Le rôle sacré du père et de la mère

Pères, votre appel est un appel éternel dont vous n’êtes jamais relevés. Les appels dans l’Eglise, aussi importants qu’ils soient, ne sont, de par leur nature même, que pour un certain temps, et ensuite on est dûment relevé. Mais l’appel de père est éternel, et son importance transcende le temps. C’est un appel pour le temps et l’éternité.

Harold B. Lee a dit en vérité que « la partie la plus importante de l’œuvre du Seigneur que vous [les pères] accomplirez jamais, sera celle que vous ferez chez vous. L’enseignement au foyer, le travail de l’épiscopat et les autres devoirs dans l’Eglise sont tous importants, mais le plus important se trouve chez vous » (Sauvegardons le foyer, brochure, 1973, p. 10).

Quelle est donc la responsabilité spécifique du père dans l’enceinte sacrée de son foyer ? Je vais proposer deux responsabilités fondamentales de tout père en Israël.

Premièrement, vous avez la responsabilité sacrée de pourvoir aux besoins matériels de votre famille.

Le Seigneur a clairement défini les rôles de ceux qui doivent pourvoir aux besoins d’une juste postérité et l’élever. Au commencement, ce fut Adam, et pas Eve, qui reçut l’ordre de gagner son pain à la sueur de son front.

L’apôtre Paul conseille aux maris et pères : « Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle » (1 Timothée 5:8).

Au début de l’histoire de l’Eglise rétablie, le Seigneur a spécifiquement confié aux hommes la responsabilité de pourvoir aux besoins de leur épouse et de leurs enfants. En janvier 1832 il a dit : « En vérité, je vous dis que tout homme qui est obligé de pourvoir aux besoins de sa famille, qu’il le fasse, et il ne perdra en aucune façon sa couronne » (D&A 75:28). Trois mois plus tard, le Seigneur disait de nouveau : « Les femmes ont droit au soutien de leur mari jusqu’à ce qu’il leur soit enlevé » (D&A 83:2). Tel est le droit divin de l’épouse et mère. Tandis qu’elle prend soin de ses enfants au foyer et les élève, son mari gagne le pain de la famille, ce qui permet cette éducation.

Dans un foyer où il y a un mari valide, celui-ci est tenu d’être le soutien de famille. Nous entendons parfois parler d’un mari qui, en raison de la situation économique, a perdu son emploi et attend de sa femme qu’elle quitte le foyer pour aller travailler, bien que ce mari soit toujours capable de pourvoir aux besoins de sa famille. Dans ce cas, nous insistons auprès du mari pour qu’il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour permettre à son épouse de rester au foyer pour prendre soin des enfants pendant qu’il continue à pourvoir du mieux qu’il peut aux besoins de sa famille, même si l’emploi qu’il peut trouver n’est pas idéal et si le budget de la famille doit être plus serré.

En outre, la nécessité des études ou des choses matérielles ne justifie pas de remettre à plus tard la venue d’enfants pour que la femme puisse continuer à être soutien de famille.

Je pense encore à la recommandation faite par notre prophète bien-aimé, Spencer W. Kimball, aux étudiants mariés. Il a dit : « J’ai dit à des dizaines de milliers de jeunes que quand ils se marient, ils ne doivent pas attendre pour avoir des enfants, d’avoir terminé leurs études et d’avoir satisfait leurs désirs financiers… Ils doivent vivre ensemble normalement et laisser les enfants venir…

« Je ne connais aucune Ecriture », continue le président Kimball, « qui donne l’autorisation aux jeunes épouses de refuser d’avoir des enfants et d’aller travailler pour permettre à leurs maris de terminer leurs études. Il y a des milliers de maris qui ont fait leurs études tout en travaillant et ont élevé des enfants en même temps » (« Marriage is Honorable », dans Speeches of the Year, 1973 [1974], p. 263).

Mes frères de la prêtrise, je continue à insister sur le fait qu’il est important que les mères restent à la maison pour prendre soin de leurs enfants et les élever dans les principes de la justice.

En parcourant l’Eglise, j’ai le sentiment que la grande majorité des mères de l’Eglise désire de tout cœur suivre cette recommandation. Mais nous savons que la mère travaille parfois en dehors du foyer parce que son mari l’y encourage ou insiste même pour qu’elle le fasse. C’est lui qui veut le confort que les revenus supplémentaires peuvent procurer. Non seulement la famille en souffre dans de tels cas, mes frères, mais votre progression spirituelle personnelle en est gênée. Je vous dis à tous que le Seigneur a confié aux hommes la responsabilité de pourvoir aux besoins de leur famille d’une manière telle que la femme puisse accomplir son rôle de mère au foyer.

Pères, un autre aspect vital de la nécessité de pourvoir aux besoins matériels de votre famille, ce sont les dispositions que vous devez prendre pour votre famille en cas d’urgence. L’état de préparation familiale est un principe d’entraide qui existe depuis longtemps. Il est encore plus urgent aujourd’hui.

Je vous le demande sérieusement, avez-vous prévu une année de réserves de nourriture, de vêtements et, quand c’est possible, de combustible pour votre famille ? La révélation disant de produire et d’entreposer de la nourriture peut être aussi essentielle pour votre bien-être aujourd’hui que monter dans l’arche fut essentiel pour les gens de l’époque de Noé.

En outre, vivez-vous selon vos revenus et économisez-vous un peu ?

Etes-vous honnêtes avec le Seigneur dans le paiement de votre dîme ? Le fait de vivre cette loi divine apporte des bénédictions à la fois spirituelles et matérielles.

Oui, mes frères, en tant que pères en Israël, vous avez la grande responsabilité de pourvoir aux besoins matériels de votre famille et de disposer du nécessaire en cas d’urgence.

Deuxièmement, vous avez la responsabilité sacrée d’assurer la direction spirituelle de votre famille.

Dans une brochure publiée il y a quelques années par le Conseil des Douze, nous disions ce qui suit : « Etre père c’est être dirigeant, et exercer le type le plus important de direction. Il en a toujours été ainsi, il en sera toujours ainsi. Pères, avec l’aide, les conseils et l’encouragement de votre compagne éternelle, vous présidez au foyer » (Pères, considérez vos voies, brochure, 1973, pp. 4-5).

Cependant ce poste de présidence s’accompagne d’obligations importantes. Nous entendons parfois parler d’hommes, même dans l’Eglise, qui pensent qu’être le chef du foyer leur confère d’une certaine façon un rôle supérieur et leur permet de s’imposer et d’avoir des exigences à l’égard de leur famille.

L’apôtre Paul fait remarquer que « le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Eglise » (Ephésiens 5:23 ; italiques ajoutées). Tel est le modèle, que nous devons suivre dans notre rôle de présidence dans le foyer. Nous ne voyons pas le Sauveur diriger l’Eglise d’une main dure ou méchante. Nous ne voyons pas le Sauveur traiter son Eglise en lui manquant de respect ou en la négligeant. Nous ne voyons pas le Sauveur faire usage de la force ou de la contrainte pour accomplir ses desseins. Nous ne voyons nulle part le Sauveur faire autre chose que ce qui édifie, élève, console et exalte l’Eglise. Mes frères, je vous dis solennellement qu’il est le modèle que nous devons suivre pour prendre la direction spirituelle de notre famille.

Cela est particulièrement vrai dans nos relations avec notre femme.

Ici encore l’enseignement de l’apôtre Paul est extrêmement beau et opportun. Il dit simplement : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Eglise » (Ephésiens 5:25).

Dans la révélation moderne, le Seigneur parle de nouveau de cette obligation. Il dit : « Tu aimeras ta femme de tout ton cœur, et tu t’attacheras à elle et à personne d’autre » (D&A 42:22). A ma connaissance, il n’y a qu’un seul autre être dans toute l’Ecriture qu’il nous soit commandé d’aimer de tout notre cœur, c’est Dieu lui-même. Pensez à ce que cela signifie !

Ce genre d’amour, vous pouvez le manifester de nombreuses façons à votre épouse. En tout premier lieu, il n’y a que Dieu qui ait priorité sur votre femme dans votre vie, et pas le travail, ni les distractions, ni votre passe-temps. Votre femme est votre aide précieuse et éternelle, votre compagne.

Que signifie aimer quelqu’un de tout votre cœur ? Cela signifie aimer de toute votre capacité émotionnelle et de tout votre dévouement. Assurément, quand vous aimez votre femme de tout votre cœur, vous ne pouvez pas l’abaisser, la critiquer, médire d’elle, ou la maltraiter par des paroles ou des actes maussades.

Que veut dire « s’attacher à elle » ? Cela signifie rester proche d’elle, lui être loyal et fidèle, communiquer avec elle et exprimer votre amour pour elle.

Aimer signifie être sensible à ses sentiments et à ses besoins. Elle veut être remarquée et choyée. Elle veut que vous lui disiez que vous la considérez comme belle, attrayante et importante pour vous. Aimer signifie donner à son bien-être et à son amour-propre la priorité dans votre vie.

Vous devez être reconnaissants qu’elle soit la mère de vos enfants et la reine de votre foyer, reconnaissants qu’elle ait choisi la maison et la maternité : de porter, de nourrir, d’aimer et de former vos enfants, car c’est l’appel le plus noble de tous.

Maris, soyez conscients de l’intelligence de votre femme et de sa capacité de tenir conseil avec vous comme une véritable partenaire concernant les plans familiaux, les activités familiales et l’établissement du budget familial. Ne soyez pas avares de votre temps ou de vos moyens.

Donnez-lui l’occasion de progresser intellectuellement, émotionnellement et socialement aussi bien que spirituellement.

Souvenez-vous, mes frères, que l’amour peut être entretenu par de petits gestes. Les fleurs données en des occasions particulières, c’est quelque chose de très bien, mais il est également bien que vous soyez disposés à aider à faire la vaisselle, changer les couches, vous lever la nuit pour un enfant qui pleure et laisser la télévision ou le journal pour aider au dîner. Ce sont là les manières silencieuses de dire par nos actes « je t’aime ». Ce sont de très petits efforts, qui donnent des résultats importants.

Cette sorte de direction aimante de la prêtrise s’applique à vos enfants aussi bien qu’à votre femme.

La mère joue un rôle important au cœur du foyer, mais cela ne diminue en aucune façon le rôle tout aussi important que le père doit jouer en qualité de chef du foyer dans l’éducation, la formation et l’amour des enfants.

Patriarche de votre foyer, vous avez la grande responsabilité de jouer un rôle de dirigeant vis-à-vis de vos enfants. Vous devez contribuer à créer un foyer où l’Esprit du Seigneur puisse demeurer. Votre rôle est de donner une orientation à toute la vie familiale. Vous devez participer activement à l’établissement des règles et de la discipline familiales.

Votre foyer doit être un havre de paix et de joie pour votre famille. Un enfant ne doit jamais craindre son père, surtout un père qui détient la prêtrise. Le devoir du père est de faire de son foyer un lieu de bonheur et de joie. Il ne peut pas le faire quand il y a des disputes, des querelles, des conflits ou des injustices. L’effet puissant que peut avoir un père juste quand il donne l’exemple, exerce la discipline et forme, éduque et aime est vital pour le bien-être spirituel de ses enfants.

Animé par l’amour pour les pères d’Israël, je vais proposer dix façons précises dont le père peut diriger spirituellement ses enfants :

1. Donnez des bénédictions paternelles à vos enfants. Baptisez et confirmez vos enfants. Ordonnez vos fils à la prêtrise. Ce sont là des points saillants spirituels dans la vie de vos enfants.

2. Prenez personnellement la direction des prières familiales, de la lecture quotidienne des Ecritures et des soirées familiales hebdomadaires. Votre participation personnelle montrera à vos enfants à quel point ces activités sont importantes.

3. Toutes les fois que c’est possible, allez ensemble aux réunions de l’Eglise, en famille. Le culte familial sous votre direction a une importance capitale pour le bien-être spirituel de vos enfants.

4. Faites avec vos enfants des sorties père-fille et père-fils. Allez en famille camper et faire des pique-niques, assister à des compétitions sportives et à des récitals, à des activités scolaires et ainsi de suite. La présence de papa sur les lieux fait toute la différence.

5. Créez des traditions de vacances, de voyages et de sorties en famille. Vos enfants n’oublieront jamais ces souvenirs-là.

6. Entretenez-vous régulièrement en tête à tête avec vos enfants. Qu’ils parlent de ce qu’ils désirent. Enseignez-leur les principes de l’Evangile. Enseignez-leur les vraies valeurs. Dites que vous les aimez. Le temps que vous passez personnellement avec vos enfants leur dit ce qui est prioritaire pour papa.

7. Enseignez à vos enfants à travailler et montrez-leur l’importance de chercher à atteindre un but de valeur. Créez un fonds missionnaire et un fonds pour les études de vos enfants : cela leur montrera ce que papa considère comme important.

8. Encouragez la bonne musique, l’art et la littérature dans votre foyer. Un foyer, s’il a un esprit de raffinement et de beauté, est une bénédiction éternelle pour vos enfants.

9. Si les distances le permettent, allez régulièrement au temple avec votre femme. Vos enfants comprendront alors mieux l’importance du mariage au temple, des vœux faits au temple et de l’éternité de la famille.

10. Laissez vos enfants voir votre joie et votre satisfaction de servir dans l’Eglise. Cela peut devenir contagieux pour eux, de sorte qu’ils voudront, eux aussi, travailler dans l’Eglise et aimeront le royaume.

O maris et pères en Israël, vous pouvez tant faire pour le salut et l’exaltation de votre famille ! Vos responsabilités sont si importantes !

Souvenez-vous de votre appel sacré de pères en Israël - votre appel le plus important dans le temps et l’éternité - un appel dont vous ne serez jamais relevés.

Puissiez-vous toujours pourvoir aux besoins matériels de votre famille, et, avec votre épouse éternelle à vos côtés, puissiez-vous vous acquitter de votre responsabilité sacrée d’assurer la direction spirituelle de votre foyer.

Tiré d’un discours de Ezra Taft Benson prononcé à la session de la prêtrise de la conférence générale de l’Eglise d’octobre 1987 (voir L’Etoile, janvier 1988, pp. 44-50).