Ouvrir les cieux

Un jour, Joseph Smith, le prophète, a fait une remarque intéressante sur l’idée d’ouvrir les cieux : « Les manifestations du don du Saint-Esprit, le ministère d’anges ou le pouvoir, la majesté ou la gloire de Dieu se sont très rarement produits publiquement… mais d’une manière très générale, quand des anges sont apparus ou quand Dieu s’est révélé, c’était en privé à des personnes, dans leur chambre, dans le désert ou dans les champs et cela, en général, sans bruit ni tumulte¹. »

Malheureusement, la vie moderne est remplie de bruit et d’agitation. Notre société offre tant de distractions que, si nous ne prenons pas le temps et ne faisons pas l’effort de nous en extraire, la voix de l’Esprit aura du mal à arriver jusqu’à nous. C’est pour cela qu’un jour de printemps de 1820, Joseph Smith a quitté sa maison de bonne heure pour entrer dans un bosquet et être à l’écart au calme, afin de prier à propos d’une question de religion. La réponse lui a été donnée avec une clarté étonnante quand notre Père céleste et Jésus-Christ lui sont apparus, ouvrant la dispensation de la plénitude des temps (voir Joseph Smith—Histoire v. 14–19).

De manière comparable, la clé qui permet d’obtenir la force spirituelle dont nous avons besoin réside dans ce que le président Monson a décrit un jour comme étant le fait de pénétrer dans notre propre « bosquet sacré ». Il instruisait les évêques mais son conseil s’applique à tous les membres de l’Église : « Tout évêque a besoin d’un bosquet sacré dans lequel se retirer pour méditer et prier afin d’être guidé. Le mien était la vieille chapelle de notre paroisse. Je ne peux compter le nombre de fois où je suis venu, tard le soir, à la chaire de ce bâtiment dans lequel j’ai été béni, confirmé, ordonné, instruit et finalement appelé à présider. La chapelle était faiblement éclairée par le lampadaire de la rue. On n’entendait aucun bruit et aucun intrus ne pouvait me déranger. La main posée sur la chaire, je m’agenouillais et faisais part de mes pensées, de mes soucis, de mes problèmes au Très-Haut². »

Il est certain que ces moments dans votre « bosquet sacré » ne reproduisent pas ce qui est arrivé au prophète Joseph dans le Bosquet sacré. Pas plus que Joseph Smith, nous n’abordons ces moments spirituels en nous attendant à voir le Père et le Fils. Mais nous pouvons être sûrs que notre Père céleste répondra à nos prières. Toutefois, il lui appartient de choisir la façon de le faire.

Consacrer du temps pour être au calme, prier et méditer apporte beaucoup de force. Dans la quiétude qui accompagne notre méditation, nous pouvons connaître le Père et son Fils (voir Psaumes 46:10 ; D&A 101:16).

Quand j’étais président de mission à Hawaï, j’ai eu de nombreuses occasions de parler avec de jeunes missionnaires, hommes et femmes, qui s’efforçaient de mieux remplir leur appel. Je me souviens de l’un d’entre eux qui était profondément découragé. Son travail missionnaire lui était devenu insupportable et il avait commencé à douter de son témoignage. Il est venu me voir pour me demander de le renvoyer chez lui.

Au lieu de cela, je lui ai demandé de prendre exemple sur Néphi et de méditer et de prier concernant ses soucis et ses désirs (voir 1 Néphi 10:17 ; 11:1). C’est une discipline que j’ai appliquée pendant de nombreuses années et que beaucoup d’Autorités générales de l’Église observent. J’ai demandé au missionnaire de retourner dans son appartement et de faire les choses suivantes :

• Se lever de bonne heure le matin, dans son cas, cela signifiait quelques minutes avant 6 h 30.

• Faire quelques minutes d’exercice physique.

• Se laver et se raser ; faire en sorte d’être propre.

• S’habiller pour la journée.

• Aller dans un coin tranquille de son appartement.

• S’agenouiller, se soumettre spirituellement à son Père céleste et l’invoquer. Lui parler en prière fervente.

• Attendre de recevoir sa sainte inspiration, méditer sur les Écritures ou sur un discours récent de conférence générale et penser au problème précis qu’il rencontrait.

J’ai fait la promesse à ce jeune missionnaire que, s’il se plongeait dans les Écritures, particulièrement le Livre de Mormon, quelques minutes chaque jour, il ressentirait de la joie et recevrait la force de continuer³.

Quelques jours plus tard il est revenu me voir. Les yeux pleins de larmes, il m’a raconté ses expériences durant ses moments spirituels matinaux. Il a fait un travail merveilleux en serviteur du Seigneur et a accompli une mission honorable. Sa femme m’a dit récemment qu’il continuait à se lever de bonne heure pour passer un moment en privé avec son Père céleste.

J’ai enseigné ce même principe à chacun des missionnaires que j’ai eu le bonheur de diriger. Ma crainte était que nous ne fassions pas tout ce qui était en notre pouvoir pour apporter la lumière de l’Évangile aux Hawaïens. Peu de temps après que les missionnaires ont mis en pratique cette discipline, le nombre de références que nous avons reçues de la part des membres a augmenté, les occasions d’enseigner également et le nombre de baptêmes dans notre mission a doublé puis triplé. Tout cela est arrivé parce que les efforts des missionnaires ont été amplifiés par le pouvoir du Saint Esprit.

Je connais, par expérience personnelle, la puissance spirituelle qui peut se déverser dans votre vie si vous appliquez cette discipline. Vous sentirez l’amour de Dieu et le renouvellement purificateur de votre esprit (voir 1 Néphi 11:22–25 ; D&A 50:28–29). Vous connaîtrez des moments de révélation où l’Esprit murmurera à votre esprit ce que vous devez faire pour être un meilleur père, une meilleure mère, un meilleur fils ou une meilleure fille, un meilleur disciple de Jésus-Christ.

Je connais une sœur de l’Église dont le mariage est heureux et qui a six beaux enfants. Elle s’efforce d’être la meilleure épouse et la meilleure mère possible. Elle est une dirigeante des Jeunes Filles efficace dans sa paroisse. Mais parfois elle a l’impression de ne pas être assez bien. Alors elle se décourage et ressent un grand vide.

Un jour, elle est venue me voir avec son mari et m’a dit combien elle se sent désemparée dans ces moments-là. Elle avait évoqué ce souci avec ses dirigeants de la prêtrise et particulièrement avec son mari mais elle n’avait toujours pas trouvé de quoi la soulager. Je lui ai suggéré qu’après le départ de son mari au travail et de ses enfants à l’école, elle trouve un endroit chez elle où elle pourrait, avec révérence et humilité, parler à son Père céleste. Je lui ai suggéré d’exprimer sa gratitude envers Dieu pour ses bénédictions et puis d’attendre sa sainte inspiration. Elle s’est engagée à le faire quotidiennement.

Quelques temps plus tard j’ai reçu une lettre d’elle. Elle disait qu’elle s’était mise à s’agenouiller pendant ces moments quotidiens de quiétude et à déposer son fardeau aux pieds de son Père céleste et qu’il lui a ôté tous ses soucis. Elle avait senti la grande valeur qu’elle représentait pour lui et avait mieux compris « la puissance salvatrice⁴ » de celui qui a guéri son âme.

En consacrant chaque jour du temps pour obtenir une plus grande force spirituelle, nous aurons la bénédiction de mieux comprendre notre Père céleste, le Sauveur et son sacrifice expiatoire. Nous goûterons la « bonté de Jésus » (Mormon 1:15). Nous ressentirons avec une « joie extrêmement grande » (1 Nephi 8:12) le pouvoir de son amour éternel. Nous en viendrons à aimer encore plus le Sauveur pour ce qu’il a accompli en notre faveur dans son ministère terrestre, particulièrement à Gethsémané, sur la croix et à la Résurrection, et pour ce qu’il continue à faire pour nous aujourd’hui (see John 6:51; Alma 7:11–12).

Il y a quelques années de cela, Melvin J. Ballard (1873–1939), du Collège des douze apôtres, a eu une expérience au cours d’une visite qu’il effectuait dans la réserve indienne de Fort Peck (Montana, États-Unis). À ce moment-là, il avait besoin d’inspiration et de force pour aider les habitants de cette ville.

Une nuit, il a fait un rêve dans lequel on le conduisait dans une pièce. Il raconte: « Là, j’ai vu l’être le plus glorieux que j’aie jamais pu imaginer et on m’a fait avancer pour me présenter à lui. … Il a souri, m’a appelé par mon nom et a tendu les mains vers moi. Même si je vivais un million d’années, je ne pourrais jamais oublier ce sourire. Il m’a pris dans ses bras et, en me serrant contre sa poitrine, m’a embrassé et il m’a béni jusqu’à ce que mon être tout entier frissonne. Quand il a terminé, je suis tombé à ses pieds et là, j’ai vu les marques des clous. Et, tandis que je les embrassais et qu’une joie profonde s’emparait de tout mon être, j’ai vraiment eu l’impression d’être au ciel. Le sentiment que j’éprouvais … était : Oh! Si je pouvais … aller en sa présence et retrouver le sentiment que j’ai éprouvé alors … , je donnerais tout ce que je suis et tout ce que j’espère devenir !

« Je sais qu’il vit, aussi sûrement que je sais que je vis⁵. »

Je ne sais pas si vous vivrez le même genre d’expérience au cours de votre vie. Mais je sais que, si vous continuez à rencontrer quotidiennement votre Père céleste dans les lieux secrets de votre maison, vous le connaîtrez et vous connaîtrez notre Sauveur comme vous ne pourriez le faire autrement (voir 3 Néphi 19:16–23, 25–29). Puissiez-vous le faire et voir les cieux s’ouvrir à vous de la façon glorieuse que votre Père céleste a préparée pour vous. ◼