1: Diriger c’est enseigner

"1: Diriger c’est enseigner ," Partie E: Enseigner en tant que dirigeant, ()


Lors d’une conférence de la jeunesse de l’Eglise, un membre adulte a été témoin d’un exemple inspirant de l’influence que les dirigeants peuvent avoir lorsqu’ils enseignent des principes vrais. Il a raconté:

«A la fin de la conférence, il y a eu un bal. Les musiciens du groupe qui animaient la soirée sont arrivés torse nu. Sous le regard des adultes, un groupe de jeunes s’est approché de l’estrade et a fait quelques suggestions aux musiciens, qui ont semblé protester. Peu de temps après, des jeunes ont amené des chemises, et les musiciens les ont enfilées à contrecœur.

«Le volume de la musique, fort au début, ne cessait d’augmenter. Au moment où les adultes commençaient à se faire du souci, un groupe de jeunes s’est rassemblé au milieu de la piste de danse et s’est approché de l’estrade. Ils ont demandé aux musiciens de jouer moins fort. Les musiciens ont résisté, mais les jeunes ont insisté, et les musiciens ont fini par baisser la musique. Lorsque la musique a recommencé à être forte, les jeunes se sont rassemblés et ont affronté à nouveau les musiciens. Le même cycle s’est renouvelé une troisième fois. Finalement, les jeunes se sont dirigés vers le président de pieu. Ils lui ont dit: ‹Nous pensons que cette musique n’est pas convenable. Au lieu de continuer à danser, certains aimeraient aller dans un autre bâtiment pour faire une veillée. Nous pouvons le faire nous-mêmes, mais si les adultes veulent venir, c’est d’accord.› Le bal a pris fin, et les jeunes gens et jeunes filles se sont rassemblés dans un autre bâtiment.

«Par la suite, j’ai demandé au président de pieu ce qui s’était passé. Il a répondu que cinq ans plus tôt, l’un des membres du grand conseil avait déclaré: ‹Si nous voulons enseigner des principes aux jeunes, nous devons les définir très clairement. Premièrement, il faut que la présidence de pieu nous le dise.› Il a fallu un moment pour que la présidence de pieu détermine clairement les principes et la manière dont il fallait les appliquer dans le pieu. Il a fallu encore plus de temps pour aider le grand conseil à comprendre et à accepter ces principes et encore davantage pour convaincre les évêques. Jusque là, les parents et les jeunes avaient reçu des messages contradictoires, mais à présent, pour la première fois, les dirigeants étaient prêts à enseigner ces principes.

«Après cela, ils les ont enseignés, année après année, à tous les niveaux du pieu. Ce que j’ai vu ce soir-là lors du bal de cette conférence de la jeunesse était le résultat de cet enseignement.

«J’ai appris que les dirigeants peuvent avoir beaucoup d’influence lorsqu’ils déci- dent consciemment de remplir leurs responsabilités d’instruire les saints. J’ai aussi appris que les messages contradictoires ne sont pas efficaces, et qu’il est utile de passer du temps à édifier sur une base solide ce qui doit être enseigné. Finalement, j’ai vu de mes propres yeux la maturité, la sagesse et le courage moral des jeunes qui ont été correctement instruits.»

Votre responsabilité de dirigeant est d’enseigner l’Evangile

L’enseignement est l’un des moyens par lesquels vous pouvez le mieux remplir vos responsabilités de dirigeant de l’Eglise (voir le Manuel d’instructions de l’Eglise, Tome 2: Dirigeants de la prêtrise et des auxiliaires, 1999, pp. 305–307). Gordon B. Hinckley a enseigné: «Un enseignement efficace est l’essence même de la manière de diriger dans l’Eglise» («How to Be a Teacher When Your Role as a Leader Requires You to Teach», Réunion de bureau des Autorités générales, 5 février 1969; cité par Jeffrey R. Holland à la conférence générale d’avril 1998, L’Etoile, juillet 1998, p. 28).

Le Seigneur est l’exemple suprême du dirigeant qui enseigne. «Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume» (Matthieu 9:35). Boyd K. Packer a souligné: «Le Seigneur est notre exemple. Il serait difficile de décrire le Seigneur comme un cadre. Laissez-moi vous répéter cela. Il serait difficile de décrire le Seigneur comme un cadre. C’était un pédagogue! C’est l’idéal, le modèle» (séminaire des représentants régionaux, 6 avril 1984).

Les Ecritures contiennent de nombreux récits d’autres dirigeants qui ont enseigné l’Evangile. Adam et beaucoup de ses descendants ont été «des prédicateurs de justice [qui] parlaient et prophétisaient, et appelaient tous les hommes de partout à se repentir.» Grâce à leur prédication, «la foi était enseignée aux enfants des hommes» (Moïse 6:23).

Les premiers apôtres servaient «chaque jour, dans le temple et dans les maisons [et] ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ» (Actes 5:42). Le roi Mosiah a témoigné: «Et j’ai moi-même travaillé de tout le pouvoir et de toutes les facultés que je possédais pour vous enseigner les commandements de Dieu et pour établir la paix dans tout le pays» (Mosiah 29:14).

Comment enseigner en tant que dirigeant

Montrer le bon exemple

En tant que dirigeant, vous enseignez l’Evangile par votre façon de vivre. Vous devez garder les commandements, être bon et être un fidèle serviteur du Seigneur et de ceux que vous dirigez. En donnant le bon exemple, vous renforcez les autres dans leur détermination de vivre l’Evangile.

Obéir aux règles et aux directives de l’Eglise

En obéissant fidèlement aux règles de la direction de l’Eglise, vous instruisez tous ceux qui œuvrent à vos côtés. Vous aidez d’autres personnes à apprendre à accomplir leurs devoirs. Par exemple, les dirigeants de la Prêtrise de Melchisédek qui ont des entretiens réguliers avec les instructeurs au foyer montrent la façon de procéder.

Parler directement des principes de l’Evangile

Les dirigeants ont régulièrement de nombreuses occasions d’enseigner l’Evangile. Il s’agit, entre autres, des réunions de dirigeants (voir page 152) et des entretiens (voir page 153). Vous verrez que d’autres occasions se présenteront spontanément lorsque vous agirez en tant que dirigeant et lors de vos contacts avec autrui.

Alors qu’il était jeune évêque et imprimeur, Thomas S. Monson a souvent travaillé aux côtés de J. Reuben Clark, fils, alors membre de la Première Présidence. Lorsqu’ils travaillaient ensemble, frère Clark saisissait souvent les occasions d’enseigner l’Evangile. Des années plus tard, frère Monson a raconté l’une de ces occasions qui a eu une grande influence sur lui:

«[Frère Clark m’a demandé] de lire à haute voix le récit de Luc sur l’homme atteint de la lèpre. Il m’a ensuite demandé de continuer de lire dans Luc le récit sur l’homme paralysé et sur la manière hardie dont il a été amené au Seigneur, qui l’a guéri. Frère Clark a sorti un mouchoir de sa poche et il s’est essuyé les yeux. Il a déclaré: ‹Avec l’âge, on pleure plus souvent.› Après quelques mots de salutation, j’ai quitté son bureau et je l’ai laissé seul avec ses pensées et ses larmes.

«Tard, un soir, je lui ai apporté des épreuves de l’imprimerie, à son bureau chez lui, à Salt Lake City. Frère Clark était en train de lire l’Ecclésiaste, et il était calme et réfléchi. Il s’est assis dernière son grand bureau, qui était couvert de livres et de papiers. Il a pris ses Ecritures, a levé les yeux du texte et a lu à voix haute: ‹Ecoutons la fin du discours: crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit tout homme› (Ecclésiaste 12:15). Il s’est exclamé: ‹Une vérité précieuse! Une grande philosophie!›

«Quelle bénédiction j’ai eue d’apprendre quotidiennement d’un si grand instructeur… Sachant que j’avais été nouvellement appelé comme évêque d’une paroisse difficile, il a mis l’accent sur le fait que je devais connaître les membres, comprendre leur situation et veiller à leurs besoins.

«Un jour, il a parlé du récit dans lequel le Sauveur a ramené le fils de la veuve de Naïn à la vie, tel que nous le trouvons dans l’évangile de Luc. Lorsqu’il a refermé sa Bible, j’ai remarqué qu’il pleurait. D’une voix douce, il a dit: ‹Tom, soyez bon avec la veuve et prenez soin des pauvres›» (Inspiring Experiences that Build Faith, 1994, pp. 233–234).

Diriger dans l’Eglise consiste à enseigner et, pour devenir un meilleur dirigeant, il faut apprendre à enseigner de manière plus efficace… que l’on se trouve en chaire, dans une réunion de dirigeants ou dans un entretien en tête à tête.