Chapitre 43: Le rôle du père

"Chapitre 43: Le rôle du père," Enseignements des présidents de l’Église:Joseph F. Smith, (1999)


Episodes de la vie de Joseph F. Smith

Tout au long de sa vie, Joseph F. Smith a gardé le souvenir de son père martyrisé, Hyrum Smith. Le 27 septembre 1918, il a présidé, au cimetière de Salt Lake City, l’inauguration d’un monument élevé en l’honneur de son père. A cette occasion, il a dit: «J’ai la bénédiction aujourd’hui d’avoir trente-cinq enfants vivants qui sont tous, pour autant que je le sache, de dignes membres de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, et je crois qu’ils sont de tout cœur attachés à l’œuvre du Seigneur. Je suis fier de mes enfants. J’ai aujourd’hui quatre-vingt-six petits-enfants… Je suis riche; le Seigneur m’a rendu riche en enfants et en enfants de mes enfants… Je voudrais juste que vous regardiez quelques-uns de mes petits-enfants qui sont ici, regardez chacun d’eux. Je les aime. Je les connais tous. Je ne les rencontre jamais sans les embrasser, tout comme je le fais pour mes propres enfants 1

Par la suite, son fils Joseph Fielding Smith, qui allait servir comme président de l’Eglise de 1970 à 1972, a dit à propos de l’amour de son père pour sa famille: «Il était immense et d’une pureté extrême. Le monde ne connaissait, et ne pouvait pas connaître, la profondeur de son amour pour sa famille. Les méchants et les dépravés se sont moqués de lui et ont dit du mal de lui, mais les véritables conditions de sa vie familiale et le merveilleux amour quportait à sa famille dépassent leur compréhension. O comme il a prié pour que ses enfants soient toujours fidèles, fidèles à Dieu, fidèles à leurs semblables, fidèles les uns aux autres, et fidèles à lui! … Qu’ils lui soient tous et chacun fidèles, et qu’ils soient fidèles à la cause qu’il a représentée si fidèlement durant sa vie mortelle, et qui était ce qu’il avait de plus cher au monde 2

Enseignements de Joseph F. Smith

Rien ne peut remplacer le foyer.

Rien ne peut remplacer le foyer. Son fondement est aussi ancien que le monde, et sa mission a été ordonnée de Dieu depuis les temps les plus reculés… Le foyer est donc plus qu’une habitation, c’est une institution qui représente la stabilité et l’amour chez l’individu aussi bien que dans les nations.

Il ne peut y avoir de bonheur réel indépendamment du foyer, et tout ce qui est fait pour sanctifier et sauvegarder son influence est édifiant pour ceux qui y travaillent et font des sacrifices pour l’établir. Les hommes et les femmes cherchent souvent à remplacer la vie du foyer par une autre vie; ils veulent se persuader que le foyer signifie des restrictions, et que la plus grande liberté est la possibilité totale de se déplacer comme ils le veulent. Il n’y a pas de bonheur sans service, et il n’y a pas de plus grand service que celui qui convertit le foyer en une institution divine et qui favorise et protège la vie familiale.

Ceux qui rejettent la responsabilité du foyer manquent d’un élément capital du bien-être social. Ils peuvent s’adonner aux plaisirs de société, mais leurs plaisirs sont superficiels et leur apporteront des déceptions plus tard dans la vie. Les métiers des hommes les obligent parfois à quitter leur foyer; mais l’idée du retour au foyer est toujours une inspiration qui pousse à bien agir et à se dévouer 3 .

Dans le foyer idéal, l’âme n’est pas affamée, la croissance et l’expansion des sentiments raffinés ne sont pas non plus paralysées au profit de plaisirs grossiers et sensuels. Le but principal n’est pas d’accumuler les richesses matérielles qui en général éloignent de plus en plus de la vie véritable, idéale et spirituelle; c’est de créer la richesse de l’âme, le sentiment d’avoir réalisé quelque chose de noble, un flot d’amour et de serviabilité.

Ce ne sont pas les peintures ni les tapisseries coûteuses, le bric-à-brac sans valeur, les ornements divers, le mobilier coûteux, les champs, les troupeaux, les maisons et les terres qui constituent le foyer idéal, pas plus que les plaisirs et l’aisance en société que tant recherchent avec ténacité; c’est la beauté de l’âme, les esprits cultivés, aimants, fidèles et authentiques, les mains qui aident et les cœurs qui sympathisent, l’amour qui ne recherche pas son propre intérêt, les pensées et les actes qui touchent notre vie pour nous conduire à des résultats supérieurs, tout cela est à la base du foyer idéal 4 .

Au foyer, l’autorité présidente est conférée au père.

Il n’est pas d’autorité supérieure à celle du père dans ce qui a trait à l’organisation familiale, surtout lorsque cette organisation est présidée par un détenteur de la prêtrise supérieure. L’autorité est vieille comme le monde et parmi le peuple de Dieu de toutes les dispensations, elle a été hautement respectée et souvent mise en relief par les enseignements des prophètes qui étaient inspirés de Dieu. L’ordre patriarcal est d’origine divine et continuera tout au long du temps et de l’éternité. Il y a donc une raison particulière pour que les hommes, les femmes et les enfants comprennent cet ordre et cette autorité dans les foyers du peuple de Dieu, et cherchent à en faire ce que Dieu voulait qu’ils soient, une qualification et une préparation à la plus haute exaltation de ses enfants…

Cette autorité s’accompagne d’une responsabilité qui est importante, ainsi que de droits et de privilèges, et les hommes ne peuvent être trop exemplaires dans leur vie ni se préparer trop soigneusement à vivre en accord avec cette règle de conduite importante, voulue de Dieu, dans l’organisation familiale. C’est sur cette autorité que se basent certaines promesses et certaines bénédictions, et ceux qui observent et respectent cette autorité ont certains droits à la faveur divine auxquels ils ne peuvent prétendre que s’ils respectent et observent les lois que Dieu a établies pour administrer et exercer l’autorité sur le foyer 5 .

Je désire… souligner auprès des officiers de l’Eglise la nécessité de consulter les pères dans tout ce qui a trait à l’appel de leurs fils à la prêtrise et à l’œuvre de l’Eglise, afin que le respect et la vénération que les enfants doivent montrer à leurs parents ne soient pas bouleversés par l’Eglise ni diminués par ses officiers. De cette façon on fait régner l’entente et la bonne volonté; et la sanction des familles et de la vie familiale, sur laquelle le gouvernement de l’Eglise est basé et se perpétue, sera ainsi ajoutée aux appels de la Sainte Prêtrise, assurant l’unité, la force et la puissance dans tous ses actes 6 .

Pères, accomplissez entièrement votre devoir envers votre famille.

Si [les pères] ont l’Esprit du Seigneur avec eux lorsqu’ils accomplissent leurs devoirs temporels, ils ne négligeront jamais la mère de leurs enfants ni leurs enfants. Ils ne manqueront pas de leur enseigner les principes de vie et de leur montrer l’exemple qui convient. Ne faites jamais une chose que vous devriez dire à votre fils de ne pas faire. Vivez de manière à pouvoir dire: «Mon fils, fais comme moi, suis-moi, suis mon exemple.» C’est de cette manière que doivent vivre les pères, chacun de nous; et il est honteux et abaissant pour tout membre de l’Eglise de suivre une voie qu’il sait ne pas être bonne et qu’il aimerait que ses enfants ne suivent pas. Qu’il est honteux pour un homme de se mettre dans l’impossibilité d’accomplir entièrement son devoir envers ceux qui l’aiment et qu’il devrait aimer plus que sa propre vie, parce qu’il succombe à des appétits qui sont mauvais et à des passions qui sont viles, qu’il fait des choses qu’il ne devrait pas faire et qu’il feint de vouloir interdire à ses enfants. Faites votre devoir, mes frères, et le Seigneur remplira le sien envers vous 7 .

Frères, il y a trop peu de dévotion religieuse, d’amour et de crainte de Dieu au sein du foyer; trop d’attachement aux biens de ce monde, d’égoïsme, d’indifférence et de manque de recueillement dans la famille, si ce n’était le cas ces choses n’existeraient jamais si abondamment à l’extérieur du foyer. C’est donc le foyer qui a besoin d’être réformé. Essayez aujourd’hui et demain d’apporter un changement dans votre foyer en priant deux fois par jour avec votre famille; appelez vos enfants et votre femme à prier avec vous. Demandez la bénédiction de tous les repas que vous prenez. Passez dix minutes à lire un chapitre des paroles du Seigneur dans le Livre de Mormon et les Doctrine et Alliances avant d’aller au lit ou avant de partir pour votre travail quotidien. Nourrissez votre moi spirituel chez vous aussi bien que dans les lieux publics. Que l’amour, la paix, l’Esprit du Seigneur, la bonté, la charité, le sacrifice pour les autres, abondent dans votre famille. Bannissez les paroles dures, l’envie, la haine, la médisance, le langage et les sous-entendus obscènes, le blasphème, et que l’Esprit de Dieu prenne possession de votre cœur. Enseignez l’esprit de cela à vos enfants avec puissance, soutenu et renforcé par la pratique personnelle. Qu’ils voient que vous êtes sérieux et que vous pratiquez ce que vous prêchez 8 .

Je vous exhorte, et je prie Dieu de vous aider, pères et mères, à enseigner à vos enfants les principes et les préceptes de l’Evangile de Jésus-Christ, afin qu’ils grandissent sans péché jusqu’au salut. Je prie pour que Dieu vous aide à élever vos enfants dans l’amour de la vérité, dans l’amour de la vertu, exempts des vices contagieux du monde, exempts des souillures, de l’alcoolisme, de l’usage du tabac, des boissons fortes et des narcotiques, exempts des vices de toutes sortes; qu’il vous aide à leur enseigner à mener une vie pure (par leurs habitudes), afin qu’ils soient de saints temples où puisse demeurer l’Esprit du Dieu vivant qui y trouvera une habitation qui lui convient. C’est là votre devoir, et c’est là mon devoir; c’est le devoir de tout homme d’enseigner ces choses à sa famille et de l’amener dans la voie qu’elle doit suivre 9 .

Puissent les pères en Israël vivre comme ils le doivent, traiter leur femme comme ils le doivent, rendre leur foyer aussi confortable que possible, alléger au maximum le fardeau de leur compagne, donner le bon exemple à leurs enfants, leur enseigner à sà eux en prière, matin et soir, et, lorsqu’ils s’asseyent pour prendre la nourriture, à remercier Dieu de la miséricorde qu’il a eue à leur égard en leur donnant la nourriture qu’ils prennent et les vêtements qu’ils portent, et à reconnaître la main de Dieu en toutes choses 10 .

Les relations familiales sont conçues pour l’éternité.

Dieu est à la tête du genre humain; nous le considérons comme le Père de tous. Nous ne pouvons lui faire davantage plaisir qu’en traitant avec considération, respect et honneur nos père et mère grâce auxquels nous existons ici-bas 11 .

L’organisation familiale est à la base de tout gouvernement véritable, et on ne peut trop insister sur l’importance du fait que le gouvernement dans la famille doit être aussi parfait que possible ni sur le fait que, dans tous les cas, il faut défendre le respect qui lui est dû 12 .

Nos relations [familiales] ne sont pas conçues exclusivement pour cette vie, pour le temps tel que nous le distinguons de l’éternité. Nous vivons pour le temps et pour l’éternité. Nous établissons des relations pour le temps et toute l’éternité. Nos affections et nos désirs sont adaptés et préparés pour durer non seulement tout au long de la vie temporelle ou mortelle, mais tout au long de l’éternité. Quels sont ceux, à part les saints des derniers jours, qui envisagent la pensée qu’au-delà du tombeau la cellule familiale continuera? Le père, la mère, les enfants se reconnaissant les uns les autres dans les relations qu’ils se doivent mutuellement et qui les unissent les uns aux autres? Cette cellule familiale étant un élément de la grande et parfaite organisation de l’œuvre de Dieu, tout étant destinée à perdurer pendant le temps et l’éternité?

J’ai la promesse sublime de pouvoir retrouver pour l’éternité ceux qui me sont chers. Obéissant à cette œuvre, dans l’Evangile de Jésus-Christ, je rassemblerai autour de moi ma famille, mes enfants, les enfants de mes enfants jusqu’à ce qu’ils deviennent aussi nombreux que la postérité d’Abraham, ou aussi innombrables que les grains de sable au bord de la mer. Car c’est là mon droit et mon privilège, et le droit et le privilège de tous les membres de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours qui détiennent la prêtrise et la magnifient aux yeux de Dieu 14 .

En fin de compte, la grandeur suprême consiste à bien faire ce que Dieu a voulu être le lot commun de toute l’humanité. Etre un bon père ou une bonne mère est plus grand que d’être bon général ou grand homme d’Etat 15 .

Conseils pour l’étude

  • Quel doit être le «but principal» du père au foyer? En quoi la responsabilité de pourvoir aux besoins de la famille concerne-t-elle non seulement les aspects matériels mais également les aspects spirituels? Comment le père peut-il créer un sentiment de «richesse de l’âme» dans sa famille?

  • Sur quels éléments repose «le foyer idéal»? Pourquoi est-ce la responsabilité du père de s’assurer que ces choses sont cultivées?

  • Comment la femme et les enfants peuvent-ils soutenir le chef de leur famille? Que doivent faire les maris et les pères pour être dignes du soutien des membres de leur famille?

  • Comment le Seigneur a-t-il prévu que les femmes seules reçoivent les bénédictions de la prêtrise?

  • De quelle manière les pères sont-ils fortifiés et les familles bénies lorsque les dirigeants de la prêtrise consultent et respectent les pères?

  • Que devons-nous changer dans notre foyer aujourd’hui? Que peuvent faire les pères pour contrecarrer l’influence du monde et instiller la dévotion religieuse dans leur foyer?

  • Quelles bénédictions recevons-nous du fait que nous savons que nos relations familiales peuvent être éternelles? Que peuvent faire les pères pour assurer l’éternité de leur famille?

Afficher les références

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    1. «The Hyrum Smith Monument», Improvement Era, août 1918, pp. 860–861; mise en paragraphes modifiée.

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    2.  Life of Joseph F. Smith, comp. Joseph Fielding Smith, 1938, p. 4.

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    3.  Gospel Doctrine, 5e édition, 1939, p. 300.

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    4.  Gospel Doctrine, pp. 303–304.

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    5.  Gospel Doctrine, pp. 286–288.

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    6.  Gospel Doctrine, pp. 162–163.

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    7. Conference Report, avril 1915, p. 7.

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    8.  Gospel Doctrine, pp. 301–302.

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    9. Conference Report, octobre 1911, p. 132.

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    10.  Gospel Doctrine, p. 288.

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    11.  Gospel Doctrine, p. 162.

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    12.  Gospel Doctrine, p. 162.

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    13.  Gospel Doctrine, p. 277.

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    14.  Gospel Doctrine, pp. 108–109.

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    15.  Gospel Doctrine, p. 285.