Histoire de l’Église
« J’allais y arriver »


« J’allais y arriver »

« Quand j’étais à l’école, j’aimais les langues. Je voulais devenir traductrice. J’ai obtenu une bourse pour étudier au Canada », raconte Mariella Kaun. Mais son père est décédé alors qu’elle était toujours au lycée. Sa mère s’est retrouvée seule et Mariella a dû quitter l’école. Elle a trouvé un emploi à Radio Vanuatu où elle rédigeait les informations en bislama et les traduisait en français.

Après cinq ans de journalisme, Mariella a décidé de quitter l’environnement des médias en continu. Elle a postulé pour être réceptionniste à la Cour suprême du Vanuatu et a gravi les échelons jusqu’à devenir traductrice et greffière en chef.

Au début de l’année 1997, Paul, son beau-frère a présenté l’Église à Mariella et à son mari, Katimal. Les leçons missionnaires sur le plan du salut ont rappelé à Mariella un incident de son enfance. Lorsqu’elle fréquentait une école catholique, une religieuse n’avait pas apprécié l’opinion de la jeune fille selon laquelle « nous étions des esprits quelque part et le Seigneur nous avait choisis et placés dans le ventre de notre mère pour venir sur terre ». Le 7 mars 1997, Mariella et Katimal se sont fait baptiser.

Mariella déclare : « Nous ne l’avons jamais regretté ». Elle raconte qu’à cette époque, son mari et elle faisaient face à des difficultés dans leur couple. Elle explique : « Quand les missionnaires sont venus, j’ai invité mon mari. J’ai vu ça comme une deuxième chance. Il fallait qu’on essaye encore avant de divorcer. Le jour de mon baptême, j’ai fait une alliance avec le Seigneur : s’il sauvait mon mariage, je le servirais toute ma vie. »

La semaine suivant son baptême, Mariella a été appelée dans la présidence des Jeunes Filles, et Katimal a été appelé dans la présidence des Jeunes Gens. Par la suite, elle a servi comme présidente de la Société de Secours de district et comme directrice nationale de la communication. Elle s’est efforcée d’améliorer la réputation de l’Église au Vanuatu par le biais de projets humanitaires.

Mariella a également été appelée comme superviseuse des services de traductions de l’Église. De 1997 à 2005, elle a travaillé sans ordinateur, envoyant des manuscrits dactylographiés par courrier postal entre Port-Vila et le bureau interrégional d’Auckland (Nouvelle-Zélande).

Lorsqu’est arrivé le moment de traduire le Livre de Mormon en bislama, la langue officielle du pays, un représentant du siège de l’Église est venu au Vanuatu pour rencontrer les candidats potentiels. Mariella raconte : « À l’époque, le district avait une liste de frères recommandés pour accomplir cette tâche ». Ces frères ont tous passé un examen pour évaluer leur niveau en anglais.

Le dimanche suivant, Mariella a croisé le représentant du siège de l’Église et celui-ci a appris qu’elle était traductrice professionnelle. Il s’est exclamé : « Pourquoi votre nom n’est-il pas sur la liste ? »

Il a demandé à Mariella de passer l’examen. La veille de son départ du Vanuatu, il a rencontré Mariella et Katimal et leur a dit que sa candidature était en lice, mais que le Collège des douze apôtres ferait la sélection finale. Deux semaines plus tard, elle a reçu une lettre qui l’informait qu’elle avait été choisie pour traduire le Livre de Mormon. Elle se souvient : « Je n’arrivais pas à y croire, mais au fond de moi, je savais que tout irait bien. J’allais y arriver. »

En 2004, le Livre de Mormon a été publié en bislama.

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groupe de personnes assis autour d’une table

L’année suivante, en 2005, Mariella et son équipe de linguistes au Vanuatu ont commencé à interpréter les discours de la conférence générale en bislama. Mariella et son équipe ont effectué un travail si remarquable, qu’à la fin d’une session, elle a entendu les membres, qui n’étaient pas habitués à entendre les dirigeants de l’Église parler dans leur langue, poser la question suivante : « Mais qui leur a appris à parler le bislama ? ».