Enseignements des présidents de l’Église
Pardonner aux autres de tout notre cœur


Chapitre 9

Pardonner aux autres de tout notre cœur

Le Seigneur nous commande de pardonner aux autres afin que nos propres péchés nous soient pardonnés et que nous recevions la paix et la joie.

Épisodes de la vie de Spencer W. Kimball

Quand Spencer W. Kimball a parlé de rechercher le pardon, il a aussi insisté sur le principe vital de pardonner aux autres. En implorant chacun de s’efforcer de développer l’esprit de pardon, il a raconté l’expérience suivante:

« Je me débattais avec un problème communautaire dans une petite paroisse… où deux hommes importants, des dirigeants du peuple, étaient dans l’impasse dans un long et impitoyable conflit. Un malentendu les avait séparés, et ils se haïssaient. À mesure que les jours, les semaines et les mois passaient, la rupture devenait de plus en plus grande. Les familles de chacun des adversaires commencèrent à prendre parti et finalement presque tous les membres de la paroisse furent impliqués. Les rumeurs se répandirent, des différends furent dévoilés et le commérage devint comme des langues de feu, au point que la petite communauté était divisée par un gouffre profond. Je fus envoyé régler l’affaire.… J’arrivai le dimanche vers six heures du soir dans cette communauté frustrée et eus immédiatement une réunion avec les principaux antagonistes.

« Comme nous luttâmes! Comme je suppliai, mis en garde, priai et exhortai! Rien ne paraissait les émouvoir. Chaque antagoniste était si sûr d’avoir raison et d’être justifié, qu’il était impossible de le faire bouger.

« Les heures passaient, il était maintenant bien plus de minuit, et le désespoir semblait envelopper l’endroit; l’atmosphère était toujours empreinte de mauvaise humeur et d’agressivité. Une résistance entêtée ne voulait pas céder. C’est alors que quelque chose se produisit. J’ouvris de nouveau mes Doctrine et Alliances au hasard, et je tombai sur ce passage. Je l’avais lu bien des fois dans les années précédentes et il n’avait pas eu de signification spéciale à ce moment-là. Mais ce soir, c’était la réponse qu’il me fallait. C’était un appel, une supplication et une menace et elle semblait venir directement du Seigneur. Je lus [la section 64] à partir du verset 7, mais les participants querelleurs ne bougèrent pas d’un pouce jusqu’au moment où j’arrivai au verset 9. Alors, je les vis fléchir, surpris, méditatifs. Se pouvait-il que ce fût juste? Le Seigneur nous disait, à nous tous, ‘c’est pourquoi, je vous dis que vous devez vous pardonner les uns aux autres’.

« C’était une obligation. Ils l’avaient déjà entendue. Ils l’avaient dite en répétant le Notre Père. Mais maintenant: ‘…car celui qui ne pardonne pas à son frère ses offenses est condamné devant le Seigneur…’

« Dans leur cœur, ils s’étaient peut-être dit: ‘Eh! bien, je pourrais pardonner s’il se repent et demande pardon, mais il doit faire le premier pas.’ Alors ils semblèrent être touchés par tout l’impact de la dernière ligne: ‘Car c’est en lui que reste le plus grand péché.’

« Quoi? Cela veut-il dire que je doive pardonner, même si mon antagoniste reste froid, indifférent et méchant? C’est clair et net.

« Une erreur courante que l’on commet, consiste à penser que l’offenseur doit s’excuser et s’humilier dans la poussière avant que le pardon puisse être exigé. Assurément, celui qui fait le mal doit réparer totalement, mais pour ce qui est de l’offensé, il doit pardonner à l’offenseur quelle que soit l’attitude de l’autre. Parfois les hommes trouvent de la satisfaction à voir l’adversaire à genoux et rampant dans la poussière, mais ce n’est pas la façon de faire de l’Évangile.

« Secoués, les deux hommes se redressèrent sur leur chaise, écoutèrent, réfléchirent un instant, puis commencèrent à céder. Cette Écriture, s’ajoutant à toutes les autres qui avaient été lues, les mit à genoux. À deux heures du matin, les deux adversaires jurés se serraient la main, souriant, pardonnant et demandant pardon. Les deux hommes s’étreignaient, dans un geste qui signifiait beaucoup. Cette heure était sainte. Les vieux griefs étaient pardonnés et oubliés, et des ennemis redevenaient amis. Plus jamais il ne fut fait allusion aux différends. Les ombres étaient chassées et chassées pour de bon et la paix était revenue 1. »

Tout au long de son ministère, le président Kimball a exhorté les membres de l’Église à pardonner: « S’il y a des malentendus, dissipez-les, pardonnez et oubliez, ne laissez pas les vieux griefs changer votre âme, l’affecter et détruire votre amour et votre vie. Mettez votre maison en ordre. Aimez-vous les uns les autres, aimez votre prochain, vos amis, les gens qui vivent près de chez vous, comme le Seigneur vous en donne le pouvoir 2. »

Enseignements de Spencer W. Kimball

Nous devons pardonner pour être pardonnés

Étant donné que le pardon est une condition absolue pour atteindre la vie éternelle, l’homme se demande naturellement quelle est la meilleure manière d’obtenir ce pardon? Un des nombreux facteurs fondamentaux apparaît immédiatement comme indispensable: on doit pardonner pour être pardonné 3.

« Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi;

« mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu 6:14-15).

Difficile à faire? Bien sûr. Le Seigneur n’a jamais promis que le chemin serait facile, ni que l’Évangile serait simple, ni que les principes seraient peu élevés, ni que les normes seraient basses. Le prix est élevé, mais les biens obtenus valent tout ce qu’ils ont coûté. Le Seigneur lui-même a tendu l’autre joue, il a permis qu’on le tourmente et qu’on le batte sans répliquer; il a subi toutes les avanies et cependant il n’a prononcé aucune parole de condamnation. Et la question qu’il nous pose à tous est: « Quelle sorte d’hommes devriez-vous être? » Et il nous répond: « Tels que je suis » (3 Néphi 27:27) 4.

Nous devons pardonner aux autres sincèrement et complètement.

Le commandement de pardonner et la condamnation que l’on encourt quand on ne le fait pas, ne pouvaient être énoncés plus clairement que dans cette révélation moderne à Joseph Smith, le prophète:

« Dans les temps anciens, mes disciples cherchaient à s’accuser les uns les autres et ne se pardonnaient pas les uns aux autres dans leur cœur; et pour ce mal, ils furent affligés et sévèrement châtiés.

« C’est pourquoi, je vous dis que vous devez vous pardonner les uns aux autres; car celui qui ne pardonne pas à son frère ses offenses est condamné devant le Seigneur, car c’est en lui que reste le plus grand péché.

« Moi, le Seigneur, je pardonne à qui je veux pardonner, mais de vous il est requis de pardonner à tous les hommes » (D&A 64:8-10)…

La leçon reste valable pour nous aujourd’hui. Beaucoup de gens, quand ils sont appelés à se réconcilier avec d’autres, disent qu’ils pardonnent, mais ils continuent à tenir rancune, continuent à soupçonner l’autre, continuent à ne pas croire en la sincérité de l’autre. C’est là un péché, car lorsqu’une réconciliation a eu lieu et que l’offenseur s’est dit repentant, chacun doit pardonner et oublier, construire immédiatement les clôtures qui ont été brisées et rétablir l’ancienne compatibilité

Les premiers disciples disaient manifestement qu’ils pardonnaient et, en surface, prenaient les dispositions qu’il fallait, mais « ne se pardonnaient pas les uns aux autres dans leur cœur. » Ce n’était pas un pardon, mais cela avait un relent d’hypocrisie, de tromperie et de subterfuge. Comme l’implique la prière modèle du Christ, il faut que ce soit une action du cœur et une purification de l’esprit [voir Matthieu 6:12 ; voir aussi les versets 14-15]. Le pardon signifie l’oubli. Une femme « était passée par » une réconciliation dans une branche et avait fait les mouvements physiques et les déclarations verbales qui l’indiquaient, et sa bouche avait exprimé des paroles de pardon. Puis, avec des éclairs dans les yeux, elle a fait cette réflexion: « Je lui pardonnerai, mais j’ai une mémoire d’éléphant. Je n’oublierai jamais. » Son prétendu arrangement était sans valeur et nul et non avenu. Elle conservait de la rancune. Ses paroles d’amitié étaient comme une toile d’araignée, les clôtures qu’elle avait reconstruites étaient comme de la paille et elle-même continuait à souffrir sans avoir la paix de l’esprit. Chose plus grave encore, elle était « condamnée devant le Seigneur », et il restait en elle un péché plus grand encore que chez celle qui, affirmait-elle, lui avait fait du tort.

Cette femme hostile ne se rendait pas compte qu’elle n’avait pas pardonné du tout. Elle avait seulement fait semblant. Elle faisait tourner ses roues et n’allait nulle part. Dans l’Écriture citée ci-dessus, l’expression dans leur cœur, a un sens profond. Cela doit être une purification des sentiments, des pensées et des amertumes. Les mots à eux seuls ne servent à rien.

« Car voici, si un homme méchant fait un don, il le fait à contrecœur; c’est pourquoi, cela lui est imputé comme s’il avait retenu le don; c’est pourquoi, il est imputé comme mauvais devant Dieu » (Moroni 7:8).

Henry Ward Beecher a exprimé cette pensée de cette manière: « Je peux vous pardonner, mais je ne peux pas oublier est une autre manière de dire, je ne peux pas pardonner. »

J’ajouterai que si une personne ne pardonne pas ses offenses à son frère de tout son cœur, elle n’est pas digne de prendre la Sainte-Cène 5.

Nous devons laisser le jugement au Seigneur

Pour être dans notre bon droit, nous devons pardonner, et nous devons le faire sans nous occuper de savoir si notre antagoniste se repent ou non, ni si sa transformation est sincère, ni s’il demande ou non notre pardon. Nous devons suivre l’exemple et l’enseignement du Maître, qui disait: « …Vous devriez dire en votre cœur: que Dieu juge entre toi et moi, et te récompense selon tes actes » (D&A 64:11). Mais les hommes sont souvent peu disposés à laisser les choses au Seigneur, craignant peut-être qu’il ne soit trop miséricordieux, moins sévère qu’il ne le faut dans le cas en question 6.

Il y a des gens qui, non seulement ne peuvent pas ou ne veulent pas pardonner et oublier les transgressions des autres, mais vont jusqu’à l’autre extrême qui consiste à pourchasser le prétendu transgresseur. J’ai reçu bien des lettres et des coups de téléphone de personnes déterminées à se saisir de l’épée de la justice et à prendre sur elles de veiller à ce que le transgresseur soit puni. « Cet homme doit être excommunié », a déclaré une femme, « et je n’aurai de repos que son affaire soit réglée. » Une autre a dit encore: « Je n’aurai pas de repos tant que cette personne sera membre de l’Église. » Une autre encore a dit: « Je n’entrerai plus dans la chapelle tant que l’on permet à cette personne d’y entrer. Je veux qu’elle passe en commission disciplinaire. » Un homme est allé jusqu’à faire plusieurs voyages à Salt Lake City et à écrire de longues lettres pour protester contre l’évêque et le président de pieu qui ne prenaient pas de mesures disciplinaires sommaires contre une personne qui, prétendait-il, enfreignait les lois de l’Église.

Nous lisons au profit de ces gens qui veulent faire justice eux-mêmes, cette déclaration formelle du Seigneur: « …c’est en lui que reste le plus grand péché » (D&A 64:9). La révélation poursuit: « Et vous devriez dire en votre cœur: que Dieu juge entre toi et moi, et te récompense selon tes actes » (D&A 64:11). Lorsque l’intéressé a dûment fait connaître les transgressions aux officiers ecclésiastiques appropriés de l’Église, il doit considérer l’affaire comme close et laisser la responsabilité aux officiers de l’Église. Si ces officiers tolèrent le péché au sein de l’Église, ils prennent une terrible responsabilité dont ils seront tenus pour responsables 7.

Le Seigneur nous jugera avec la même mesure que nous avons utilisée. Si nous sommes durs, nous ne devons rien attendre d’autre que la dureté. Si nous sommes miséricordieux avec les gens qui nous font du tort, il sera miséricordieux avec nous pour nos erreurs. Si nous sommes impitoyables, il nous laissera patauger dans nos péchés.

Les Écritures sont claires dans leur déclaration que l’homme se verra infliger la même mesure qu’il utilise pour son prochain, cependant émettre un jugement même justifié n’est pas pour le laïc, mais pour les autorités appropriées de l’Église et de l’État. C’est le Seigneur qui jugera en dernière analyse…

Le Seigneur peut juger les hommes par leurs pensées aussi bien que par ce qu’ils disent et font, car il connaît même les intentions de leur cœur, mais cela n’est pas vrai pour les humains. Nous entendons ce que les gens disent, nous voyons ce qu’ils font, mais étant incapables de discerner leurs pensées ou leurs intentions, nous jugeons souvent à tort si nous essayons d’approfondir le sens et les mobiles de leurs actions et d’y apposer notre propre interprétation 8.

Nous pouvons pardonner, bien que cela puisse sembler difficile.

Dans le contexte de l’esprit de pardon, un bon frère m’a demandé: « Oui, c’est cela qu’il faudrait faire, mais comment ? Ne faut-il pas être un surhomme? »

« Oui », dis-je, « mais il nous est commandé d’être des surhommes. Le Seigneur a dit: ‘Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait’ (Matthieu 5:48). Nous sommes des dieux en embryon et le Seigneur exige de nous la perfection. »

« Oui, le Christ a pardonné à ceux qui lui ont fait du mal, mais il était plus qu’humain », a-t-il répliqué.

Et j’ai répondu: « Mais il y a beaucoup d’humains qui se sont aperçus qu’il était possible de faire cette chose divine. »

Il y en a apparemment beaucoup qui, comme ce brave frère, entretiennent la théorie confortable que l’esprit de pardon… est plus ou moins le monopole de personnages des Écritures ou de roman et qu’on ne peut guère l’attendre de la part de gens réels dans le monde d’aujourd’hui. Tel n’est pas le cas 9.

J’ai connu une jeune mère qui avait perdu son mari. La famille était pauvre et la police d’assurance ne s’élevait qu’à deux mille dollars, mais cette somme lui semblait être un don du ciel. La compagnie a remis promptement un chèque de ce montant dès que la preuve du décès a été fournie. La jeune veuve a décidé qu’elle pouvait le garder en vue d’une urgence et elle l’a, par conséquent, déposé à la banque. D’autres étaient au courant de son épargne, et un parent l’a convaincue de lui prêter les deux mille dollars à un taux d’intérêt élevé.

Les années ont passé et elle n’avait reçu ni principal ni intérêt. Elle a remarqué que l’emprunteur l’évitait et faisait des promesses évasives quand elle l’interrogeait au sujet de l’argent. Elle avait maintenant besoin de cet argent et elle ne pouvait l’obtenir.

« Comme je le déteste! » m’a-t-elle dit, et sa voix exprimait la haine et la rancune et ses yeux sombres lançaient des éclairs. Penser qu’un homme valide dépouille une jeune veuve avec des enfants à charge! « Comme je le méprise! » ne cessait-elle de répéter. Alors je lui ai raconté l’histoire d’un homme qui a pardonné au meurtrier de son père. Elle a écouté intensément. J’ai vu qu’elle était frappée de ce que je lui disais. À la fin, elle avait les larmes aux yeux, et elle a chuchoté: « Merci. Merci sincèrement. Je dois certainement, moi aussi, pardonner à mon ennemi. Je vais maintenant purifier mon cœur de sa rancune. Je ne m’attends pas à jamais recevoir l’argent, mais je laisse mon offenseur entre les mains du Seigneur. »

Des semaines plus tard, elle m’a revu et m’a confessé que les semaines qui s’étaient écoulées entre-temps avaient été les plus heureuses de sa vie. Une paix nouvelle l’avait envahie et elle était capable de prier pour l’offenseur et de lui pardonner, bien qu’elle n’ait jamais récupéré le moindre dollar 10.

Lorsque nous pardonnons aux autres, nous nous libérons de la haine et de l’amertume.

Pourquoi le Seigneur vous demande-t-il d’aimer vos ennemis et de rendre le bien pour le mal? Pour que vous puissiez en bénéficier. Quand vous haïssez quelqu’un, cela ne lui fait aucun de mal, spécialement s’il n’est pas là et n’a aucun contact avec vous, mais la haine et l’amertume gangrènent votre cœur qui refuse de pardonner …

Peut-être Pierre avait-il rencontré des gens qui ne cessaient de l’offenser, quand il a demandé:

« Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il pèchera contre moi?… »

Le Seigneur lui a répondu:

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois » (Matthieu 18:21-22). …

… Quand les offenseurs se sont repentis et se sont agenouillés pour demander pardon, la plupart d’entre nous peuvent pardonner, mais le Seigneur nous a demandé de pardonner même s’ils ne se repentent pas ni ne nous demandent pardon…

Ainsi, nous devons comprendre que nous devons pardonner sans représailles ni vengeance, car le Seigneur fera pour nous ce qui est nécessaire.… L’amertume blesse celui qui l’éprouve; elle endurcit, elle dessèche et gangrène 11.

Il arrive souvent que des offenses soient commises sans que l’offenseur en soit conscient. Quelque chose qu’il a dit ou fait est mal interprété ou mal compris. L’offensé entretient l’offense dans son coeur, y ajoutant tout ce qui peut alimenter ce feu qui l’habite et justifier ses conclusions. Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles le Seigneur demande que l’offensé fasse les premiers pas vers la paix.

« Et si ton frère ou ta sœur t’offensent, tu les prendras seul à seul, et s’ils confessent, vous vous réconcilierez » (D&A 42:88)…

Suivons-nous ce commandement ou boudons-nous dans notre amertume, attendant que cela serve de leçon à notre offenseur et qu’il nous demande pardon à genoux 12?

Il se peut que nous en voulions à nos parents, un instructeur ou l’évêque et que nous nous rabougrissions dans l’anonymat en nous desséchant et rétrécissant sous l’effet du venin et du poison que représentent l’amertume et la haine. Alors que celui qui est haï continue à vaquer à ses affaires, inconscient des souffrances de celui qui le hait, ce dernier se trompe lui-même…

… Devenir non pratiquant uniquement pour faire dépit à des dirigeants ou exprimer ses frustrations, c’est se faire du mal à soi-même 13.

Au milieu des sons discordants de la haine, de la rancune et de la vengeance qui s’expriment si souvent aujourd’hui, la note douce du pardon vient comme un baume guérisseur. Et son effet sur celui qui pardonne n’est pas moindre 14.

Quand nous pardonnons aux autres, nous recevons la joie et la paix.

Inspiré par le Seigneur Jésus-Christ, Paul nous a donné la solution aux problèmes de la vie qui exigent la compréhension et le pardon. « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ » (Éphésiens 4:32). Si cet esprit de pardon plein de bonté et de compassion l’un pour l’autre pouvait être porté dans tous les foyers, l’égoïsme, la méfiance et la rancune qui brisent tant de familles disparaîtraient et les hommes vivraient en paix 15.

Le pardon est l’ingrédient miraculeux qui assure l’harmonie et l’amour dans le foyer ou la paroisse. Sans lui, il y a des querelles. Sans compréhension, ni pardon, il y a des dissensions suivies par un manque d’harmonie; cela engendre la déloyauté au foyer, dans les branches et dans les paroisses. Le pardon, lui, est en harmonie avec l’esprit de l’Évangile, avec l’Esprit du Christ. C’est l’esprit que nous devons tous posséder si nous voulons recevoir le pardon de nos propres péchés et être sans tache devant Dieu 16.

Souvent, l’orgueil se met en travers de notre chemin et devient notre pierre d’achoppement. Mais chacun de nous doit se poser la question: « Ton orgueil est-il plus important que ta paix? »

Bien trop souvent, quelqu’un qui a accompli beaucoup de choses splendides dans la vie et fait d’excellentes contributions, permet que l’orgueil lui fasse perdre la richesse à laquelle il aurait droit sinon. Nous devons toujours porter le sac et la cendre d’un cœur qui pardonne et d’un esprit contrit, étant toujours disposés à faire preuve d’une humilité sincère comme le publicain [voir Luc 18:9-14] et à demander au Seigneur de nous aider à pardonner 17.

Tout au long de la condition mortelle, nous vivons et travaillons avec des gens imparfaits. Il y aura donc des malentendus, des offenses et des sentiments blessés. Les meilleures intentions sont souvent mal comprises. Il est réconfortant de rencontrer des gens qui, grâce à leur compassion envers les autres, ont maîtrisé leurs pensées, ravalé leur orgueil, oublié ce qu’ils avaient ressenti lors d’insultes personnelles. Beaucoup d’autres ayant traversé des moments dramatiques, solitaires, difficiles, dans le malheur le plus total, ont fini par accepter la leçon, ont reconnu leurs erreurs, ont purifié leur cœur de l’amertume et ont retrouvé la paix, cette paix si recherchée et dont l’absence se remarque tant. Alors les frustrations nées de la critique, de l’amertume et de l’aliénation qui en résultent sont remplacées par la chaleur, la lumière et la paix 18.

C’est faisable. L’homme peut se maîtriser. L’homme peut vaincre. L’homme peut pardonner à tous ceux qui l’ont offensé et recevoir ensuite la paix dans cette vie et la vie éternelle dans le monde à venir 19.

Si nous voulions rechercher la paix, prendre l’initiative pour régler les différends, si nous voulions pardonner et oublier de tout notre cœur, si nous pouvions purifier notre âme du péché, de l’amertume et de la culpabilité avant de lancer une pierre ou une accusation contre les autres, si nous voulions pardonner toutes les offenses réelles ou imaginaires avant de demander le pardon de nos propres péchés, si nous voulions payer nos propres dettes, grandes ou petites avant de solliciter nos débiteurs, si nous réussissions à ôter de nos yeux les poutres aveuglantes avant d’exagérer les pailles dans les yeux des autres – quel monde magnifique ce serait! Les divorces seraient réduits au minimum, les tribunaux seraient libérés des tristes routines, la vie de famille serait paradisiaque, l’édification du royaume irait de l’avant beaucoup plus vite et cette paix qui surpasse toute intelligence [voir Philippiens 4:7] nous apporterait à tous une joie et un bonheur qui sont difficilement « montés au cœur de l’homme » [voir 1 Corinthiens 2:9] 20.

Que le Seigneur nous bénisse tous afin que nous puissions porter continuellement dans notre cœur le véritable esprit de repentir et de pardon jusqu’à ce que nous nous soyons perfectionnés, regardant vers les gloires de l’exaltation qui attendent les plus fidèles 21.

Conseils pour l’étude et l’enseignement

Réfléchissez à ces idées pendant votre étude du chapitre ou pour vous préparer à enseigner. Vous trouverez des aides supplémentaires aux pages v-ix.

  • Relisez l’histoire des pages 89-91. Pourquoi les gens ont-ils parfois tant de mal à se pardonner les uns aux autres? Que signifient pour vous les mots: «Car c’est en lui que reste le plus grand péché » (D&A 64:9)?

  • Relisez Matthieu 6:14-15, cité par le président Kimball page 92. Pourquoi, à votre avis, devons-nous pardonner aux autres afin de recevoir le pardon du Seigneur?

  • Quelles attitudes et actions indiquent que notre pardon envers quelqu’un d’autre est sincère et complet? (Voir pages 92-94].) Pourquoi le pardon doit-il être « une action du cœur? »

  • Relisez la section commençant à la page 94. Quels enseignements de l’Évangile peuvent nous aider à désirer laisser le jugement au Seigneur?

  • En lisant l’histoire de la jeune mère aux pages 96-97, cherchez ce qui l’a empêchée, tout d’abord, de pardonner et ce qui lui a finalement permis de le faire. Comment pouvons-nous surmonter les obstacles qui viennent contrer nos désirs et nos efforts de pardonner aux autres?

  • Quelles sont certaines conséquences du refus de pardonner? (Voir pages 97-98.) Quelles bénédictions avez-vous reçues après avoir pardonné à quelqu’un? De quelle façon pourriez-vous appliquer l’esprit de pardon dans vos relations avec les autres?

Écritures en rapport : Matthieu 5:43-48 ; Luc 6:36-38 ; Colossiens 3:12-15 ; D&A 82:23

Notes

  1. Voir Le miracle du pardon (1969), p. 262-264.

  2. The Teachings of Spencer W. Kimball, éditeur Edward L. Kimball (1982), p. 243.

  3. Voir Le miracle du pardon, p. 245.

  4. Voir « La puissance du pardon », L’Étoile, avril 1978, p. 72.

  5. Voir Le miracle du pardon, p. 246-247.

  6. Voir Le miracle du pardon, p. 264.

  7. Voir Le miracle du pardon, p. 247-248.

  8. Voir Le miracle du pardon, p. 250-251.

  9. Voir Le miracle du pardon, p. 267.

  10. Voir « La puissance du pardon », L’Étoile, avril 1978, p. 69. Voir aussi Le miracle du pardon ,p. 273-274.

  11. Faith Precedes the Miracle (1972), p. 191, 192.

  12. Faith Precedes the Miracle, p. 194, 195.

  13. « On cheating Yourself », New Era, avril 1972, p. 33, 34.

  14. Voir Le miracle du pardon, p. 249.

  15. Voir Le miracle du pardon, p. 277.

  16. Voir Le miracle du pardon, p. 257.

  17. Voir Le miracle du pardon, p. 277.

  18. Conference Report, avril 1955, p. 98.

  19. Voir Le miracle du pardon, p. 280.

  20. Faith Precedes the Miracle, p. 195-196.

  21. Conference Report, octobre 1949, p. 134.