même un enfant peut comprendre ce qu’il faut faire pour avoir la compagnie du Saint-Esprit. La prière de Sainte-Cène nous le dit. Nous l’entendons toutes les semaines lorsque nous assistons à la réunion de Sainte-Cène. Durant ces moments sacrés, nous renouvelons les alliances que nous avons faites au baptême. Et le Seigneur nous rappelle la promesse qui nous a été faite lorsqu’on nous a confirmés membres de l’Eglise pour que nous recevions le Saint-Esprit. Voici les paroles de la prière de Sainte-Cène : « Ils veulent prendre sur eux le nom de ton Fils, se souvenir toujours de lui et garder les commandements qu’ils leur a donnés, afin qu’ils aient toujours son Esprit avec eux » (D&A 20:77).

Nous pouvons avoir la compagnie de son Esprit si nous respectons cette alliance. Premièrement, nous promettons de prendre son nom sur nous. Cela veut dire que nous devons nous considérer comme siens. Nous lui donnerons la première place dans notre vie. Nous voudrons ce qu’il voudra et non ce que nous voulons ou ce que le monde nous enseigne à vouloir. Tant que nous aimerons davantage les choses du monde, il n’y aura pas de paix en nous. La poursuite d’un idéal de vie confortable pour la famille ou pour le pays au moyen de biens matériels, conduira à la division (voir Harold B. Lee, Stand Ye in Holy Places, 1974, p. 97). Faire aux autres ce que le Seigneur veut que nous fassions, qui découle naturellement du fait de prendre son nom sur nous, peut nous amener à un niveau spirituel qui est un petit coin de ciel sur la terre.

Deuxièmement, nous promettons de toujours nous souvenir de lui. Nous le faisons chaque fois que nous prions en son nom. Nous nous souvenons particulièrement de lui lorsque nous lui demandons son pardon, ainsi que nous devons souvent le faire. A ce moment-là, nous nous souvenons de son sacrifice qui rend le repentir et le pardon possibles. Lorsque nous supplions, nous nous rappelons qu’il est notre avocat auprès du Père. Lorsque le pardon et la paix nous sont donnés, nous nous souvenons de sa patience et de son amour infini. Ce souvenir emplit notre cœur d’amour.

Nous respectons aussi notre promesse de nous souvenir de lui en priant en famille et en lisant les Ecritures ensemble. Lors de la prière en famille autour de la table du petit-déjeuner, un enfant peut prier pour qu’un autre soit béni afin que tout se passe bien ce jour-là pour un examen ou autre chose. Lorsque les bénédictions seront accordées, l’enfant qui a été béni se souviendra de l’amour exprimé le matin et de la bonté de l’Avocat au nom duquel la prière avait été faite. Les cœurs seront liés dans l’amour.

Nous respectons l’alliance de nous souvenir de lui chaque fois que nous nous réunissons en famille pour lire les Ecritures. Elles témoignent du Seigneur Jésus-Christ, car c’est le message que les prophètes donnent et cela a toujours été le cas. Même si les enfants ne se souviennent pas des mots, ils se souviendront du véritable auteur, qui est Jésus-Christ.

Obéir à tous les commandements

Troisièmement, nous promettons, en prenant la Sainte-Cène, de garder ses commandements, tous ses commandements. Alors qu’il exhortait à l’unité, comme il l’a fait de nombreuses fois, J. Reuben Clark, lors d’une conférence générale, nous a mis en garde contre le fait de choisir ce à quoi nous voudrons bien obéir. Il l’a dit ainsi : « Le Seigneur ne nous a rien donné qui ne soit pas utile ou nécessaire. Il a placé dans les Ecritures les choses que nous devons faire pour obtenir le salut. »

Le président Clark a ajouté : « Lorsque nous prenons la Sainte-Cène, nous faisons alliance d’obéir et de respecter ses commandements. Il n’y a pas d’exception. Il n’y a pas de distinction, pas de différence » (Conference Report, 2 avril 1955, pp. 10-11). Frère Clark a enseigné que, tout comme nous nous repentons de tous nos péchés, pas seulement d’un seul, de même nous promettons de respecter tous les commandements. Aussi difficile que cela paraisse, ce n’est pas compliqué. Nous devons simplement nous soumettre à l’autorité du Sauveur et promettre d’obéir à tout ce qu’il nous commande (voir Mosiah 3:19). C’est notre soumission à l’autorité de Jésus-Christ qui nous permettra d’être unis en tant que famille, en tant qu’Eglise et en tant qu’enfants de notre Père céleste.

Le Seigneur donne cette autorité à ses humbles serviteurs par l’intermédiaire de son prophète. Cette foi fait de notre appel d’instructeur au foyer ou d’instructrice visiteuse une mission donnée par le Seigneur. Nous allons pour lui, comme il l’ordonne. Un homme ordinaire et un jeune compagnon adolescent se rendent dans des foyers, espérant que le pouvoir des cieux les aidera à s’assurer que les familles sont unies et qu’il n’y a pas de dureté, de mensonge, de calomnie ou de médisance. La foi que c’est le Seigneur qui appelle ses serviteurs nous aidera à ignorer leurs limites lorsqu’ils nous réprimanderont. Nous verrons mieux leur bonnes intentions que leur limites humaines. Nous serons moins susceptibles d’être offensés que d’être reconnaissants au Maître qui les a appelés.

La charité est essentielle à l’unité

L’infraction à certains commandements détruit l’unité. Certains se rapportent à ce que nous disons et d’autres à la manière dont nous réagissons à ce que les autres disent. Nous ne devons dire de mal de personne. Nous devons voir le bien en tous et parler positivement de tous chaque fois que nous le pouvons (voir discours de David O. McKay, Conference Report, octobre 1967, pp. 4-11).

En même temps, nous devons faire face à ceux qui parlent avec mépris des choses sacrées, car la conséquence certaine de cette insulte est d’offenser l’Esprit et de faire ainsi naître la querelle et la confusion. Spencer W. Kimball a montré la manière de faire face sans se quereller alors qu’il se trouvait sur un brancard dans un hôpital et a demandé à un employé qui, dans un moment d’énervement, avait pris le nom du Seigneur en vain : « ’S’il vous plaît! S’il vous plaît ! C’est mon Seigneur que vous injuriez.’ Il y a eu un silence de mort, puis une voix soumise a murmuré : ‘Je suis désolé’ » (The Teachings of Spencer W. Kimball, ed. Edward L. Kimball, 1982, p. 198). Une réprimande inspirée et faite avec amour peut être une invitation à l’unité. Manquer de la faire lorsqu’elle est inspirée par le Saint-Esprit conduira à la discorde.

Si nous voulons l’unité, il y a des commandements se rapportant à ce que nous éprouvons, que nous devons respecter. Nous devons pardonner et ne garder aucune rancune envers ceux qui nous offensent. Le Sauveur a montré l’exemple sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23:34). Nous ne connaissons pas le cœur de ceux qui nous offensent ; pas plus que nous ne connaissons toutes les sources de notre propre colère et de la peine que nous éprouvons. L’apôtre Paul nous disait comment aimer dans un monde rempli de gens imparfaits, y compris nous-mêmes, lorsqu’il a déclaré : « La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal » (1 Corinthiens 13:4-5). Et il a lancé une mise en garde solennelle contre le fait de réagir aux erreurs des autres et d’oublier nos propres erreurs, lorsqu’il a écrit : « Aujourd’hui, nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu » (1 Corinthiens 13:12).

Rester pur et prendre garde à l’orgueil

La prière de Sainte-Cène peut nous rappeler chaque semaine la manière dont le don d’unité viendra par l’obéissance aux lois et ordonnances de l’Evangile de Jésus-Christ. Si nous respectons nos alliances de prendre son nom sur nous, de nous souvenir toujours de lui, et de garder tous ses commandements, nous aurons la compagnie de son Esprit. Cela adoucira nos cœurs et nous unira. Mais cette promesse est accompagnée de deux mises en garde.

Premièrement, le Saint-Esprit ne demeure avec nous que si nous restons purs et dénués de l’amour des choses du monde. Si nous choisissons l’impureté, cela repoussera le Saint-Esprit. L’Esprit ne demeure qu’avec ceux qui préfèrent le Seigneur au monde. « Soyez purs » (voir 3 Néphi 20:41; D&A 38:42), et « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de tout ton pouvoir, de tout ton esprit, et de toute ta force » (voir D&A 59:5), ne sont pas des suggestions, mais des commandements. Et il faut leur obéir pour avoir droit à la compagnie de l’Esprit, sans lequel nous ne pouvons être un.

L’autre mise en garde est de prendre garde à l’orgueil. L’unité qui se manifeste au sein d’une famille ou d’un peuple adouci par l’Esprit apportera une grande puissance. Cette puissance suscitera la reconnaissance du monde. Cette reconnaissance, qu’elle se manifeste par des louanges ou de l’envie, peut nous entraîner à l’orgueil. Cela offense l’Esprit. Il existe une protection contre l’orgueil, qui est une source certaine de désunion. Elle consiste à voir les bontés que Dieu déverse sur nous, pas seulement comme une marque de faveur, mais comme une occasion de nous joindre à ceux qui nous entourent en les servant davantage. Un homme et sa femme apprennent à être un en utilisant leurs similarités pour se comprendre mutuellement, et leurs différences pour être complémentaires l’un de l’autre en se servant mutuellement et en servant ceux qui les entourent. De la même manière, nous pouvons nous unir à ceux qui n’acceptent pas notre doctrine mais qui partagent notre désir de faire du bien aux enfants de notre Père céleste.

Nous pouvons devenir des artisans de paix, dignes qu’on nous dise bénis et qu’on nous appelle enfants de Dieu (voir Matthieu 5:9).

Dieu, notre Père, est vivant. Son fils bien-aimé, Jésus-Christ, est à la tête de cette Eglise et il offre l’étendard de paix à tous ceux qui veulent l’accepter.

Tiré d’un discours de Henry B. Eyring à la conférence générale de l’Eglise d’avril 1998 (voir L’Etoile, juillet 1998, pp. 75-78).