2020
« Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité ! »
Juin 2020


Message des Dirigeants Locaux de la Prêtrise

« Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité ! »

« Bon nombre d’entre nous parfois se demandent si nous avons suffisamment de foi, ou nous doutons simplement si nous avons réellement la foi. »

Il y a de cela bien des années, j’étais assis dans une réunion de Sainte-Cène où on chantait le cantique 185, « O mon Père », et les paroles ci-après semblaient s’adresser à moi directement :

Pour un but suprême et sage

Sur la terre tu m’as mis,

Et tu m’enlevas l’image

De mes précédents amis.

Mais souvent un doux murmure

Passe en moi comme un écho

Et me dit, d’une voix pure :

« Pèlerin, tu viens d’en haut ! ».1

Je suppose que nombreux d’entre nous sont familiers avec les paroles de ce cantique. Il y a des moments où un doux murmure passe en nous comme un écho et nous dit que nous sommes étrangers ici. J’ai regardé dans les yeux de bon nombre de mes frères et sœurs, aussi bien au sein qu’en dehors de l’Église, et j’ai senti que je les connais de quelque part. En fait, il m’est arrivé parfois de passer devant quelqu’un, de m’arrêter et de me retourner pour demander : « Est-ce qu’on se connaît ? »

Nous savons tous qu’avant de venir sur la terre pour y habiter, nous vivions avec notre Père céleste. Lorsqu’on nous a présenté l’occasion glorieuse de venir sur la terre, nous avons crié de joie ! Maintenant que nous nous trouvons sur la terre, et surtout en tant que membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, nous avons le privilège sacré de savoir que nous pouvons en effet retourner à cette « sphère plus exaltée ». La bonne nouvelle est qu’il attend notre retour triomphal. Une chose qu’il nous faudra, c’est la foi au Seigneur Jésus-Christ.

Il y aura certainement des jours où le chemin semblera long et fatigant ; cependant, avec une foi inébranlable, nous avons la possibilité de retourner. Si souvent, nous avons rencontré d’autres personnes en chemin qui ont posé la question : « Pourquoi suis-je ici et, quand ma vie arrivera à sa fin, où irai-je ? » Le Sauveur a répondu à cette question quand il a dit : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ».2

Quelqu’un pourrait alors se demander : « Comment puis-je développer ou augmenter ma foi au Seigneur Jésus-Christ ? » Dans Marc 9:24, le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité ! » Je suppose que nombreux d’entre nous parfois se sentent comme ce père : nous nous demandons parfois si nous avons suffisamment de foi, ou nous doutons simplement si nous avons réellement la foi. J’aimerais suggérer quelques choses simples que nous pouvons faire pour augmenter notre foi au Seigneur Jésus-Christ.

Avoir le désir

Nous apprenons dans Alma 32:37 « …même si vous ne pouvez faire plus que désirer croire, laissez ce désir agir en vous jusqu’à ce que vous croyiez de manière à pouvoir faire place à une partie de mes paroles ». Il ne s’agit pas d’un vain souhait, mais plutôt d’un fort sentiment de vouloir quelque chose – dans ce cas, de vouloir avoir foi au Seigneur Jésus-Christ. Voici ce que notre prophète bien-aimé, Russell M. Nelson, a dit, il n’y a pas si longtemps, à ce sujet : « Quand nous parlons de la foi, cette foi qui déplace les montagnes, nous ne parlons pas de la foi en général, mais de la foi au Seigneur Jésus-Christ. On peut affermir sa foi au Seigneur Jésus-Christ en en apprenant plus sur lui et en pratiquant notre religion. La doctrine du Christ a été conçue par le Seigneur pour nous aider à augmenter notre foi ».3

Étudier les Écritures et les paroles des prophètes et des apôtres vivants

Notre foi peut et va augmenter lorsque nous faisons un effort pour étudier les Écritures quotidiennement et lorsque nous nous familiarisons avec les enseignements de ses prophètes et apôtres. Quand j’étais jeune garçon, je vivais avec ma grand-mère. Elle ne savait ni lire ni écrire, mais elle aimait les Écritures. Elle allait à l’église tous les dimanches et mémorisait les versets qui étaient lus à haute voix. Elle rentrait ensuite à la maison et me demandait de les lui lire maintes fois.

Un soir en lisant 1 Samuel, chapitre 3, je suis tombé sur une Écriture qui m’a fait réfléchir. J’ai lu comment Samuel a été appelé comme prophète. Cette Écriture a éveillé quelque chose en moi. En fait, à partir de ce moment-là, j’ai commencé à me demander pourquoi Dieu avait cessé d’appeler des prophètes à notre époque. J’ai commencé par demander aux pasteurs de l’église que notre famille fréquentait ; et comme ils ne pouvaient qu’attester du fait que Dieu a parlé et c’est pourquoi nous avons la Bible, j’ai commencé à chercher ailleurs. J’ai ensuite commencé à chercher une église qui croyait en un Dieu qui parle à ses enfants par l’intermédiaire de prophètes et d’apôtres comme il avait parlé à Samuel autrefois.

Je n’avais que 10 ou 11 ans quand j’ai commencé cette recherche qui m’a conduit d’église en église jusqu’à ce que j’aie rencontré les missionnaires à l’âge de l’adolescence. La question que je leur avais posée lors de notre première rencontre était simple : « Croyez-vous en un Dieu qui parle ? » Leur réponse était un « oui » franc et massif, et ensuite ils m’ont raconté comment le Père céleste a appelé Joseph Smith et a rétabli son Église par son intermédiaire. Je suis devenu membre de l’Église à cause de cette réponse simple et, au fil des ans, j’ai été richement béni par les enseignements des prophètes et des apôtres vivants. Leur conseil m’a aidé à augmenter ma foi au Sauveur Jésus-Christ et mon témoignage de lui. Une simple pratique d’étude quotidienne des Écritures telle qu’enseignée par ma grand-mère m’a aidé en tant qu’individu, et maintenant en tant que père – comme ma femme et moi nous efforçons d’enseigner à nos enfants l’importance de l’étude quotidienne des Écritures.

Se repentir quotidiennement et prendre la Sainte-Cène dignement chaque semaine

Pour que nous puissions prendre la Sainte-Cène dignement chaque semaine, il est important que nous suivions le conseil du président Nelson quand il a enseigné : « …quand Jésus nous demande, à vous et moi, de nous repentir, il nous invite à changer notre façon de penser, notre connaissance, notre esprit, même la manière dont nous respirons. Il nous demande de changer notre façon d’aimer, de penser, de servir, de passer notre temps, de traiter notre femme, d’instruire nos enfants et même de prendre soin de notre corps »4. Si quelqu’un d’entre nous porte des péchés non confessés, j’aimerais l’inviter à prêter l’oreille au conseil du prophète. En faisant cela, nous tournerons notre attention vers le Christ, notre fondement sûr et véritable et nous utiliserons son expiation, qui nous mènera à trouver la véritable guérison, la paix et le réconfort. Lorsque nous exerçons la foi pour nous repentir, notre foi augmentera.

Prier

En tant qu’enfants d’un Père céleste aimant, non seulement nous avons le désir de nous connecter à lui par la prière, mais il désire nous bénir en retour lorsque nous venons à lui dans l’humilité et avec un cœur rempli de désir. Il connaît nos soucis et nos préoccupations. Il connaît très bien les désirs ardents de notre cœur et, en tant que parent aimant, il veut que nous lui parlions. Nous pouvons et nous devons nous adresser au Père céleste et lui demander de nous accorder une plus grande foi.

Il y a quelque temps, lors d’une conférence de pieu, pendant qu’on chantait le cantique de clôture, je me suis senti poussé à regarder la chorale. Les voix des membres de la chorale étaient mélodieuses au-delà de toute description et ils avaient tous un beau sourire sur leur visage. Quelque part dans la dernière rangée, j’ai aperçu une sœur qui avait des larmes aux yeux et j’ai pensé qu’elle avait probablement été touchée par le cantique qui était chanté : « Dieu soit avec toi jusqu’au revoir ». Immédiatement après la prière de clôture, je me suis relevé rapidement et je me suis dirigé vers cette sœur dans la chorale. J’ai juste pensé que je devais la remercier pour sa contribution à l’esprit de la conférence.

Je lui ai demandé si le cantique que nous avons chanté avait une signification particulière pour elle. Elle a acquiescé et, avec des larmes coulant sur ses joues, elle a dit : « J’ai perdu mon mari il y a de cela quelques semaines et, comme si cela ne suffisait pas, j’ai ensuite perdu notre fille qui avait deux ans. Tout ce qui me reste, c’est ma fille qui a dix ans. J’étais en train de réfléchir si je devais ou non chanter dans la chorale, mais aujourd’hui pendant qu’on chantait le cantique de clôture, j’ai senti la présence de mon mari et de notre fille ». Elle a ensuite terminé par cette observation : « J’ai prié le Père céleste de m’accorder deux choses : d’abord, qu’il fortifie ma foi en Jésus-Christ et ensuite de me donner une compréhension de la sainte Résurrection ; de deux, que l’officier président vienne me dire quelque chose qui fortifierait ma foi ». Je ne me rappelle pas avoir dit quelque chose à cette chère sœur, mais je me rappelle comment ma foi était fortifiée par sa foi inébranlable et par le fait que sa prière était une réponse à la mienne. Avant cette même conférence, j’avais prié pour être dirigé vers quelqu’un que j’aurais l’occasion de servir, je pense plutôt qu’elle m’a servi ce jour-là.

Lorsque nous passons par les épreuves de la vie, il est important que nous nous adressions au Père céleste omniscient et recherchions sa sagesse et sa connaissance pour affronter n’importe quelles épreuves que nous pourrions rencontrer. Les épreuves peuvent surgir sous forme de maladie, de perte d’un être cher, d’une profonde déception par un conjoint ou un ami, d’avoir du mal à trouver un compagnon éternel ou même des pressions financières au foyer. Dans de tels moments difficiles, notre foi peut être soit fortifiée, soit réduite au néant à tel point que nous nous éloignons de tout ce que nous chérissions. Mes chers amis, quoi qu’il arrive, ne vous éloignez pas du Saint d’Israël, mais suivons plutôt l’invitation qu’il a faite à ceux qui étaient à Jérusalem quand il a dit : « Viens, et suis-moi »5. Je sais que quand nous prions le Père, au nom du Christ, notre foi peut et sera augmentée malgré toutes les épreuves que nous pouvons rencontrer autour de nous. Comme Jeffrey R. Holland, du Collège des douze apôtres, l’a dit dans l’une de ses interventions à la conférence générale : « Malgré le vacarme et les battements de tambour incessants de notre époque, puissions-nous nous efforcer de voir le Christ comme le centre de notre vie, de notre foi et de notre service »6.

Le service

Quand nous tendons la main en guise de service aux fils et filles de notre Père céleste, notre foi augmentera. Je connais un jeune homme appelé Gofaone Lebang qui s’est joint à l’Église lorsqu’il avait 16 ans. Il y avait quelque chose d’unique au sujet de ce garçon : il était né avec un handicap physique, ce qui veut dire qu’il était cloué dans un fauteuil roulant depuis qu’il était bébé. Frère Lebang a toujours été un disciple du Seigneur Jésus-Christ très dynamique et rempli de foi. À l’âge de vingt ans, il a pris la décision de faire une mission de service. Il a été appelé dans la mission de Johannesburg (Afrique du Sud). On ne pouvait pas demander une personne plus positive ! Il avait toujours quelque chose d’édifiant à dire à tous ceux avec qui il entrait en contact. J’ai eu plus tard l’occasion de servir avec lui dans la même présidence du collège des anciens et ensuite dans le grand conseil. Au fil des années, je ne l’ai jamais entendu une seule foi se plaindre ou murmurer à propos de son handicap physique mais je le voyais plutôt toujours aller de l’avant avec foi. Sa volonté de servir a augmenté la foi de tous ceux qui ont servi avec lui et autour de lui. Plusieurs années après, il est toujours le même ; il tend la main aux autres et les sert de diverses manières.

Clement M. Matswagothata a été appelé comme soixante-dix d’interrégion en avril 2018. Il est marié à Busisiwe Novelty Buthelezi ; ils ont trois enfants. Frère et sœur Matswagothata résident à Gaberone (Botswana).

Références

  1. « O mon Père », Cantiques, No. 185.

  2. Jean 14:6.

  3. Russell M. Nelson, « Montrez votre foi », Le Liahona, mai 2014, 29.

  4. Russell M. Nelson, « Nous pouvons faire mieux et être meilleurs », Le Liahona, mai 2019, 67.

  5. Luc 18:22.

  6. Jeffrey R. Holland, « Le message, le sens et la foule », Le Liahona, novembre 2019, 6.