2019
Pot d’huile
Janvier 2019


MESSAGE DE LA PRÉSIDENCE DE L’INTERRÉGION

Pot d’huile

Le 24 juillet 2018, je me suis assis dans un funérarium à côté d’Edith Hymas, face au cercueil de son défunt mari et de mon ami proche. Avec ses enfants et ses petits-enfants dans la pièce, mes pensées m’ont ramené à vingt-six ans en arrière. En jetant un coup d’œil dans la pièce, j’ai été étonné de voir à quel point les leçons d’autonomie que Jerry D. Hymas m’a enseignées il y a plus de vingt-six ans ont eu un grand impact dans sa propre famille. J’appelle ces principes mon « pot d’huile ». Après les funérailles, pendant que nous prenions quelques rafraîchissements et que nous rendions visite, j’étais curieux de savoir comment les petits-enfants de Jerry et d’Edith allaient financièrement. Ils progressaient tous bien et chérissaient les principes du pot d’huile que leur grand-père et leurs parents leur avaient enseignés.

En 1992, trois ans à peine après le mariage de Naume et moi, alors que nous étions aux prises avec les nécessités de la vie, un ami Jerry Hymas de San Diego, aux États-Unis, m’a enseigné un principe d’autonomie qui a fait une différence dans notre vie, même en la période de crise économique que nous avons connue au Zimbabwe de 2000 à 2008. Jerry m’a dit : « Eddie, voici une formule de réussite financière qui a fonctionné pour moi au fil des ans et qui m’a permis de prendre une retraite anticipée. Quand vous recevez votre chèque de paie, vous (1) payez la dîme, dix pour cent ; (2) vous payez dix pour cent à vous-même et (3) payez dix pour cent pour les urgences. Puis il m’a regardé et m’a dit : « Ne dépense jamais l’argent que tu n’as pas. » Naume et moi avons fait de notre mieux pour suivre ce modèle et il nous a énormément bénis. Je le recommande à tous, surtout aux jeunes couples.

La raison pour laquelle j’appelle ces principes le vase d’huile est qu’il y a une histoire dans l’Ancien Testament à propos d’une veuve qui est allée voir Elisée et lui a demandé de l’aide. « Ton serviteur, mon mari, est mort ; et tu sais que ton serviteur a craint le Seigneur ; le créancier est venu pour prendre mes deux fils pour esclaves » (2 Rois 4:1). N’est-ce pas là le cri de presque tout le continent africain ? Il n’y a pas d’emplois, presque tout le monde aimerait obtenir du capital pour démarrer ou développer une entreprise viable. J’étais récemment à un conseil de paroisse où nous parlions du programme d’autonomie de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Malgré les grands principes enseignés sur l’autonomie, la plupart de nos membres recherchent encore plus, et se demandent si seulement ils pourraient obtenir un petit capital. La question qu’Elisée a posée à la veuve est parfois évitée par tout le monde, ou la réponse est tout simplement un mot, « rien ». Voici la question : « Que dois-je faire pour toi ? Dis-moi, qu’as-tu dans la maison ? » (2 Roi 4:2). Tu vois ! Elisée aide cette veuve à comprendre que l’aide qu’elle recherchait est peut-être déjà dans la maison ! Il peut s’agir d’une bonne santé, d’un esprit sain, du temps ou d’un simple téléphone portable. Je suis convaincu que si nos membres de l’Église et nos amis, dans l’Église et ailleurs, saisissent ce principe simple et inestimable, ils seront capables d’être autonomes et de fournir les nécessités de la vie à leurs proches.

La réponse de la veuve est celle du désespoir et de l’abandon, « Ta servante n’a rien dans la maison, si ce n’est un pot d’huile » (2 Rois 4:2). Elisée lui montra et l’aida en lui enseignant quelques compétences nécessaires pour être autonome. Observez ici comment Elisée aide cette veuve à réaliser son plein potentiel : « Va emprunter à l’étranger les vases de tous tes voisins, même les vides, n’en emprunte pas quelques-uns » (2 Rois 4:3). Elisée a mis la veuve dans une position où elle pourrait payer sa dette et à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Bien que cela ait été fait par miracle, voyez comment il a employé la meilleure méthode pour aider ceux qui sont en détresse, c’est-à-dire aider « les gens à s’aider eux-mêmes » (voir Enseignements des présidents de l’Église : Heber J. Grant [2002], xxiii), à progresser, avec leurs industries, et le moins de ressources possible, en les dotant de leurs propres ressources. Le prophète Joseph Smith décrit ainsi son pot d’huile : « Comme les circonstances temporelles de mon père étaient très limitées, nous étions dans la nécessité de travailler de nos mains, de louer nos services au quotidien ou faire autrement, lorsque nous en avions l’occasion. Parfois nous étions à la maison, et parfois à l’étranger, et par le travail continu nous avons pu maintenir une vie confortable » (Joseph Smith – Histoire 1.55).

Comme nous lisons plus loin 2 Rois 4:3-7, nous apprenons que l’huile envoyée par miracle continuait à couler tant qu’elle avait des récipients vides pour la recevoir. C’est notre foi qui échoue, pas sa promesse. Il donne plus que ce que nous demandons : s’il y a plus de vases, il y en a suffisamment chez Dieu pour les remplir ; suffisamment pour tous, suffisamment pour chacun ; et l’entière abondance du Sauveur ne pourra être suspendue que par notre manque de foi en son pouvoir rédempteur. Bien que ses créanciers aient été trop durs avec elle, ils devraient être payés, avant même qu’elle n’ait pris des dispositions pour elle-même et ses enfants. Le conseil d’Elisée de demander à la veuve de payer d’abord sa dette est un principe permanent que les prophètes nous ont enseigné à travers les âges. « ‘Paye ta dette, et vis. Comme ces paroles ont été fructueuses !’ Quel sage conseil ils sont pour nous aujourd’hui » (Enseignements des présidents de l’Église, Ezra Taft Benson [2014], 294).

Je suis absolument convaincu que les trois « dix pour cent » mentionnés ci-dessus, s’ils étaient observés, aideraient à soutenir les individus et les familles en cas de besoin. Je vous invite à profiter pleinement du programme d’autonomie de l’Église et à profiter de votre propre pot d’huile.